Les huit Montagnes un film de Charlotte Vandermeersch et Felix Van Groeningen
En ces temps blessés par des repères fuyants, le dernier opus de ces deux réalisateurs belges est un pur bonheur, un ballon d’oxygène. Déjà auréolé d’un Prix du Jury à Cannes en 2022, ce film plante sa caméra dans le Val d’Aoste, en Italie.
Nous allons y suivre deux jeunes garçons, Pietro et Bruno. Le premier est un urbain, le second un villageois. Le temps des vacances les réunit dés leur plus tendre enfance, déjà soudés comme les doigts d’une seule main. Ils vont grandir, chacun de leur côté. Alors que Bruno s’enracine dans ses montagnes, Pietro parcourt le monde. Ils finiront tout de même par se retrouver et entameront ensemble la reconstruction d’une grange en ruine, dans le cadre fabuleux de ces Huit Montagnes. Peu de paroles ici mais des regards, des gestes, une complicité d’enfance que le temps n’a en rien écornée. L’amitié est un lieu où l’on plante ses racines, nous dit en of l’un des deux jeunes gens. Tout est contenu dans cette phrase. Leur joie partagée de se retrouver, leurs étreintes dénuées de toute ambiguïté, leur solidarité et leur mutuelle empathie au cœur de cette nature aussi accueillante que sauvage et sévère transforment cet opus de près de 2h30, que l’on ne voit pas s’écouler, en un puissant hymne quasiment panthéiste.
Porté par deux acteurs bouleversants : Luca Marinelli et Alessandro Borgni, ces Huit Montagnes vont vous hisser au plus haut niveau de l’émotion, là où l’amitié se conjugue avec la fraternité.