Daria Serenko, est une artiste féministe russe, figure majeure de l’opposition au régime de Vladimir Poutine. L’artiste a remis officiellement l’objet de plus symbolique de sa lutte et de son opposition à la politique de la Russie. Un objet qui sera le début d’une nouvelle collection destinée à mettre en avant les actes de résistance contemporaine au musée départemental de la résistance et de la déportation.
L’artiste féministe russe Daria Serenko s’est rendue au musée départemental de la résistance et de la déportation afin de faire don d’un objet représentatif de la résistance contemporaine. Le « kokoshnik », est donc une coiffe traditionnelle russe faite de velours noir portant les inscriptions « agent de l’étranger » et « FAS », (feministskoïe antivoïennoïe soprotivlenié, Résistance féministe antiguerre). Autrement dit cette coiffe représente les personnes passées devant un tribunal en Russie en ayant reçu le statut « d’agent de l’étranger ». Ce statut découle d’une loi discriminatoire qui cible les personnes en opposition au système. Une fois jugés, ils ne peuvent plus trouver de travail, ne peuvent plus voter et doivent rendre des comptes au gouvernement russe chaque mois.
« Ce statut nous qualifie d’ennemi du peuple influencé par l’occident. Diffusion de propagande anti-guerre, aide envers l’Ukraine, Défense des droits des femmes et des droits LGBT, diffusion mensongère sur les crimes de guerre perpétrés par la Russie, pour moi ce dont on m’accuse, c’est la confirmation que je suis quelqu’un de bien », détaille Daria lors de l’échange à la suite de la signature.
En plus de cette coiffe Daria Serenko a apporté des textes rédigés par les membres du FAS encore sur le territoire russe. Des récits d’emprisonnements et de tortures y sont décrits mais également un sentiment de solitude et d’isolement ressenti par les résistants. « La position des résistants fait penser à celle des victimes de violences conjugales puisque l’agresseur isole la victime », précise Daria.
Le musée départemental de la résistance et de la déportation souhaite diversifier ses collections en accueillant des symboles de résistance actuelle et contemporaine. Une marque de soutien aux différentes formes de résistance d’aujourd’hui. Comme le précise Daria « Il est important de ne pas s’habituer à la guerre et à la résistance, qui s’exerce au quotidien et qui peut avoir de lourdes conséquences. Pour continuer à résister il est important de savoir qu’un autre monde est possible, c’est la lueur d’espoir qui nous guide », exprime Daria pour conclure l’échange.