Les Algues vertes, un film de Pierre Jolivet
Une jeune journaliste tombe sur le scandale des algues vertes en pays breton. Investigatrice dans l’âme, elle décide d’aller vivre quelque temps, avec sa compagne Judith (Nina Meurisse), du côté de Saint Brieuc pour approcher au plus près ce territoire qui fut le décor de drames épouvantables. Ce film est une adaptation de la bande dessinée cosignée Inès Léraud et Pierre Van Hove, intitulée : Algues vertes, l’histoire interdite. Enorme succès en librairie !
L’histoire est malheureusement tout ce qu’il y a de plus authentique. Elle fait référence à la prolifération catastrophique des algues vertes due aux rejets dans la nature des eaux usées de l’agriculture industrielle bretonne. Or, rejetées par la mer vers le littoral voire très en avant dans les estuaires, le pourrissement de ces algues émet un gaz d’une toxicité mortelle pour l’homme. Mortelle et… foudroyante. Après bien des décès d’animaux (chevaux, sangliers) et d’êtres humains (entre autres, un joggeur, en septembre 2016, Jean-René Auffray), l’évidence est telle qu’une omerta inouïe s’abat sur le pays. Un pays qui vit essentiellement de cette agriculture… Réservoir fidèle de certains votes lors des élections, les pouvoirs publics, préfecture, ministère, services de santé, font la sourde oreille et détourne le regard.
C’est ce scandale d’Etat qu’épingle ici Pierre Jolivet, avec le concours pour le scénario d’Inès Léraud elle –même, ici Céline Sallette. Un film aux allures de téléfilm qui se veut plus docu-fiction que grand spectacle, presque humble vis-à-vis du drame. Peu d’effets de manche, mais la douloureuse vérité des pouvoirs économiques sur le bien être des simples mortels que nous sommes.