Jodie Foster renoue avec le cinéma français, des décennies après Claude Chabrol (« Le sang des autres ») et Eric Le Hung (quoi, vous n’avez pas vu « Moi fleur bleue » ?). Dans « Vie privée », de Rebecca Zlotowski, elle incarne une psychanalyste se muant en enquêtrice afin d’élucider la mort d’une de ses patientes. Une plaisante comédie policière plus qu’une exploration poussée de l’âme humaine.

Jodie Foster et Virginie Efira dans « Vie privée ». Photo Jérôme Prébois
Jodie Foster a réussi ce miracle : rendre la campagne de promotion de « Vie privée », de Rebecca Zlotowski, presque plus intéressante que le film lui-même. On a vu et entendu la comédienne doublement oscarisée dans de nombreux médias, télé et radio. A chaque fois, de sa belle voix grave et de son sourire craquant, elle a su transformer ce passage obligé en moment passionnant, qu’elle évoque sa belle carrière d’actrice et de réalisatrice ou sa philosophie de la vie. Jodie Foster, dans un français parfait (elle a souvent expliqué pourquoi elle parle si bien notre langue) s’est montrée aussi directe que précise, n’utilisant jamais cette langue de bois que pratiquent tant de ses confrères. Sauf à vouloir franchir la frontière de la vie privée, qu’elle défend ardemment depuis toujours.
Révélations perturbantes
Cette frontière est tout ce que Lilian Steiner, son personnage dans « Vie privée », veut percuter, ce qui va la plonger dans un maelström de révélations perturbantes. Le point de départ du film est classique : une personne est morte ; s’agit-il d’un suicide ou d’un meurtre ? Une psychanalyste américaine installée à Paris (Jodie Foster, donc, parfaite dans ce rôle taillé pour elle) se transforme en enquêtrice, privilégiant la piste criminelle. La victime (Virginie Efira) était une de ses patientes dont les angoisses en voie de guérison s’accordaient mal avec la version du suicide. Epaulée par son ex-mari (Daniel Auteuil, qui s’amuse visiblement comme un fou), elle s’en va battre la campagne afin de découvrir le pot aux roses, abandonnant au passage nombre de ses certitudes.
« Vie privée » lorgne à la fois sur Hitchcock et sur Chabrol. Mais Rebecca Slotowski n’a ni le génie machiavélique du premier ni le regard aigu sur l’humanité du second. Reste une pimpante comédie policière qui se regarde sans déplaisir…et s’oublie rapidement.
« Vie privée », de Rebecca Zlotowski, actuellement au cinéma.

