Et un label de plus pour Toulouse, un, et pas des moindres, Ville des musiques. Après Metz, la seule à ce jour, rejointe par la Ville rose, un label choc qui récompense le travail de tous ceux qui ont participé à cette mise sous les feux de toutes les activités liées à, non pas LA musique mais LES musiques. Un travail de plus d’un an, mais oui.
Le Label en question a été fêté comme il se doit dans le magnifique cadre du Réfectoire du Couvent des Jacobins, en présence de tous les agents représentatifs des structures responsables de manifestations en relation avec telle ou telle forme de musique.
Dans un remarquable à-propos de plus de trente minutes résumant tous les points en relation avec la dénomination du label, Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse et Président de la Métropole Toulouse a pu énumérer tous les faits conduisant à l’attribution de ce prestigieux label.
En tant que Ville universitaire, il aura rappelé tout le travail d’éducation pratiqué dans tous les domaines dans des établissements majeurs à commencer par le Conservatoire Xavier Darasse, phare de tous ces apprentissages, qui se complète avec l’IsdaT – Institut Supérieur des Arts et du design de Toulouse. Apprendre les musiques, c’est encore, l’Université Jean-Jaurès et son Département de musicologie, le studio éOle, le centre Occitan des Musiques et Danses Traditionnelles,…
On va se permettre de remonter plusieurs siècles, sept exactement puisque cette Académie des Jeux Floraux a été fondée en 1323, au temps des troubadours et poètes. La plus vieille société savante est toujours présente, logée dans les locaux du prestigieux Hôtel d’Assézat.
Au-delà du circuit institutionnel, on ne compte plus les Chorales, on n’oublie pas l’Orchestre Universitaire de Toulouse, la nouvelle structure mise au point dite DEMOS qui s’intéresse à la pratique instrumentale des enfants issus des quartiers prioritaires,…
Non, on ne peut ici reprendre tous les points évoqués par Monsieur le Maire et indirectement par Jacques Rao, le représentant de la Commission nationale française pour l’UNESCO, ici présent, qui a, à son tour, dressé un tableau réconfortant justifiant le pourquoi de l’attribution de ce label à la quatrième ville de France, qui ne saurait tarder d’ailleurs, à être reconnue comme la …troisième ! Bien sûr, le dynamisme dans tous les domaines de la ville et de tous ses satellites se traduit aussi au niveau des structures en lien direct avec les musiques, et la voix.
Les toulousains depuis des générations connaissent d’une part, l’aura vertigineuse question chant, du Théâtre du Capitole et d’autre part, des aléas que l’entité a pu connaître durant trois siècles ou presque, à commencer par les incendies et destructions. Ils sont au courant, du moins certains ! des stars à différentes époques. Celle évoquée le doit au fait qu’en ce moment, on assiste, grâce à Christophe Ghristi, Directeur artistique du lieu, à un enthousiasmant Boris Godounov à l’affiche. Or, en 1932, le 13 mars, le Boris incarné s’appelait Feodor Chaliapine, la gloire des gloires (anecdote : une charmante voisine, née un 5 octobre 1911 et décédée à 109 ans !! était présente ce soir là et m’avait relaté, cent fois au moins ! le fiasco de cette basse soixantenaire alors !) Bien plus tard, 1954, l’exceptionnel Boris de Boris Christoff fera aimer aux toulousains son Boris en langue originale. Mais les passionnés d’opéras connaissent aussi une gloire à l’enfance toulousaine comme Georges Thill, ténor du XXè siècle. En suivant, nous avons eu Mady Mesplé, le chef Georges Prêtre, quatre ans au 1, rue Antonin Perbosc, quartier des Chalets et la relève est bien là avec la soprano Anaïs Constans, etc…Boris est Alexandre Roslavets (voir mon annonce sur cet opéra). Triomphe encore à la dernière ce dimanche après-midi.
Hier soir, devant le public d’une Halle comble, notre nouveau chef de l’Orchestre national du Capitole de Toulouse, Tarmo Peltokoski, dirigeait un programme passionnant mais difficile, Schœnberg, Richard Strauss et Wagner. Résultat, ovation pour le chef comme pour tout l’orchestre. Un orchestre dont les qualités le classent maintenant dans le trio de tête des orchestres nationaux, hors Paris.
Un orchestre qui a pu accompagner à de nombreuses occasions un pianiste de réputation internationale depuis des années, un certain Bertrand Chamayou qui, et je pense pouvoir l’écrire, a proclamé tout l’attachement qu’il porte à la Ville rose, mais aussi à un festival Piano aux Jacobins, dont on célèbrera la 45e édition en 2024.
Grands Interprètes, qui accueille depuis 38 ans des chefs légendaires, des orchestres de renom prochainement le Mahler Chamber dirigé par Tugan Sokhiev et des artistes magnifiques : classique, jazz, musique du monde tels que Martha Argerich, Avishay Cohen, entre autres….
Parce que Toulouse est bercée par toutes les musiques venues d’ailleurs, signalons encore, qu’après les gloires constituant en son temps les membres du groupe Zebda, une nouvelle “coqueluche“ se charge de remplir le Stadium, le duo Big Flo et Oli : succès inouï. Qu’on ne peut que relier au succès d’une salle comme Le Bikini qui, depuis 1983 draine, maintenant vers le Parc Technologique de Ramonville, des générations de jeunes à la découverte de dizaines et dizaines de groupes nationaux, régionaux et internationaux, après avoir été évincé des bords de Garonne par l’explosion d’AZF le 21 septembre 2001. Et toujours la famille Sansonetto aux commandes avec tout le mauvais caractère du chef de famille Hervé (Bon, avouons-le, 50 ans d’amitié au compteur). De façon plus ponctuelle, sur quelques jours en juin, le festival Rio Loco enflamme la Prairie des Filtres.
Faut-il énumérer le nombre de festivals de Jazz ? Faut-il énumérer le nombre de lieux pouvant accueillir toutes ces manifestations ? Et d’autres en prévision, comme aux Halles de la Cartoucherie? Un nouveau festival qui prend racine et c’est Toulouse guitare et son petit grand génie de l’instrument, Thibaut Garcia ? L’éclosion du nouveau Festival d’été de Toulouse sous la direction du mandoliniste Julien Martineau ?
Vous l’avez compris la capitale régionale, proclamée incessamment la troisième ville de France, déborde de flots musicaux qui peuvent, déborder, eux, pleins les oreilles et pleins les yeux, pendant que le fleuve Garonne, lui, est prié de rester dans son lit.