« Le capital », un film de Costa-Gavras
Si le titre de ce film vous rappelle quelque chose, vous ne vous trompez pas. En effet, le livre fondateur du marxisme porte bien le même titre. Le débat qu’il contient est tout autre, sauf qu’il parle bien d’accumulation de richesses et de formation de ce fameux capital. Réalisateur militant, Costa-Gavras s’est laissé entraîner dans la mode actuelle qui fait flores sur grand écran : la crise, ses conséquences, ses acteurs. Sans aller plus loin, il fait ici un focus sur le bouc émissaire idéal et formidablement commode car peu de personnes en maîtrise le vocabulaire : la finance. Et voilà le cinéaste s’enfonçant avec délice dans la pire des caricatures. Il s’est inspiré du roman éponyme de Stéphane Osmont. Soit. Le résultat dans tous les cas est consternant d’une facilité dont on ne croyait pas ce prestigieux cinéaste capable. Voilà donc, pour le scénario, le dénommé Marc Tourneuil, l’homme de main du pdg d’une banque de niveau européen, catapulté à la tête dudit empire à la suite d’un malaise du patron. Il est là bien sûr, pense l’ensemble des aimables personnes du Conseil d’administration, pour assurer l’intérim, en attendant. Sauf que Marc, une fois investi des pouvoirs, va se sentir des ailes et trouver que son compte en banque mériterait une bonne cure de prospérité. Bourreau de travail, il affronte Américains et autres requins de la gent financière avec obstination, intelligence et succès. Problème, il est un peu travaillé par sa libido et la première call girl qu’on lui colle à ses basques le fait chavirer. En même temps que le film d’ailleurs. Véritable amoncellement de clichés, plombé par un Gad Elmaleh loin du compte dans le rôle principal , « Le capital » ne restera pas longtemps dans les mémoires. Pour Costa-Gavras, tant mieux !
Robert Pénavayre
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