Il y aura dix-sept dates à la Halle aux Grains pour cette saison nouvelle 2024-2025.
Il est important de souligner que la structure qui imagine et organise cette série de concerts est une association.
Au delà du soutien des collectivités et des ressources de billetterie, l’accompagnement de partenaires et mécènes entreprises est primordial. Certaines font le choix de s’associer aux concerts pour partager ces moments d’exception avec leurs invités, avec la possibilité d’organiser un cocktail, une conférence de présentation, une rencontre avec les artistes, …
D’autres préfèrent soutenir les nombreuses actions de méditation culturelle proposées à l’occasion des concerts de la saison pour donner à voir et à entendre le répertoire classique et jazz par ces Grands Interprètes. Cette année, et pour la première fois, des migrants, grâce au dispositif DILAMI, ont pu assister à ces actions. Des « billets suspendus » ont aussi pu être proposés, grâce au soutien de Enedis, pour tous les concerts de la saison et faciliter l’accès à la culture d’un public qui ne peut financièrement pas se le permettre.
Enfin, Grands Interprètes continue régulièrement d’organiser des concerts à l’hôpital pour apporter un peu de légèreté pour les patients, personnels soignants et visiteurs.
Par ailleurs, un Cercle de mécènes particuliers existe depuis une dizaine d’années permettant à tout un chacun de soutenir l’association en assistant à des moments exclusifs comme des rencontres avec les artistes, la possibilité d’assister à des répétitions, d’être invité à des concerts de la saison, de visiter de lieux incroyables comme cette année la visite privée du fonds de la bibliothèque d’étude et du patrimoine pour découvrir des partitions rares, émouvantes ou encore spectaculaires.
Les propositions du Cercle des Grands Interprètes bénéficient des dispositions fiscales de la loi Aillagon permettant aux particuliers de bénéficier d’une réduction d’impôt (IR) de 66% du montant du don, dans la limite de 20% du revenu net imposable
Alors, quels sont les concerts qui vont assurer votre engouement pour la nouvelle saison et, qui sait, vous décider à franchir le pas d’un abonnement, ou entrer un pied dans le mécénat ? Chacune des dix-sept dates est à retenir en fonction de vos goûts personnels, pour des œuvres orchestrales, ou du chant, ou du piano, ou de la musique de chambre, ou des concerts se rapportant au domaine du jazz. Mais aussi vos préférences pour tel ou tel interprète. Des noms sont déjà connus de vous, ceux d’artistes fidèles que le public retrouve avec plaisir. D’autres sont présents pour la première fois, signe de curiosité nécessaire pour faire découvrir. Vous repèrerez tout de suite les trois concerts en lien avec la musique jazz, à savoir le Kenny Barron Trio puis la voix de Samara Joy et enfin le jazz afro-cubain du Chucho Valdès Royal Quartet. Des commentaires sur ces trois dates vous sont donnés dans un article de Christian Authier.
Quelques mots sur la programmation et, première entorse, je m’autorise à débuter par le dernier concert du mercredi 28 mai qui verra Tugan Sokhiev revenir pour diriger le plus vieil orchestre d’Europe âgé de bientôt cinq siècles, le Staatskapelle Dresden. Ce sera pour ce monument de plus d’une heure que constitue la Septième d’Anton Bruckner. Imparable. Elle viendra après un chef-d’œuvre de concerto pour violoncelle, le n°1 de Chostakovitch interprété par une virtuose de cet instrument, Sol Gabetta, artiste bien connu des habitués du Cycle.
L’originalité du concert durant lequel sera interprétée l’œuvre Les Quatre Saisons de Vivaldi attire tout de suite notre attention. Côté musique, Julien Chauvin dirige les musiciens du Concert de la Loge. Seront sollicités aussi les yeux car les danseurs de la compagnie Käfig évolueront sur les chorégraphies de Mourad Merzouki qui se joindront aux arabesques musicales et comme on dit l’Été sera chaud sur le plateau. Rendez-vous le lundi 16 décembre, à l’approche de l’hiver ! Spectacle exceptionnel, à n’en pas douter.
La saison démarre le jeudi 10 octobre avec un nouveau venu à la Halle, le China National Symphony Orchestra dirigé par Tan Dun qui nous offre une de ses créations originales, le Secret Language of Wind and Birds. Suivra la Symphonie concertante de Mozart avant L’Oiseau de feu de Stravinski. Le concert-événement est donné dans le cadre du 60è anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et la France.
Les instruments d’époque seront à l’honneur sur trois dates dont deux en suivant. Poursuivant sa brillante carrière et le mot est faible, le mardi 15 octobre, le contreténor Philippe Jaroussky revient avec son petit ensemble chéri L’Arpeggiata de Christina Pluhar. L’intitulé du programme ? Passacaille de la Folie avec des compositeurs présents comme Rossi, Monteverdi, Purcell et autres. Avec une maîtrise technique qui lui permet les nuances les plus audacieuses et les pyrotechnies les plus périlleuses, Philippe Jaroussky a investi un répertoire extrêmement large dans le domaine baroque, des raffinements du Seicento italien avec des compositeurs tels que Monteverdi, Sances ou Rossi jusqu’à la virtuosité étourdissante d’un Haendel.
Le mardi 5 novembre, c’est la soprano bulgare au sommet de son art Sonya Yoncheva qui nous comblera avec des airs de compositeurs du siècle suivant, Mozart, Gluck Cherubini… accompagnée par l’Orchestre des Arts Florissants dirigé par William Christie. Elle retrouve celui qui l’a accueillie en ses débuts de carrière dans cette formidable structure appelée Le Jardin des voix.
Et on ne quitte pas le type d’instruments avec Masato Suzuki, chef d’orchestre, digne fils de son papa, Masaaki, et qui dirige le vendredi 24 janvier, le Bach Collegium Orchestra, chœur et orchestre, le plus prestigieux ensemble baroque du Japon dont son père fut le directeur musical pendant plusieurs années et que Grands Interprètes a déjà invité à la Halle. Au programme, la Symphonie n° 40 de Mozart que suit son Requiem. Grand soir en perspective.
On n’a pu l’applaudir cette saison, on espère bien le faire le mardi 19 novembre. Nous pensons à Maria Joao Pires qu’on n’aura pas l’audace de vous présenter. Son programme ne pourra que vous ravir. Pareil pour Khatia Buniatishvili, pianiste franco-géorgienne définitivement adoptée par le public français et avec un plus, c’est certain, le public de la Halle. Elle sera à la Halle le mardi 18 mars.
Toujours au piano, et cette fois-ci, seul, à la Halle, seul avec sûrement plus de deux mille spectateurs l’écoutant des deux oreilles dans un programme dans lequel on retrouve Liszt, Ravel, et un compositeur plus confidentiel Balakirev dont une pièce est plutôt qualifiée…d’injouable, ou presque ! Islamey. Mais Bertrand Chamayou a déjà relevé tellement de défis. On est plein d’impatience. Il faudra attendre le mardi 29 avril.
Renaud Capuçon est comme chez lui à la Halle. C’est pour le mardi 26 novembre. Il est présent dans cette nouvelle saison avec quelques amis. Ils sont quatre, l’altiste Paul Zientera, le violoncelliste Maxime Quennesson, la contrebassiste Lorraine Campet et le pianiste Guillaume Bellom. Ils vous interprètent le Quatuor pour piano et cordes n°2 de Gabriel Fauré suivi du fameux Quintette La Truite de Schubert. Renaud Capuçon joue sur un Guarneri del Gesù de 1737.
Le jeudi 5 décembre, c’est le retour de l’Orchestre Philharmonique de Radio-France avec à sa tête Tugan Sokhiev. Le concert débute avec un concerto pour piano et orchestre de Haydn et nous retrouvons au clavier Jean-Frédéric Neuberger. Initié dès son plus jeune âge, au piano et à l’écriture musicale, il est couvert de prix glanés au fil des concours qu’il prend plaisir à passer. Le musicien n’est pas banal, tout comme il prend beaucoup de plaisir encore à donner en récital des œuvres qui ne sont pas courues par ses collègues ! Une denrée rare. Un clavier qu’il ne quittera pas tout de suite puisqu’il sera présent pour une pièce rare de Stravinski, le Capriccio pour piano et orchestre. Le concert se poursuit avec une œuvre que le chef affectionne particulièrement, la Symphonie n° 2 de Rachmaninov. Super concert.
On imagine difficilement une année de musique classique à la Halle sans la silhouette de Martha Argerich arrivant du fond de plateau dans la pénombre. Le vendredi 20 décembre, elle sera là, guidée par la main sûre de son ami de toujours, le violoncelliste Mischa Maisky. Trois sonates pour piano et violoncelle au menu, de Beethoven, Grieg et, comment se passer de l’Arpeggione de Schubert. Deux immenses musiciens réunis pour un résultat puissance dix.
Le lundi 10 février, ça va décoiffer sur le plateau de la Halle avec trois œuvres pour musique de chambre de Dimitri Chostakovitch interprétées par des musiciens parmi les plus grands. Trois équipes autour du pianiste de réputation mondiale, maintenant israélien, Evgeny Kissin, invité incontournable de Grands Interprètes depuis ses brillants débuts à l’international. En effet, ne le retrouve-t-on pas dans la Sonate pour violoncelle et piano op. 40 au côté de Gautier Capuçon ? Pour suivre, la Sonate pour violon et piano op. 134 ; il sera avec Gidon Kremer. L’atmosphère sera pleine de mystère et de sévère gravité, le compositeur ayant volontairement subi les influences d’un Schoenberg et d’un Berg. Captivant. Enfin, dernière Sonate, il est au côté de l’altiste Maxim Rysanov, pour la Sonate pour alto et piano op. 147 qui fut créée le 25 septembre 1975 à Moscou. Le compositeur était mort le 9 août 1975.
Beethoven sera fêté dignement le mercredi 26 mars puisqu’on aura au programme pas moins de trois concertos, les trois derniers concertos pour piano soit, le n° 3 suivi du n°4 et pour finir en beauté le n°5. Une véritable performance car le pianiste dirigera en même temps du clavier et l’orchestre. Les responsables de cet exploit sont le pianiste Sunwook Kim et les musiciens du Chamber Orchestra of Europe, une phalange que l’on ne présente plus et que les habitués de la Halle applaudissent régulièrement. Sunwook Kim est coréen, né à Séoul, brillant vainqueur à 18 ans du Concours de Leeds 2006, après celui de Clara Haskil, deux concours prestigieux qui l’ont catapulté illico sur la scène internationale. Réputé pour sa maîtrise instrumentale et musicale, il parcourt les salles de concert du monde entier et reconnaît la place centrale qu’occupe Beethoven dans son univers. « Je suis fasciné par ses symphonies, ses quatuors, et par ses sonates pour piano évidemment ; par sa capacité à toujours repousser les limites formelles, à créer du nouveau ».
La création originale du visuel Les Grands Interprètes pour la saison 24-25 a été confiée à Pierre Neumann.
Il travaille et vit en Suisse. Diplômé de l’école cantonale des Beaux-Arts de Lausanne en 1978, il travaille dès 1980 comme graphiste indépendant pour de nombreuses institutions culturelles en Suisse et à l’étranger. Il obtient de nombreux prix nationaux et internationaux dans le domaine de l’affiche et du livre et son travail fait l’objet d’articles parus dans la presse internationale.
Dernière exposition à Toulouse : Galerie Le Château d’Eau en 2022.
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