Quand on pense aux fortunes dépensées au siècle dernier ! pour l’achat des coffrets vinyl d’opéras, et même pour les premiers coffrets avec CD, un tel “produit“ paraît presque inimaginable. Vous avez 15 opéras pour le prix en euros de 3 !!!!!!!!! Et les plus “vieux“ enregistrements ont à peine une trentaine d’années.
Tous sont donc des opéras français. Michel Plasson dirige l’orchestre – pas encore national – du Capitole de Toulouse, et les Chœurs du Capitole. Tous les enregistrements ont fait l’objet du plus grand soin question qualités d’enregistrement de la part de la maison de disques et qualités artistiques.
S’il fallait vraiment n’en citer qu’un ? Osons le plus récent, le Carmen de Georges Bizet avec Angela Georghiu et Roberto Alagna, mais encore Thomas Hampson et Inva Mula. L’ensemble, chef, orchestre, chœur, solistes et qualité d’enregistrement est imbattable sur le plan audio. C’est le moment de réviser puisque cet opéra sera au menu de fin d’année de l’opéra Bastille.
Mais ensuite, on se doit de mettre en avant, d’abord pour sa rareté et donc pour l’audace, alors, de l’équipe, le Guercœur d’Albert Magnard, œuvre d’une philosophie rayonnante, une tragédie en musique, véritable antithèse de la Tétralogie wagnérienne. C’est superbe. Secondé par des chœurs magnifiques, Plasson dirige avec justesse une distribution vocale de très haute tenue.
Mireille de Charles Gounod est un sommet avec Mirella Freni en Mireille, Alain Vanzo en Vincent, etc….Tout est impeccable. Idem pour le Romeo et Juliette avec une partition donnée sans les coupures habituelles, un Alfredo Kraus en Romeo, Catherine Malfitano en Juliette, et José van Dam en Père Laurent, ……
Quant à Faust, plus récent, il enthousiasma alors la Halle aux Grains puisqu’il fût donné en même temps en version concert. Seule, la Marguerite – Cheryl Studer au CD – n’était pas la même. Hampson, van Dam, Richard Leech étaient bien là.
Faut-il aller chercher la Manon de Jules Massenet, “vieille“ de déjà trente ans ?! Ileana Cotrubas est une touchante et vibrante Manon tandis que le reste de la distribution ne peut que soulever l’enthousiasme ne serait-ce que par la diction des intéressés. Le parti-pris des intentions du chef rend le résultat exemplaire.
Si l’on reste chez Massenet, on ne peut pas ne pas citer le Don Quichotte avec le trio-choc Berganza – van Dam – Fondary. Rien à rajouter. Une référence.
Et Albert Roussel et son opéra Padmâvatî ? Voilà le moment pour certains de découvrir si ce n’est pas encore fait, une gloire passée, une certaine Marilyn Horne, une mezzo tirant vers le contralto et qui venait du soprano ! De découvrir aussi un opéra qui ne fait pas l’affiche fréquemment. Autant que ce soit ici avec une distribution convaincante à souhait.
Mais puisque La Belle Hélène de Jacques Offenbach est de retour au Capitole, c’est le moment d’évoquer la somptueuse Hélène, tout feu tout flamme de Jessye Norman menée à la cravache par un chef survolté qui semble beaucoup s’amuser en même temps qu’il s’attache à faire de cet enregistrement une fête pour l’esprit et pour les sens.
Une évocation incomplète mais largement suffisante pour se précipiter sur un tel cadeau de ……Noël, à faire ou à suggérer.
Michel Grialou