Des personnalités toulousaines dévoilent à Culture 31 leurs goûts, leurs passions, leurs jardins secrets, le tout devant l’objectif de Pierre Beteille. Paul-Arnaud Péjouan, cofondateur de « Piano aux Jacobins » à Toulouse, se prête au jeu.
Né en 1953, Paul-Arnaud Péjouan a suivi des études de droit (maîtrise en droit public DES en droit international public, DES de Sciences politiques) à l’Université Toulouse 1 Capitole où il a exercera plus tard, en tant que professeur associé et en dirigeant le master Administration et communication des activités culturelles, créé avec Serge Regourd sous la présidence de Bruno Sire. Mais c’est plus encore dans le domaine de la musique que Paul-Arnaud Péjouan va se distinguer en cofondant en 1980 avec Catherine d’Argoubet « Piano aux Jacobins ». Créé sur un « coup de cœur » et inspiré par le cloître des Jacobins, un « lieu magique pour le piano », le festival connaîtra rapidement un succès national et international qui perdure aujourd’hui après environ 1000 concerts. Par la suite, il coproduit en 1994 « Piano en Valois » à Angoulême, festival dédié à la découverte d’une nouvelle génération de pianistes. En 2010, Paul-Arnaud Péjouan fonde « L’Esprit du piano » à Bordeaux qui se distingue par une programmation mêlant classique, jazz et electro.
Ce que vous préférez dans les festivals de musique ?
La convivialité, dans « festival », il y a « fête ».
Ce que vous aimez le moins ?
Les contraintes administratives, toujours plus nombreuses.
Vos pianistes favoris ?
Tant de noms… György Sándor, Aldo Ciccolini pour les historiques. Elizabeth Leonskaja, Arcadi Volodos parmi nous.
Le plus beau concert auquel vous ayez assisté ?
Les Rolling Stones à Paris et György Cziffra aux Jacobins.
Le secret d’un festival réussi ?
Une alchimie entre légendes et découvertes du piano.
Votre meilleur souvenir gastronomique ?
Un sashimi sur le quai des pêcheurs à Okinawa.
Le restaurant où vous rêveriez d’aller ?
Le Jardin des sens des frères Pourcel.
Une personne qui n’est plus et que vous aimeriez revoir ou rencontrer ?
Stanley Kubrick et Montaigne s’il répond à mon SMS.
Votre plat favori ?
Les spaghetti alle vongole.
Le don ou le talent que vous aimeriez avoir ?
Très bien jouer du piano.
Le défaut pour lequel vous avez de l’indulgence ?
La paresse.
Votre personnage historique favori ?
Lord Byron.
Personnage de fiction ?
Le héros de L’Insoutenable légèreté de l’être de Milan Kundera.
Le film dont vous ne vous lassez pas ?
West Side Story de Robert Wise et Rio Bravo d’Howard Hawks.
Votre livre de chevet ?
La Tempête et l’Echo de Frederic Prokosch.
Votre série télévisée préférée ?
Mad Men.
La boisson qui vous rend meilleur ?
Un viognier.
Le cadeau que vous offrez le plus souvent ?
Des romans : Water Music de T.C. Boyle, Gains de Richard Powers, Tromperie de Philip Roth.
Le parfum ou l’odeur qui vous enivre ?
« Un jardin en Méditerranée » d’Hermès.
Le métier que vous auriez pu exercer ?
Libraire de livres anciens.
Le conseil que vous n’avez pas suivi ?
Terminer ma thèse d’Etat en droit international public.
Votre usage des réseaux sociaux ?
Professionnel et à minima.
La mode qui vous indiffère ?
Celle de demain.
Le paysage qui vous apaise ?
La mer Méditerranée.
Le voyage dont vous rêvez ?
La forêt équatoriale avec un guide initié.
La ville ou le pays ou vous pourriez vivre ?
Venise et toute l’Espagne.
Ce que vous préférez à Toulouse ?
La musique et le rugby.
Ce que vous aimez le moins ?
L’absence d’un geste architectural contemporain.
Votre devise ?
« Je cherche l’or du temps », André Breton.
Coup de cœur
Mon coup de cœur va à Aurélien Bory, personnage extraordinaire humainement et artistiquement. J’ai découvert ses premiers travaux chorégraphiques au début de son parcours. Nous avons correspondu et appris à nous connaître. Voici quelques années, je lui ai demandé une création spécifique pour « Piano aux Jacobins » qui est devenue l’installation sonore « Piano Piano ». On connaît son activité chorégraphique et son talent de metteur en scène avec l’Opéra Comique à Paris ou avec son très beau Parsifal au Théâtre du Capitole Toulouse. Là, il a utilisé deux pianos en rotation sur eux-mêmes qui projetaient, par un jeu de lumières, des reflets sur les murs du réfectoire des Jacobins sur une musique hypnotique de John Cage. On a mesuré combien un scénographe pouvait s’approprier un lieu en réunissant musique, image, chorégraphie et maîtrise technologique – car Aurélien est aussi un génie des machines. Cela a été une rencontre très importante pour moi.
Propos recueillis par Christian Authier
Paul Arnaud Péjouan © Pierre Beteille / Culture 31