La Halle de la Machine rouvre en ce mois de février, avec Lilith, la mystérieuse femme-scorpion, qui se réveille une nouvelle fois à Toulouse. À cette occasion, l’exposition « Anatomie d’un spectacle » dévoile les coulisses de l’opéra urbain « Le Gardien du Temple – La Porte des Ténèbres », qui a envoûté la Ville Rose en octobre dernier.
Le grondement des rouages résonne, et, dans un tourbillon de feu et de fumée, Lilith émerge de son sommeil. D’un regard perçant, presque hostile, elle scrute ceux qui osent troubler son repos. La géante de fer et de bois revient pour la deuxième fois. « Son retour n’était pas prévu, mais nous sommes heureux de pouvoir poursuivre l’aventure avec elle », confie François Delarozière, directeur artistique de la Compagnie de la Machine. Une prolongation qui se poursuivra jusqu’au 9 juin, avant que Lilith ne rejoigne le Hellfest, son propriétaire.
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Croquis de Lilith dans l’exposition « Anatomie d’un spectacle » © Nina Pereira-Piettro
Une exposition entre mythe et mécanique
En détachant son regard de la géante, on découvre la nouvelle exposition « Anatomie d’un spectacle », qui lève le voile sur la création de l’opéra urbain « Le Gardien du Temple – La Porte des Ténèbres ». Ce spectacle au succès retentissant, a rassemblé pas moins de 1,2 million de curieux dans les rues de Toulouse. Cette fois, la Compagnie de la Machine met en lumière les artisans de l’ombre, ces créateurs passionnés dont le travail a été essentiel à la réussite de ce chef-d’œuvre.
Comme François Delarozière qui a donné naissance à la Gardienne des Ténèbres. Sous forme d’esquisses et de croquis, l’exposition dévoile les origines méconnues de Lilith. De la maquette à la version finale, plus d’un an de travail a été nécessaire pour façonner son buste de femme, son dard et les ornements qui l’entourent. Chaque détail a été retravaillé jusqu’à « lui donner un caractère unique », tout en conservant une esthétique brute. « J’aime que l’on voie l’intérieur des machines, l’architecture, les rouages, les poulies, que l’on ressente comment c’est fait », souligne le directeur artistique.
Mais une machine, à elle seule, ne fait pas un spectacle. Derrière la géante de 10 mètres se cache une création artistique minutieusement orchestrée. L’exposition révèle chaque secret de cet opéra urbain, de la confection des costumes par Gaëlle Choveau à la création des effets spéciaux par Polo Loridant, en passant par la composition musicale de Mino Malan. Ce dernier a cherché à traduire, à travers ses mélodies, une Lilith à la fois « sensuelle et vénéneuse », où chaque note fait ressentir « une tension », explique-t-il
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Mino Malan Compositeur De La Halle De La Machine © Nina Pereira-Piettro
Les autres programmes
Comme si le retour de Lilith et la nouvelle exposition ne suffisaient pas, la Halle de la Machine a préparé un programme pour cet hiver.
Pour marquer sa réouverture, un concert exceptionnel de l’Orchestre national du Capitole, sous la direction de Tarmo Peltokoski, se tiendra le samedi 1er mars à 20h30, au cœur de la Halle, entre les expositions et les machines. Une collaboration attendue par François Delarozière, qui voit en elle une opportunité « d’élargir le public et de renforcer la dimension culturelle du site à Toulouse ». Trop tard pour acheter le billet, le concert est déjà complet.
De plus, un workshop sera organisé le samedi 12 et dimanche 13 avril par François Delarozière, afin d’imaginer son propre bestiaire mécanique. En explorant les formes et attitudes du vivant à travers l’exposition permanente du Muséum de Toulouse, le directeur artistique invite les participants à transformer la faune et la flore chimériques en croquis plus vrais que nature. Ce workshop est réservé aux amateurs de dessin confirmés, âgés de plus de 16 ans.