Le Mélange des genres un film de Michel Leclerc
Et si le mouvement #MeToo tendait à se fissurer ? Dans son dernier opus, Michel Leclerc nous met dans les pas de Simone, lieutenant de police de son état, se posant de sérieuses questions quant à la participation, voire plus, d’un collectif féministe, Les Hardies, dans l’assassinat d’un époux pour le mois brutal.

Benjamin Lavernhe (Paul) et Léa Drucker (Simone) – Crédit : Stéphanie Branchu
Simone décide de prendre un risque majeur, celui de l’infiltration. La voilà au cœur de ce réacteur féministe violent. Dès lors, étant au courant de tout, elle donne des informations précieuses à ses collègues afin de contrer les différentes actions prévues. Les Hardies se posent des questions sur l’émergence soudaine de la police dans toutes leurs manifestations… Simone étant la dernière recrue de leur mouvement, elles finissent par avoir des doutes et la filent. Surprise, la voilà qui sort, les mains aux poches, d’un commissariat, demandant même du feu au flic en faction ! Prise à partie dans un bistrot par ses coreligionnaires, Simone n’a qu’une solution : mentir. Elle s‘invente donc un viol qu’elle était venue déclarer. C’est pile le moment que choisit Paul pour venir boire un café dans ledit bistrot. Ni une, ni deux, Simone le désigne discrètement du doigt à ses « amies » comme étant le prédateur sexuel qui lui a fait subir les derniers outrages. Celles-ci décident derechef de la venger. Paul est l’homme le plus doux de la Terre. Acteur raté, il vit avec une actrice qui, elle, est une vraie star. Simone sent bien que l’histoire lui échappe et que le résultat peut être fatal pour ce pauvre homme. Comment faire sans mettre en péril son enquête ?
On est à la limite du vaudeville certes, mais un vaudeville développant un sujet pour le moins clivant. Traité sous forme d’une comédie, ce film creuse sans sourciller les clichés venant du fond des âges concernant la relation normale homme/femme. Masculinistes toxiques et féministes de tous bords en prennent pour leur grade. Et reconnaissons que le duo Benjamin Lavernhe (Paul) et Léa Drucker (Simone) est finalement l’un des plus émouvants que l’on ait vu au cinéma depuis longtemps.