Comme chaque 3 mai depuis 1324, la Salle des Illustres a accueilli une cérémonie bien particulière, celle des Jeux Floraux. L’occasion était alors de récompenser les plus belles plumes des poètes français.
Depuis leur création, les Jeux Floraux entendent promouvoir la poésie sous toutes ses formes en français et en occitan. Menée par des mainteneurs, la cérémonie se tient dans la Salle des Illustres du Capitole. Comme le veut la tradition, la Présidente des Jeux, Madame Rey, a ouvert la séance en prononçant la phrase rituelle : « Les Jeux sont repris » à la suite d’un discours prononcé par Francis Grass, adjoint au Maire de Toulouse en charge de la culture.
Des fleurs pour récompenser l’art de la poésie
Les jurys ont progressivement remis les « Fleurs » et les prix aux lauréats des différents concours que l’académie organise. Ainsi, la Violette récompense les poèmes en vers, le Lys prime les hymnes à la Vierge, la Primevère couronne les fables et les apologues et le Liseron d’or distingue un écrivain dont l’œuvre aura enrichi son temps et glorifié la langue française. Depuis 1983, les jeunes poètes (moins de 25 ans) sont également invités à participer et depuis plusieurs années, des classes entières sont récompensées. Fière de mettre en avant cet art, le prix de la Rose d’Argent a été donné à Capucine Amalvy pour sa chanson « Chimères nocturnes » dont la voix a réussi à donner des frissons à toute la salle.
Un évènement traditionnel de 700 ans
Cette cérémonie est inscrite dans le temps puisqu’elle a été créée le 3 mai 1324. À cette date, sept troubadours forment le Consistori del Gay Saber, le Consistoire du Gai Savoir. Leur objectif est de rétablir le lyrisme et de récompenser chaque année un poète d’une violette d’or. La compétition en langue d’oc devient progressivement une fête locale financée par les capitouls[1]. Ce n’est qu’en 1694 que la société devient l’Académie des Jeux Floraux et que Louis XIV édicte ses statuts. Le français devient alors la langue des poèmes.
Véritable institution, l’Académie a compté des membres célèbres comme Paul Sabatier, Jules Saliège, Edmond Rostand ou encore Aimé-Georges Martimort. Dirigée par des mainteneurs, elle est également constituée de maîtres-ès-jeux, chargés de perpétuer la tradition et de mener des travaux réguliers.
[1] DE PONSAN G., Histoire de l’Académie des Jeux floraux, Hachette BNF, Paris, 2021.