Maryline Desbiolles publie Le Neveu d’Anchise aux Editions Seuil et raconte le parcours d’un adolescent qui erre entre passé et présent.
Le roman s’ouvre sur une scène du quotidien. Le jeune Aubin et sa mère rendent visite à Anchise. Un grand-oncle sévère qui ne vit que pour son métier d’apiculteur. Anchise un veuf inconsolable qui traîne sa solitude et sa mauvaise humeur. Ce jour-là, les abeilles attaquent les visiteurs. Souvenir intense pour Aubin et qui sera la dernière image de son grand-oncle. Celui-ci se suicide quelque temps plus tard dans l’indifférence presque de tous.
De cette époque, ne restera plus rien. La maison d’Anchise a été rasée, mais Aubin – devenu adolescent – aime se balader sur l’ancien terrain d’Anchise qui est devenu une déchetterie. Il y rêvasse et y passe beaucoup de temps. Un jour, il rencontre le gardien de la déchetterie, Abel.
S’ouvrir aux émotions
Abel est solaire, beau. Aubin est aussitôt fasciné par le jeune homme. Il veut devenir son ami, passer du temps avec lui. Et cela se passera ainsi. Dès lors, Aubin découvre des émotions jusque-là éteintes. Des émotions teintées de musique lorsqu’il retrouve une trompette qui deviendra le symbole d’un désir inavoué. Et les scènes se déroulent ainsi dans un mélange de douceur et d’inquiétudes.
Maryline Desbiolles décrit une amitié toute en nuances. Une amitié qui interroge sur les liens entre les êtres et qui éclaire sur les zones ombrageuses du passé. Ce roman se lit comme un poème, au gré des sensations visuelles et auditives qu’il procure. Un texte en somme très délicat.
Maryline Desbiolles, Le Neveu d’Anchise, Seuil, 144 p.
Photo : Desbiolles Maryline © Margot Montigny
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