Babygirl, un film de Halina Reijn
Quand Romy, PDG d’une usine de robotique, tombe amoureuse d’un stagiaire, cela peut ressembler à un conte de fée urbain. Sauf qu’ici, Samuel, le jeune stagiaire en question, a vite compris tout l’intérêt personnel qu’il peut retirer des regards enflammés, quoi que discrets, que lui lance Romy. Celle-ci, mariée à Jacob, un metteur en scène de théâtre, traîne un lourd fardeau depuis près de vingt ans qu’ils sont ensemble : elle n’a jamais eu d’orgasme avec lui. Du coup elle se débrouille toute seule. Longues scènes plutôt malaisantes. Et si Samuel était le remède à sa frustration ? S’en suit une relation perverse dans laquelle la toute puissante dirigeante se soumet aux fantasmes du jeune homme. Re-scènes gênantes ! Malaisant, gênant, pourquoi ?
Le sujet n’est pas ici en cause, mais, dans ce pseudo film érotique, rien ne fonctionne. Tout résonne « filmé » et donc sonne faux. Et l’on ne comprend pas comment la Mostra de Venise a décerné la Coupe Volpi de la meilleure interprétation féminine à Nicole Kidman, Romy sans la moindre personnalité et, le plus grave, sans l’once du moindre sex-appeal. La déception vient aussi du Samuel de Harris Dickinson. Ce jeune acteur que nous avons applaudi dans Kingsman Première Mission (2021), Sans filtre (2022) et Iron Claw (2024) est ici d’une fadeur insupportable. Et pourtant son rôle est plus que complexe et source de vertigineuses transgressions. A vrai dire, Antonio Banderas n’apporte rien non plus à Jacob. Pour rester charitable… D’un puritanisme digne de la Bibliothèque verte de notre enfance (j’exagère à peine), ce fil loupe totalement sa cible. Quand pareil thème est abordé il faut avoir l’estomac d’aller jusqu’au bout. Sinon…
Pour son troisième long métrage, cette réalisatrice néerlandaise continue de ne pas convaincre vraiment. Afficher une tête de gondole, Nicole Kidman ici, n’a jamais suffi à faire un bon film !