Jusqu’au 22 juin 2025, le Musée des Arts Précieux met à l’honneur l’art chinois contemporain avec une exposition dédiée à LI Jinyuan et YE Xingqian, deux peintres qui mêlent héritage ancestral et inspirations modernes.
Malgré leurs différences de génération et d’univers, ces artistes partagent une vision commune : celle de lier les méthodes traditionnelles chinoises à la modernité occidentale. Acquises récemment par le musée Georges-Labit (temporairement fermé), les œuvres sont présentées au public pour explorer cette subtile fusion.
LI Jinyuan, l’art du paysage
L’exposition débute avec les œuvres de l’artiste originaire de Chengdu, province du Sichuan. Il manie l’art de l’encre chinoise et réalise majoritairement ses œuvres sur du papier de riz marouflé. LI Jinyuan se distingue par sa modernité en introduisant la couleur, un élément rare dans la tradition qui privilégie le noir et gris, symbole du Yin et du Yang. “Pour cela, il imbibe un gros pinceau et dépose de l’acrylique dorée et cuivrée” explique Marielle, médiatrice culturelle du lieu. Le lavis se mêle à des touches de peinture vive, le tout dans un geste énergique et dynamique. “Il en va même des fois jusqu’à se blesser” , ajoute-t-elle.
L’artiste reproduit majoritairement des paysages, dans un style qui mêle abstrait et figuratif. Il nous fait voyager de la région des Yis, aux plaines mongoles en passant par Les Pyrénées.
Un tableau de LI Jinyuan qui mêle encre et couleurs © Tess Beirao
YE Xingqian, la quête de modernité
Né dans la province du Zhejiang, le peintre quitte la Chine à 20 ans pour s’installer à Paris, où il découvre un univers artistique qui bouleverse sa technique d’origine. Bien qu’il conserve certains codes de l’art traditionnel chinois, il les enrichit de ses nouvelles influences. Il se lance dans la peinture sur toile, explore de nouveaux formats, s’initie à l’huile et à la couleur. Ses tableaux, tout en mettant en avant des thématiques classiques de l’art chinois comme les dragons et les lotus, sont empreints de modernité. “C’est un mélange d’abstraction et de figuration poétique.” commente Marielle. L’artiste possède des techniques qui lui sont propres. “Il utilise des objets comme des fers à repasser, des chaussettes ou même des cotons tiges dans sa pratique artistique.” Des outils non conventionnels qui lui permettent d’explorer et d’enrichir son approche de la peinture.
Les tableaux de YE Xingqian © Tess Beirao
En résonance avec les œuvres des deux peintres, les visiteurs peuvent également admirer des objets issus de la donation Bruneau, comprenant une sélection de porcelaines et de meubles en laque chinois.
Un paravent traditionnel chinois © Tess Beirao
