Life of Chuck, un film de Mike Flanagan
Le maître américain du film d’épouvante, Mike Flanagan, nous livre ici l’adaptation d’un roman de Stephen King, un auteur qui l’a inspiré déjà à plusieurs reprises. Il s’agit ici d’une vie contée à rebours, en trois actes. L’histoire commence donc par la fin. C’est l’apocalypse. Les étoiles s’éteignent et la Californie a déjà basculé dans le Pacifique. Sur toutes les fenêtres de cette petite ville s’incruste un personnage. Son image est surtitrée : 39 grandes années. Merci Chuck. Le message fleurit partout : panneaux publicitaires et télévision inclus. Au fur et à mesure de l’histoire, Chuck nous apparaît comme le parfait comptable : costume/cravate/serviette. Il est le fruit d’une éducation qui l’a formaté. Sauf que ce jour-là, et c’est la plus belle séquence du film, en se rendant à son travail, il entend dans la rue un tempo de batterie qui va l’interpeller, comme un signe venu d’ailleurs et lui disant : profite à présent car ton temps est compté. Se rendant à l’appel de cette voix intérieure, il pose son attaché-case, dégrafe sa cravate, déboutonne sa chemise et entame une danse intensément chaloupée à laquelle il va bientôt convier une jeune femme. Mike Flanagan continue à pointer sa caméra dans le rétroviseur et nous faisons alors connaissance avec Chuck enfant, ado, jeune homme. Nous sommes témoins de ses premiers pas de danse enseignés par une grand-mère adorable, témoins aussi de sa complicité avec un grand-père un brin philosophe.

Karen Gillan et Tom Hiddleston (Chuck) – Crédit : NEON
Porté par des acteurs formidablement attachants, au premier rang desquels Tom Hiddleston (Chuck adulte) et Jacob Tremblay (Chuck ado), un jeune acteur canadien absolument éblouissant, ce film est une véritable ode à la joie de vivre le moment présent, une invitation au lâcher-prise et à un certain épicurisme vital. Et si on dansait ?