À Toulouse, l’exposition du Théâtre du Capitole «Les Ballets Russes et la modernité» revient sur l’histoire de la compagnie de Diaghilev.
En écho au spectacle du Ballet du Capitole à Toulouse «Stravinski et la danse», le Théâtre du Capitole accroche dans ses murs une exposition photographique dont le commissariat est assuré par Martine Kahane, ancienne conservatrice de la bibliothèque-musée de l’Opéra Garnier et directrice honoraire du Centre national du Costume de scène de Moulins. «Les Ballets Russes et la modernité» revient sur «l’apport des Ballets Russes aux avant-gardes artistiques», souligne Martine Kahane. En vingt ans d’existence, de 1909 à 1929, la compagnie créée par Serge Diaghilev a révolutionné la conception du ballet et du spectacle tout en devenant «un creuset où se sont expérimentées des formes nouvelles, et ce pas uniquement par la participation de plasticiens dont l’Histoire retiendra les noms», précise-t-elle.
Les scandales provoqués par « l’Après-midi d’un faune » et « le Sacre du printemps » à Paris leur ouvrirent les portes de l’Europe et projetèrent la danse dans le XXe siècle. Artisans d’une véritable révolution esthétique, les Ballets Russes séduisent aussi par l’orientalisme de « Shéhérazade » ou le classicisme de « Giselle ». Parmi les artistes invités par Diaghilev, Georges Braque, Henri Matisse ou Pablo Picasso ont dessiné des décors et des costumes – comme le fameux rideau de scène du ballet « Parade »(photo) signé Picasso, dont une immense photographie recouvre le mur du grand escalier de l’opéra toulousain -, Igor Stravinski ou Claude Debussy ont livré des partitions, Michel Fokine, Vaslav Nijinski, Léonide Massine ou George Balanchine ont imaginé des chorégraphies audacieuses.
Comme l’explique Kader Belarbi, nouveau directeur de la danse au Théâtre du Capitole, « l’impulsion de Diaghilev a été de créer des nouveaux ballets pourvus de valeurs musicales, dramaturgiques, plastiques et chorégraphiques et de les faire fusionner. La réaction contre la tradition, la collaboration avec les plus grands artistes de son époque, la constante mise en œuvre d’un processus de régénération des Ballets Russes ont concouru à décaper la danse classique.»
Jérôme Gac
«Les Ballets Russes et la modernité», jusqu’au 2 janvier (entrée libre : samedis 13 et 20 octobre, de 11h00 à 18h00);
Conférence par Martine Kahane, lundi 22 octobre, 18h00 (entrée libre);
Lecture : « Le Journal de Nijinski », par Reynald Rivart (comédien), samedi 27 octobre, 17h00 (entrée libre).
Au Théâtre du Capitole, place du Capitole, Toulouse. Tél. 05 61 63 13 13.
Documentaire : « Ballets Russes » de Daniel Geller et Dayna Goldfine, vendredi 19 octobre, 19h00, à la Cinémathèque de Toulouse, 69, rue du Taur, Toulouse. Tél. 05 62 30 30 11.