Marionnettissimo est un rendez-vous automnal incontournable pour les amateurs de spectacle vivant. Le festival sera de retour du 19 au 24 novembre 2024, avec l’objectif d’émerveiller le public de la couronne toulousaine. Cette année encore, l’évènement convoquera la crème du théâtre d’objets pour offrir une parenthèse riche en découvertes. En parallèle, cette nouvelle édition signe l’arrivée d’une nouvelle directrice artistique, Vanina Montiel.
Les Toulousains vont pouvoir mettre un peu de magie dans leur quotidien. Pour ce faire, ils n’auront qu’à plonger dans le monde merveilleux de la marionnette contemporaine et des formes animées, avec la 27ème édition de Marionnettissimo. Le festival reviendra illuminer l’automne du 19 au 24 novembre 2024, à Tournefeuille, Toulouse et ses alentours. Au menu des festivités : des spectacles, des ateliers, des rencontres, des expositions… Une pléiade de rendez-vous ! Les maîtres mots sont, une fois encore, la découverte et l’expérimentation.
Une compagnie emblématique pour la première fois à l’affiche
Le festival sera donc jalonné par de nombreux rendez-vous marquants et définitivement novateurs. Parmi les temps forts, le public retrouvera, à Tournefeuille, deux représentations de la compagnie emblématique Plexus Polaire. Pour sa première venue dans le cadre du festival, l’équipe artistique présentera sa version de « Dracula », jeudi 21 novembre et vendredi 22 novembre à 21h.
L’aventure sera tout aussi intense samedi 23 novembre 2024. Dans l’après-midi, les festivaliers prendront part à un mini marathon de spectacles, avec l’enchaînement de trois propositions de 30 minutes maximum. Dès 21 heures, la Mario Night sera de retour. Au programme de ce rendez-vous incontournable, un karaoké marionnettique déjanté et des dj sets pour danser toute la nuit !
Une programmation à la fois locale et internationale
Au total, les habitants de la ville rose pourront assister à une soixantaine de représentations ! Ce vaste échantillon de spectacles est possible grâce à l’engagement de nombreuses compagnies. Chaque année, Marionnettissimo accueille 10.000 spectateurs et spectatrices ainsi qu’une vingtaine de compagnies régionales, nationales et internationales. Une équipe chevronnée dirige le festival d’une main de maître pour organiser le vaste écosystème de représentations. Cette équipe est d’ailleurs marquée par une nouveauté. Le départ de Chloé Lalanne, remplacée par Vanina Montiel au titre de directrice artistique de Marionnettissimo.
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Rencontre avec Vanina Montiel, nouvelle directrice artistique de Marionnettissimo
Culture 31 : Cette année, vous prenez la suite de Chloé Lalanne au titre de directrice artistique de Marionnettissimo. Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Vanina Montiel : J’ai pris la suite de Chloé le 1er septembre dernier. Je travaillais précédemment au sein de compagnies. Je les accompagnais. J’étais notamment administratrice de production pour deux compagnies régionales de marionnette, Blick Théâtre et 36 du mois, qui ont régulièrement été accueillies sur le festival Marionnettissimo. Ça fait 15 ans que j’accompagne des compagnies de théâtre et de marionnette en production et en diffusion.
Quelle a été votre première expérience avec l’art de la marionnette ?
Je dirais que le premier spectacle qui m’a vraiment marquée est finalement assez récent. J’ai découvert le spectacle « Chambre noire » de la compagnie Plexus Polaire – qu’on accueille d’ailleurs cette année sur le festival – et je me suis pris une espèce de claque. Je me suis dit que la marionnette ça pouvait être ça, c’est-à-dire une marionnette très engagée, très politique, avec une esthétique très affirmée, sur un spectacle vraiment adulte, et de la marionnette vraiment contemporaine, à l’inverse des souvenirs que j’avais de l’enfance. Ces souvenirs étaient plus liés aux guignols, aux marionnettes peluches… Des choses très enfantines en fin de compte. Là, d’un coup, j’ai découvert que la marionnette ouvrait un champ des possibles que j’ignorais.
Vous l’avez mentionné, le festival accueillera pour la première fois la compagnie Plexus Polaire avec « Dracula ». Comment décririez-vous ce spectacle ?
On est très heureux d’accueillir pour la première fois cette compagnie qui travaille vraiment les très grands plateaux et les gros formats, ce qui n’est pas très courant dans la marionnette. Ça nous semblait très important d’accueillir un spectacle sur la grande scène de L’Escale avec une grosse équipe. Ici on est sur une adaptation de « Dracula ». La metteuse en scène, Yngvild Aspeli, qui est une metteuse en scène et directrice de compagnie franco-norvégienne, a décidé de placer le personnage de Lucy, qui est la première victime du comte dans l’histoire originale, au centre du spectacle. C’est une métaphore beaucoup plus vaste sur toutes les contradictions que l’on porte tous à l’intérieur de nous, sur le fait que l’on puisse être attirés par des choses interdites, etc. Elle joue de toutes ces contradictions, en posant cette figure féminine au centre de l’histoire. Elle met également en scène un chœur de cinq comédiens marionnettistes qui brouillent la frontière entre la vie et la mort. Les comédiens deviennent morts-vivants par moments, les marionnettes se révèlent plus vivantes que les humains à d’autres… Il y a une virtuosité de la manipulation. C’est aussi une compagnie qui travaille beaucoup le rapport à la musique, à l’environnement sonore. Donc c’est très travaillé, il y a une musique hypnotisante, et tout ça dans un ballet de corps humains et de marionnettes. C’est vraiment un très beau spectacle.
Globalement, quel sera l’esprit de la programmation cette année, la dernière signée Chloé Lalanne ?
On reste sur ce qui a fait l’identité du festival ces dernières années selon moi. C’est-à-dire une vraie attention et un soutien apporté aux compagnies émergentes, notamment régionales. On accueille des compagnies qui donneront leurs premières représentations de spectacles tous neufs. Aux côtés de cette émergence et de cette jeune création régionale, on accueille aussi des compagnies plus confirmées avec Plexus Polaire par exemple. On est également très heureux de pouvoir représenter la diversité de la marionnette d’un point de vue international avec des compagnies du Québec, de Belgique, d’Allemagne… Toutes ces propositions participent et contribuent à montrer la diversité et le renouvellement de la marionnette et des formes animées, avec des formats atypiques et une pluralité des techniques. On est vraiment sur un large panel d’esthétiques.
Quelle serait votre définition du théâtre d’objets ?
Je pense que j’aurais fait la même réponse si vous m’aviez demandé ce qu’est une marionnette. Finalement, pour moi, le théâtre d’objets, c’est tout objet qui prend vie via l’action d’un humain manipulateur. Et quand je dis tout objet, on n’est pas uniquement sur de l’objet figuratif. Tout peut prendre vie et raconter une histoire, grâce à l’action d’un humain derrière.
C’est donc ça l’essence de la marionnette ? Le fait que tout puisse prendre vie ?
Oui, je crois que tout peut prendre vie si on travaille la manière de manipuler. Je crois que toute chose peut raconter quelque chose. Et raconter quelque chose, c’est prendre vie d’une certaine manière.
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