Il faut bien un peu de chance dans la vie. Vous venez de passer un week-end de m…avec des nouvelles plus consternantes les unes que les autres, déroutantes, tragiques même et là, il vous tombe du ciel une sorte d’extra-terrestre qui, en un clin d’œil vous fait tout oublier et réjouit toutes les “mines », c’est Mika à la Halle ! Une salle qu’il va tout de suite adoré, tout comme le Cirque d’Hiver à Paris.
Près de 1800 personnes ont répondu présent, mais le concert étant affiché complet, combien n’ont pu rentrer ? De 7, et même moins, j’en ai vu, à 77 ans, là c’était quand même la limite, donc de 7 à 77, enfants, parents, mamie, papi, mémé, pépé, tous ou presque étaient déjà pratiquement debout dès la deuxième chanson, ou s’agitant sur son fauteuil. C’est lundi, et pourtant demain mardi il y a bien école !
Sur scène, entouré de ses musiciens dont il fait des complices pleins de la même énergie vitale et de cinq choristes pour certains morceaux, l’extra-terrestre, impressionnant, mouillant la chemise, et l’expression est faible, chantant, fort bien, doué d’une voix surprenante aux multiples possibilités, les “vieux“ ne pourront s’empêcher de penser à Freddy Mercury, sautant, dansant, traversant la scène combien de fois, enchaînant du survolté avec du plus « cosy », près de deux heures de concert, un spectacle de pro, réglé au millimètre tout en laissant la place à l’émotion, une prise de possession totale de l’espace offert, un contact direct avec le public sans les barrières de bord de scène et la rangée de mines renfrognées de malabars. Quelques décibels un peu fracassants mais pas trop, du supportable quoi. Le garçon est vraiment fait pour la scène, je vous l’ai déjà soufflé, une sorte de Bartoli. L’album d’accord, mais quoi de mieux que la scène, n’est-ce pas ? Et puis zut, en plus la “bouille “est sympa, non ?
On vous le dit, que du bonheur, du rafraîchissant, de l’intelligent, de la musique, un bonhomme attachant qui aura fait bouger, s’agiter, se trémousser, se dandiner, chanter, fredonner, s’étourdir un brin 1800 enthousiastes au visage ravi. Mika aura même pu évoquer certains événements actuels, les rapprochant de son propre parcours d’enfant de Beyrouth obligé de quitter le Liban en guerre. Il l’a fait par une fort belle chanson, de manière sobre, très émouvante, sans s’étaler comme tant d’autres auraient pu le faire dans un flot verbeux.
Et c’est vrai que Mika à la Halle, c’est quand même plus passionnant que Mika au Zénith. Ici, pas besoin de jumelles. De quoi prendre des photos, oui, enregistrer sous le foulard, sûrement. Mais, tout cela n’a plus d’importance.
Vous l’avez deviné, votre serviteur n’est pas là pour juger de son dernier album « The Origine of love » ni des deux précédents mais plutôt, subjectivement, de tout ce qu’un artiste, perfectionniste et furieusement passionné peut véhiculer autrement qu’au travers de galettes et de mix et remix.
Merci à Mika, et aux organisateurs, d’avoir sûrement d’un commun accord permis la tenue d’un spectacle à portée tellement plus fraternelle et bon enfant, et ce qui n’empêche rien d’une grande qualité. Mon petit doigt me dit qu’il reviendra, en ces lieux mêmes !
Michel Grialou
photos © Arnaud Payen