Ce sera pour le jeudi 5 décembre 2024, à 20h. Dans le cadre du cycle Grands Interprètes de Toulouse, il vient diriger l’Orchestre Philharmonique de Radio France et en soliste, le pianiste Jean-Frédéric Neuburger. En ouverture, le Concerto pour piano et orchestre en ré majeur n° 11, Hob. XVIII/11 de Joseph Haydn qui sera suivi du fantasque Capriccio, pièce pour piano et orchestre d’Igor Stravinski. Pour clore, de Serge Rachmaninov, une heure symphonique avec son immense Symphonie n° 2.
Tugan Sokhiev
Faut-il présenter au public de la Halle de Toulouse ce Chef d’orchestre si charismatique, de renommée internationale, qui partage son temps entre le répertoire symphonique et lyrique, et dirige en tant qu’invité, les orchestres les plus prestigieux dans le monde entier, dans les salles les plus prestigieuses et retrouve les solistes les plus prestigieux ?
En tant que directeur musical de l’Orchestre national du Capitole de Toulouse de 2008 à 2022, il a dirigé de nombreuses saisons de concerts couronnées de succès, incluant plusieurs premières mondiales et un nombre important de tournées à l’étranger, propulsant l’orchestre sur le devant de la scène internationale. Passionné par le travail avec les chanteurs, il a été, de 2014 à 2022, directeur musical du Théâtre Bolchoï de Moscou, dirigeant de nombreuses nouvelles productions et premières.
Orchestre Philharmonique de Radio France
Cette magnifique phalange est à nouveau parmi nous à la Halle. Aussi, signalons juste que son Directeur musical, Mikko Franck entame à sa tête sa dernière saison. Mais encore, ce qui fait la particularité du Philhar, à savoir, son éclectisme et sa synergie avec les antennes de Radio France. Il est intéressé par tous les répertoires, par la diffusion de ses concerts et des podcasts jeunesse sur France Musique, et se remarque par ses projets spécifiques, comme en témoignent le Hip Hop Symphonique avec Mouv’, le Prix des auditeurs France Musique-Sacem de la musique de film (soirée Philippe Rombi en 2025), Classique & mix avec Fip dédié cette saison aux Variations Enigma d’Elgar, en passant par les Pop Symphoniques, Les Clefs de l’orchestre de Jean-François Zygel et les podcasts jeune public OLI en concert diffusés sur France Inter. Sans oublier un concert-fiction avec France Culture : La Reine des neiges.
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Jean-Frédéric Neuburger
Jean-Frédéric Neuburger s’est rapidement imposé comme l’un des musiciens les plus doués de sa génération, compositeur et interprète d’un vaste répertoire, de Bach aux compositeurs du XXème siècle. Une ampleur qui étonnait déjà en ses premières années. Intelligence du jeu, maturité de l’interprétation, ouverture d’esprit devant les œuvres nouvelles, c’est une pluie de références.
Compositeur, parmi ses œuvres on peut noter Aube, commande de l’orchestre symphonique de Boston dirigé par Christoph von Dohnányi, récemment repris par l’Orchestre Philharmonique d’Israël et l’Orchestre de Paris, son Concerto pour piano, créé par l’Orchestre Philharmonique de Radio France et Jonathan Stockhammer en 2018, plus récemment Faits et Gestes, commande de l’orchestre Gürzernich de Cologne, dirigé par François-Xavier Roth, ainsi que de nombreuses œuvres de musique de chambre.
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Joseph Haydn
Le 11ème concerto en ré majeur probablement composé au début de 1780 est en effet une œuvre majeure de Joseph Haydn, celle se rapprochant le plus des concertos de Mozart. Un orchestre avec les cordes et deux hautbois et deux cors. Le Rondo final “all’Ungarese“ (à la Hongroise) est justement apprécié par son côté brillant et ses audaces rythmiques et harmoniques. Pour les amateurs de musique de chambre, c’est le premier d’une série de rondos à la Hongroise qui compte le célèbre mouvement final du Trio en sol majeur pour piano, violon et violoncelle (HobXV.25) composé en 1795 et le beaucoup moins connu mais non moins beau trio en la majeur (HobXV.18), lui de 1794.
Capriccio, pièce pour piano et orchestre d’Igor Stravinski
Si l’on s’appuie sur les écrits du compositeur intitulés Chroniques de ma vie, il aurait commencé les esquisses courant 1928, puis travaillé tout l’été 1929 et le termina fin septembre. Il fut exécuté par lui-même pour la première fois le 6 décembre lors d’un concert de l’Orchestre Symphonique de Paris, sous la direction d’Ernest Ansermet. Il est alors très sollicité pour interpréter son Concerto, et s’en lasse. Il pense le moment venu de présenter au public une autre composition pour piano et orchestre. D’où ce nouveau, au titre de capriccio, ce titre car il répond au caractère de la musique rencontrée. Il songeait en effet à la définition d’un capriccio donnée par un certain Pretorius, célèbre musicologue du XVIIe. Il y voyait alors le synonyme d’une Fantasia, forme libre de pièces instrumentales fuguées. Une forme qui donnait au compositeur la possibilité de faire évoluer sa musique en juxtaposant des épisodes de genres variés qui se succèdent les uns aux autres et, par leur nature, impriment à la pièce le caractère capricieux dont elle tire le nom. Le genre de pièce qu’affectionne particulièrement notre pianiste !
Sergueï Rachmaninov (1873-1943)
Symphonie n° 2 en mi mineur, opus 27 (1907) en quatre mouvements sur environ 60 minutes.
Effectif orchestral : il est fourni. Piccolo, 3 flûtes, 3 hautbois, cor anglais, 2 clarinettes, clarinette basse, 2 bassons, 4 cors, 3 trompettes, 3 trombones, tuba, timbales, grosses caisses, cymbales, caisse claire, glockenspiel et pupitres de cordes.
Après la création désastreuse de sa Première Symphonie à Saint-Pétersbourg le 27 mars 1897, le compositeur et pianiste virtuose Sergueï Rachmaninov sombre dans une profonde dépression. Cette crise qui menace de détruire sa carrière musicale va durer trois ans. Rachmaninov connut finalement un tournant en 1900. Sur les conseils de sa famille cousine, les Siloti, il consulte le Dr Nikolaï Dahl, un psychiatre qui utilisait l’hypnose dans le traitement de ses patients. Les consultations avec le Dr Dahl furent d’un total succès. La confiance est de retour et Rachmaninov commence immédiatement à composer son Deuxième Concerto pour piano (1901), une œuvre qu’il dédie au Dr Dahl. Succès considérable.
Notre compositeur s’attèle même à la partition pour une nouvelle symphonie. 1906, il quitte sa Russie natale avec sa famille. Petit détour par l’Italie pendant lequel les contrats de concerts en tant que chef pleuvent. Retour en Russie avant de partir pour s’installer à Dresde en novembre. Ce déménagement lui offre la solitude dont il avait besoin pour se consacrer entièrement à la composition. Rachmaninov commence sa Deuxième Symphonie et termine la première ébauche de la partition le jour de l’An 1907. Il faut absolument effacer le mauvais souvenir de la Première Symphonie.
Il peaufinera plus tard la partition et dirigera sa création à Saint-Pétersbourg le 8 février 1908. L’accueil favorable réservé à l’œuvre par le public et les critiques a largement contribué à redonner totale confiance au pianiste virtuose et compositeur. La Deuxième Symphonie s’est avérée extrêmement populaire tout au long de sa vie et reste l’une de ses œuvres orchestrales les plus appréciées. La richesse de l’orchestration et les mélodies passionnées qui s’y développent lui assurent un statut parmi les plus belles symphonies russes de la fin de l’ère romantique.
Le premier des quatre mouvements se déroule sur 23 minutes et débute par une longue introduction au tempo lent (Largo), qui s’ouvre par un motif qui apparaîtra sous diverses formes tout au long de l’œuvre. Vient ensuite la section principale au tempo rapide (Allegro moderato). Le deuxième mouvement est un scherzo vibrant (Allegro molto), qui culmine dans la transformation en choral des cuivres des mesures d’ouverture de la Symphonie. Le magnifique troisième mouvement (Adagio) repose sur deux mélodies, présentées au début. Le finale (Allegro vivace), qui rappelle la musique des mouvements précédents, se termine par une chatoyante conclusion.