Un parfait inconnu, un film de James Mangold
En suivant les premiers pas de Bob Dylan dans le New York des sixties, James Mangold nous met devant l’évidence d’un artiste surdoué, créatif, génial. Avec un Timothée Chalamet en route pour un Oscar avec ce personnage !
![Parfait Inconnu](https://blog.culture31.com/wp-content/uploads/2025/02/parfait-inconnu.jpg)
Timothée Chalamet (Bob Dylan) – Crédit : Searchlight Pictures
1961, celui qui va passer à la postérité sous le nom de Bob Dylan a 19 ans. Sa guitare en bandoulière, il fréquente Greenwich Village. Chanteur de folk, il est vite repéré par Johnny Cash et Joan Baez. Tous deux, ainsi que Pete Seeger, vont lui ouvrir les portes des cabarets et autres théâtres dans lesquels le jeune homme apprend son métier. Nul n’imagine le feu qu’ils ont allumé. Un feu révolutionnaire qui va changer durablement cet univers, imposant l’électrique vs l’acoustique. Il est alors le chantre de nombreuses luttes, dont la ségrégation raciale. Ses textes commencent à dire combien les temps changent et qu’il est inutile de freiner le mouvement. Sa jeunesse guide son talent. Une nouvelle génération s’identifie à ses hymnes (My Tambourine Man, Like A Rolling Stone). La reconnaissance planétaire éclate. Le film l’abandonne là. La suite nous la connaissons car Bob Dylan est entré vivant dans sa propre légende. En 2016, il a reçu le prix Nobel de Littérature (qu’il n’est pas allé chercher…).
Le challenge était de trouver un artiste capable d’incarner pareille icône. En décidant Timothée Chalamet à prendre la tête d’affiche de son film, le réalisateur a fait le bon choix. Pendant cinq ans, le comédien a appris la guitare, l’harmonica et le chant, visionné des centaines de vidéos de Bob Dylan. Le résultat est sidérant. Autant dans les attitudes que dans la voix, l’incarnation est bluffante. On n’en attendait pas moins de cet acteur d’exception, mais là, nous sommes tout de même à des années-lumière du Paul Atréides de Dune car le personnage est beaucoup plus complexe. Edward Norton (Pete Seeger), Monica Barbaro (Joan Baez) entre autres complètent la distribution d’un film dont la rigueur historique (décors, costumes…) ajoute au luxe de ce biopic passionnant.