Les musiciens de l’OCT, c’est sûr, sont ravis de reprendre du service tous azimuts et ainsi, de retrouver leur public et tous leurs amis. « La musique donne une âme à nos cœurs et des ailes à la pensée ». Cette pensée de Platon, Gilles Colliard, Directeur de l’Orchestre de Chambre de Toulouse, chef d’orchestre, compositeur, pédagogue, et violon solo, l’a fait sienne. Non seulement, la capitale régionale est investie mais, cette formation donne jusqu’à 170 concerts cette saison en repoussant les frontières purement toulousaines. Et c’est bien ce qui en fait aussi sa spécificité.
Avant de détailler un peu la saison prochaine proprement dite ,sur Saint-Pierre des Cuisines à Toulouse et L’Escale à Tournefeuille, avec ses dix rendez-vous pour des concerts d’abonnement s’égrenant au fil des mois, dès septembre, sachons que l’orchestre va participer à la Saison musicale de Balma, mais encore à celle mise en place par l’Hôtel Palladia, ou les Concerts du Marché à Tournefeuille, ou ceux des Centres culturels de Toulouse, et participe sur le plan pédagogique aux programmes dans les Collèges de la Haute-Garonne et dans les Lycées d’Occitanie. On est loin du premier concert donné en mars 1953 dans les locaux de l’Hôtel d’Assézat ! C’est le plus ancien orchestre de chambre en France, ce qui en fait toute sa jeunesse ! L’OCT sort des salles de concert traditionnelles pour amener la musique classique là où on ne l’attend pas. Une façon de rendre un pan de la culture plus accessible partout et pour tous.
Une formation qui, bien sûr, a évolué au cours des saisons mais qui reste avec douze musiciens dont le chef, violon solo et Directeur. « Qui néglige la musique ignore l’approche du sublime » : encore une citation de Louis Nucera que Gilles Colliard fait sienne et, nous avec. Pour 2022-2023, nous irons du XVIIè siècle au XXème, de Marin Marais et la viole de gambe d’Anne Gaurier à Jean Sibelius et même au-delà. Ainsi, se proclamera et se fêtera le 70ème anniversaire de la formation.
Mais, ce public, ce cher public a des exigences de plus en plus, disons originales et il lui faut maintenant des thèmes de concerts nouveaux. Les directeurs musicaux se doivent alors d’être de plus en plus imaginatifs. Voilà pourquoi, on retrouve dans la programmation, en novembre, un concert intitulé Bêtes de pub. L’Orchestre jouera ces fameux airs qui vous trottent dans la tête, que ce soit l’Adagio de Samuel Barber ou La petite musique de nuit d’un certain Mozart. Une occasion de tester vos connaissances et retrouver qui sait, celui qui vous accompagne sous la douche en toute priorité.
Un Mozart qui vous occupera le mois suivant, décembre, puisque Gilles Colliard sera le violon solo toujours mais aussi le récitant , le concert étant construit sur des écrits du “divin“ compositeur adressés aussi bien à son père qu’à sa sœur et bien sûr à son épouse Constance. On remarquera que la vie du salzbourgeois ne fut pas qu’un long fleuve tranquille.
Janvier 2023 : de la musique anglaise, baroque d’accord avec Purcell, Haendel mais pas que ! En passant par Britten, et Elgar, nous irons jusqu’aux Beatles et à l’irrésistible Freddie Mercury, cette pop étourdissante et cette langue anglaise devenue universelle, incontournable.
Dans l’original, nous aurons en mars un concert dit participatif auquel le public sera convié d’une certaine manière, à qui on pourra demander, exceptionnellement de se manifester, avec quelques règles cependant. C’est Gilles Colliard qui dirige et mène les opérations, assisté de la soprano Élise Efremov. Il y a tout de même un programme pour le déroulement du concert.
Un thème tout aussi passionnant sera abordé en mai avec des compositeurs qui n’ont pas eu tout à fait la carrière qu’ils pouvaient envisager pour des motifs qui ont évolué cependant avec le temps. Et pour les exemples, il n’y a que l’embarras du choix, que ce soit dans le cas de Lully, danseur, ex-Lulli, venu de Florence mais qui se débrouillera fort bien à la cour du Roi-Soleil et aura une carrière impressionnante. Fanny Mendelssohn subira l’emprise de son frère Felix. Quant au Chevalier de Saint-George, guadeloupéen, il se fait remarquer par ses multiples talents, grand nageur, escrimeur, musicien et il aura une certaine renommée aux cours successives de Louis XV et Louis XVI, en tant que violoniste et… compositeur. Dans le cas de Mozart, celui-ci éclipse bien entendu tout son entourage, même sa sœur aînée. On n’oublie pas qu’en ces temps-là, si l’on voulait entendre de la musique, il fallait… la faire ! du moindre petit village jusqu’aux plus grandes cours.
En juin , Gilles Colliard nous convie à un grand voyage dans l’Europe baroque, de Vivaldi à un des fils Bach, en passant par Telemann, Aubert, Muffat, Pergolese et Avison. En avril, ce sera un tout Tchaïkovski, avec Gilles Colliard qui nous interprètera le “fameux“ Concerto pour violon pendant que Nabi Cabestany fera peut-être découvrir à certains l’Andante cantabile pour violoncelle. Et pour clore, Les Saisons, ensemble de pièces plus connues au piano et qui seront donc données en version pour orchestre à cordes, tout comme la Suite Casse-noisette.
Le 12 mars, à 14h et rebelote à 17h, au Phare à Tournefeuille, c’est un concert Johannes Brahms et Antonín Dvorák qui vous occupera. Il est placé sous la direction de Jean-Guy Olive, avec les musiciens de l’OUT de Toulouse et ceux de l’OCT. Au programme, des Danses hongroises du premier et des Danses slaves du second.
La saison débute en septembre avec des musiques toutes empreintes de brumes mais aussi de lumières de l’Europe du Nord. Grieg, Sibelius, Elgar et Holst répondent présents avec des thèmes indissociables de leurs racines, ce qui en fait toute leur originalité.
Et le 6 et 18 octobre, pleins feux sur le XVII et XVIIIè français avec des instrumentistes français, Marin Marais, Antoine Forqueray et, grâce au Roi-Soleil, Jean-Baptiste Lully, et se glissant parmi eux, un italien Francesco Durante et un allemand Telemann. De ce dernier, sera joué à la viole de gambe, son Concerto en la majeur par Anne Gaurier.
En février, c’est un programme-choc. Il réunit l’Octuor de Felix Mendelssohn et deux Concertos brandebourgeois, le n°3 et le n°6 de Jean-Sébastien Bach. Gilles Colliard a décidé de jouer sur une viole d’amour. Il rejoindra la viole de gambe d’Anne Gaurier.
Voilà pour ce tour d’horizon d’une programmation foisonnante, riche qui nécessite une lecture attentive de la brochure pour tout ce qui est concerts mais aussi abonnements et billetteries et autres, dates, horaires,……
Orchestre de Chambre de Toulouse