Graff’Terre est une association née de la rencontre entre Paul Kolodziejski et Bruno Thouvenin. Ils réalisent des œuvres de street art participatives dans les quartiers, les entreprises, une façon de fédérer autour d’une activité esthétique et manuelle.
Graff’Terre réalise de nombreux projets participatifs autour de plusieurs points clé, l’envie de fédérer, promouvoir le street art et l’utilisation de matériaux le plus naturels possible. L’objectif principal reste malgré tout la participation du public, les membres de l’association interviennent dans des quartiers, dans des entreprises, ils ont également pu réaliser du mobilier urbain. Selon Paul, « l’idée c’est de redonner le pouvoir aux habitants, d’apporter aux passants un moyen d’être proche de l’objet en réalisant une action esthétique ». Les projets de l’association permettent de découvrir en quelque sorte la maçonnerie. Il n’est pas rare de croiser l’équipe et les participants munis de truelles, de gamates et autres outils pour créer du relief et travailler la matière. « De nombreuses personnes regardent parce qu’ils sont interpellés par le projet. En termes de participation, c’est vrai que ce sont plus des gens qui ont une certaine sensibilité à la matière ou qui ont envie de tester l’expérience », détaille Paul.
L’utilisation de matériaux plus naturels
Graff’Terre utilise des matériaux les plus naturels possibles, afin d’éviter les produits pétrochimiques. En fonction des différents aléas météorologiques, ils choisissent d’utiliser divers matériaux. Si les fresques réalisées sont soumises aux intempéries, ils privilégient la chaux, le sable ou encore le plâtre. S’ils peuvent se le permettre, ils utiliseront plutôt de la terre. « Ce sont des techniques de construction, donc elles fonctionnent avec une recette, à savoir un liant et une charge, par exemple la terre et le sable. C’est pour qu’ils soient imbriqués en symbiose et que ça tienne », explique Paul. En ce qui concerne la couleur sur les œuvres, ils utilisent parfois des pigments synthétiques pour des raisons techniques, certains d’entre eux se font absorbés par les matériaux de construction du mur. La chaux étant de nature minérale à tendance à absorber les couleurs comme le bleu. L’idée reste tout de même de maximiser l’utilisation de matériaux minéraux plus que de produits pétrochimiques.
Une équipe organisée et investie
L’équipe de l’association est composée de cinq membres, chacun participe aux différents projets de l’association en fonction des besoins humains et matériels. Lorsqu’un projet est d’actualité, ils désignent un chef de projet qui choisit les membres qui participeront. Au-delà de l’association, les membres pratiquent également d’autres activités.
Paul est un artiste graffeur formé à l’École des Beaux-Arts de Beauvais. Il participe à de nombreuses actions de sensibilisation avec la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ). Il participe également à des festivals et réalise des commandes privées.
Bruno Thouvenin est formateur indépendant en enduits décoratifs et aux différentes techniques de l’éco-construction. Bruno intervient pour des projets collectifs à l’université du Mirail, mais également auprès de collectif d’habitants. Son expérience lui vient grâce à la pratique, que ce soit en France, au Danemark ou encore au Québec.
Aude Bertrand est une peintre en décor formée à l’École des Beaux-Arts de Bruxelles, elle réalise des travaux monumentaux ou encore de la restauration pour le patrimoine. Elle est également formatrice en techniques de trompe l’œil et d’imitation de matière.
Nydia Solis est une architecte formée à la construction organique au Canada, mais aussi aux États-Unis. Elle a participé à de nombreuses constructions d’habitats, mais aussi de mobilier urbain.
Clémentine Hillereau est enduiseuse formée à l’École Européenne des Arts et Matières d’Albi. Elle est aussi une encadrante technique pour les chantiers jeunes à l’association Sol Afrika.
Mélanie Lemaitre est une artiste plasticienne, illustratrice et graveuse. Lorsqu’elle se forme à L’École Européenne des Arts et Matières, elle découvre les enduits naturels comme un nouveau méduim de création picturale.