La tant attendue présentation de la saison lyrique du Théâtre du Capitole a donc eu lieu, in situ et sur la scène du vénérable théâtre, ce mercredi 19 mai 2021. C’est Francis Grass, adjoint au Maire de Toulouse et Responsable de la Culture, qui ouvre cette conférence en soulignant combien la reconquête du public après une année pour le moins perturbée est un axe essentiel de travail.
Au cours de cette réunion, Claire Roserot de Melin, Administratrice générale, oriente ses propos avant tout sur des remerciements et plus particulièrement ceux à destination de la Métropole mais aussi de Francis Grass, pour son appui inconditionnel et bienveillant. Elle s’attache ensuite à féliciter toutes les équipes « maison », qu’elles soient artistiques, techniques ou administratives, pour leur engagement face à de véritables défis (ex : billetterie !). Et de souligner l’effort considérable fait à destination des abonnés avec, pour la saison à venir, une souplesse sans équivalent dans les formules d’abonnement.
C’est naturellement à Christophe Ghristi, Directeur artistique, que revient le privilège de nous dévoiler les détails de la programmation 21/22.
Sept opéras dont deux reprises et cinq nouvelles productions
La création à Toulouse de La Gioconda, d’Amilcare Ponchielli, se fait dans le cadre d’une coproduction avec le Théâtre Royal de La Monnaie, où elle a été créée en 2019, dans une mise en scène particulièrement trash d’Olivier Py qui vaut un avertissement aux moins de 16 ans dans le programme (une première au Capitole !). A cette occasion une distribution internationale réunit Béatrice Uria-Monzon (Gioconda) et, pour ses débuts à Toulouse et dans le rôle d’Enzo, le ténor mexicain Ramon Vargas. Suivra une reprise du Wozzeck d’Alban Berg dans une nouvelle coproduction avec l’Opéra de Monte-Carlo mise en scène par Michel Fau, spectacle qui voit des prises de rôle majeures dans la carrière de Stéphane Degout (Wozzeck) et de Sophie Koch (Marie). Pour les fêtes de fin d’année, quoi de mieux qu’une Flûte enchantée ? Nouvelle coproduction encore, cette fois avec l’Opéra de Rouen Normandie, mise en scène par Pierre Rigal, chorégraphe et danseur, né à Moissac, vivant et travaillant à Toulouse. Cet opéra donne lieu à 9 représentations et à une double distribution qui devrait nous valoir bien des découvertes. Pour célébrer 2022, reprise de Carmen dans la coproduction Toulouse, Marseille et Monte-Carlo, avec les débuts dans la redoutable cigarière de Marie-Nicole Lemieux. Suit l’opéra-ballet bouffon de Jean-Philippe Rameau : Platée, dans une mise en scène du célèbre duo comique Shirley et Dino, avec Mathias Vidal dans le rôle pathétique et merveilleux de Platée. Ici aussi il s’agit d’une coproduction, cette fois avec l’Opéra royal/Château de Versailles. Une émotion particulière s’invitera certainement pour la reprise de Jenufa, le chef d’œuvre de Leos Janacek, dans la mise en scène créée au Capitole en 2004 et signée Nicolas Joel, disparu en 2020. Fin de saison ébouriffante avec une nouvelle production, en partenariat avec Munich et Barcelone, du Barbier de Séville de Gioacchino Rossini sous la direction du maestro Attilio Cremonesi.
Des récitals à retenir de toute urgence
Rien moins que Sophie Koch, José Cura, Michael Spyres, le duo électrique des ténors Lawrence Brownlee et Levy Sekgapane (combats de contre-ut et plus en vue…) et Karine Deshayes. Tous accompagnés au piano, ces récitals seront l’occasion de soirées mémorables. A n’en pas douter !
Quatre concerts complètent cette saison. Ils réuniront Les Sacqueboutiers (deux soirées), Catherine Hunold et le Quatuor Voce pour deux créations mondiales signées Bruno Mantovani et, enfin, Jordi Savall et le Concert des Nations. Sans oublier les célèbres Midis du Capitole pour quatre dates pleines de promesses.
Robert Pénavayre
une chronique de ClassicToulouse