Le Secret de la Cité Perdue, un film d’Aaron et Adam Nee
Le premier film en salle des frères Nee « Le Secret de la Cité perdue » fait clairement de l’œil à la célèbre Poursuite du Diamant Vert de Robert Zemeckis (1984). Pourquoi pas ? Où il est question d’une écrivaine, Loretta, adulée par un public qui adore ses romans d’aventures mêlées d’un brin d’érotisme. Sur la jaquette de tous ses livres trône, plus ou moins habillé, son héros : Dash, dans la vraie vie un mannequin prénommé Alan, ne vivant que des attributs généreux dont la Nature l’a doté.
A la suite de la parution de son dernier bouquin : La Cité Perdu, voilà que Loretta est kidnappée par un milliardaire, Abigael Fairfax. Ce dernier est persuadé que le roman cache une vérité, celle de l’existence d’un fabuleux trésor. Et il compte bien, bon gré mal gré, sur son aide pour le découvrir. Ce à quoi il ne s’attendait pas, c’est qu’Alan se sent un brin responsable de cet enlèvement et part à la recherche de Loretta. Autre fait inattendu, Beth, l’impresario de Loretta, ameute toutes les polices de la planète pour partir à sa recherche. Cela ne suffisant pas, Alan contacte Jack, un privé, pour l’aider également. Et voilà tout ce petit monde rejouant le meilleur des films dits « de jungle », conjugué à ces duos improbables autant qu’hilarants réunissant d’apparents alpha et oméga du courage et de la pugnacité. Ce film, par trop « américain » dans un bavardage incessant pour faire vraiment crouler de rire un public hexagonal, n’en demeure pas moins un moment jubilatoire eu égard au casting ici convoqué. Jugez-en. Loretta, c’est Sandra Bullock. Comédienne reconnue dans les drames les plus bouleversants, ici romancière bobo arpentant la jungle en salopette genre moulante fuchsia et talons hauts, n’en finit pas d’étonner dans ce nouveau répertoire. A ses côtés, rien moins que Channing Tatum, montagne de muscles couronnée d’une figure de neuneu du village mais qui, bien sûr, va se révéler finalement plus près de Dash que l’on imaginait. Et comme toujours parfait !
La surprise du film est certainement le caméo de Brad Pitt. C’est lui Jack l’intrépide censé délivrer Loretta des griffes du méchant de service. Un rôle court, juste une scène, peut-être d’ailleurs la meilleure du film. Mais une séquence post-générique semble nous inviter à une suite en sa compagnie… Et puis il y a Harry Potter, mais oui, Daniel Radcliffe lui-même, sans ses petites lunettes rondes d’apprenti sorcier. L’acteur a aujourd’hui 32 ans. Il en avait 12 lorsque le premier tome de ses aventures à Poudlard est sorti sur nos écrans. C’est lui l’horrible Abigael Fairfax. Et il fait bien le job. Son regard aussi perdu que menaçant jetant un trouble malaisant sur son personnage.
Humour, (faux) suspense, action et paysages grandioses (captés en République Dominicaine) ajoutent à cette screwball comedy de la meilleure eau le complément hollywoodien conjuguant le burlesque visuel à la réplique cinglante le tout sur un montage d’enfer.