Ce cher compositeur, détourné de ses études de la peinture par un certain Carissimi, musicien qu’il rencontre alors à Rome, n’a pas composé que le fameux Te Deum. Compositeur mais aussi chanteur avec une voix de haute-contre, il laisse une production de plus de 500 piéces, pratiquement toutes vocales, essentiellement réservées à la musique religieuse. Messes, Leçons de Ténèbres, Te deum (4 !), côtoient une trentaine d’oratorios, et près de 235 motets. Il faut rajouter, airs sérieux et à boire, cantates, divertissements, musiques de scène et…deux opéras.
Le concert de ce 3 octobre vous permettra d’entendre un des quatre oratorios suscités par la patronne des musiciens, Sainte-Cécile, intitulé :
Cécile vierge et martyre H. 413, d’une durée d’environ 40 minutes
Aussi au programme, Motet (et non pas Messe) pour les Trépassés H. 311
Enfin, un second oratorio, Filius prodigus (Le fils prodigue) H. 399 d’une durée de 25 minutes environ
Claveciniste, chef d’orchestre, musicologue et enseignant, mais aussi jardinier, horticulteur, paysagiste !!! William Christie est l’artisan de l’une des plus remarquables aventures musicales de ces trente dernières années.
Pionnier de la redécouverte, en France, de la musique baroque, il a révélé à un très large public le répertoire français des XVIIe et XVIIIe siècles. La carrière de ce natif de Buffalo (état de New York), formé à Harvard et à Yale, installé en France depuis 1971, a pris un tournant décisif quand il a fondé en 1979 Les Arts Florissants. À la tête de cet ensemble instrumental et vocal, William Christie a imposé très vite, au concert et sur les scènes d’opéra, une griffe très personnelle de musicien/homme de théâtre, renouvelant l’interprétation d’un répertoire jusqu’alors largement négligé ou oublié. C’est en 1987 qu’il a connu une véritable consécration publique avec la création d’Atys de Lully à l’Opéra Comique de Paris, production qui a ensuite triomphé sur de nombreuses scènes internationales.
Sa prédilection pour le baroque français ne s’est jamais démentie. De Charpentier à Rameau, en passant par Couperin, Mondonville, Campra ou Montéclair, il est le maître incontesté de la tragédie-lyrique comme de l’opéra-ballet, du motet français comme de la musique de cour. Mais son attachement à la musique française ne l’empêche pas d’explorer d’autres répertoires européens : nombre de ces interprétations de la musique italienne (Monteverdi, Rossi, Scarlatti, Landi) ont fait date, et il aborde avec autant de bonheur Purcell et Handel que Mozart et Haydn.
Sa production lyrique se poursuit sur un rythme très soutenu et ses collaborations avec de grands noms de la mise en scène de théâtre et d’opéra font chaque fois figure En tant que chef invité, William Christie répond régulièrement aux sollicitations de festivals d’art lyrique
Depuis 2002, il est régulièrement chef invité de l’Orchestre Philharmonique de Berlin.
La formation et l’insertion professionnelle des jeunes artistes sont également au cœur des préoccupations de William Christie qui a révélé en vingt-cinq ans d’activités plusieurs générations de chanteurs et d’instrumentistes. C’est d’ailleurs aux Arts Florissants que la plupart des directeurs musicaux d’ensembles baroques ont commencé leur carrière. Professeur au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris en charge de la classe de musique ancienne de 1982 à 1995, il est fréquemment invité à diriger des masterclasses, et des Académies comme celle d’Aix-en-Provence ou d’Ambronay.
Soucieux d’approfondir son travail de formateur, il a fondé à Caen une Académie pour les jeunes chanteurs, Le Jardin des Voix, dont les cinq premières éditions ont eu un très large retentissement en France, en Europe et aux États-Unis.
Il a acquis la nationalité française en 1995.
Ensemble de chanteurs et d’instrumentistes voués à la musique baroque, fidèles à l’interprétation sur instruments anciens, Les Arts Florissants sont dans leur spécialité l’une des formations les plus réputées en Europe et dans le monde. Fondés en 1979, et dirigés depuis lors par William Christie, ils portent le nom d’un petit opéra de Marc-Antoine Charpentier. Les Arts Florissants ont joué un rôle pionnier pour imposer dans le paysage musical français un répertoire jusqu’alors méconnu (en exhumant notamment les trésors des collections de la Bibliothèque Nationale de France), et aujourd’hui largement interprété et admiré : non seulement le Grand Siècle français, mais plus généralement la musique européenne des XVIIe et XVIIIe siècles.
Depuis Atys de Lully à l’Opéra Comique en 1987, recréé triomphalement en mai 2011, c’est la scène lyrique qui leur a assuré les plus grands succès. Dans les productions auxquelles ils participent, Les Arts Florissants sont associés à de grands noms de la scène.Leur activité lyrique ne doit pas masquer la vitalité des Arts Florissants au concert et au disque, comme le prouvent leurs nombreuses et marquantes interprétations, d’opéras en version de concert ou mises en espace, ou encore d’œuvres profanes de chambre, de musique sacrée (comme les Grands Motets de Rameau, Mondonville, Desmarest, les petits motets de Lully et Charpentier ou les oratorios de Handel.
Les Arts Florissants ont également abordé le répertoire contemporain en créant en 1999 Motets III – Hunc igitur terrorem de Betsy Jolas à l’occasion de leur vingtième anniversaire.
La discographie des Arts Florissants est également très abondante.
En résidence privilégiée depuis vingt ans au théâtre de Caen, Les Arts Florissants présentent chaque année une saison de concerts en région Basse-Normandie. L’ensemble assure en même temps une large diffusion nationale, tout en jouant un rôle actif d’ambassadeur de la culture française à l’étranger.
Michel Grialou
Concert dans le cadre du cycle Grands Interprètes – le mercredi 03 octobre (20h) à la Halle aux Grains (Toulouse)
Les Arts Florissants
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