Depuis quelques années, il semble qu’un vent nouveau souffle sur les programmes de concerts. Quelques noms de compositrices trouvent enfin le chemin des auditoriums ! Ainsi le concert que donne le 2 avril l’Orchestre national du Capitole se consacre exclusivement à des compositrices de la fin du 19ème siècle et du début du 20ème. Sous la direction du chef britannique Leo Hussain bien connu et apprécié à Toulouse, quatre créatrices ont enfin droit de cité.
Depuis les premiers âges de la musique occidentale (Hildegard von Bingen, 1098-1179, dont la renommée traversa l’Europe médiévale), les femmes composent. L’Italie baroque leur est plutôt favorable : Francesca Caccini (1587-1640), Barbara Strozzi (1619-1679) brillent à l’opéra ou dans le madrigal, et servent les plus illustres dynasties de leur temps. Plus tard, Fanny Mendelssohn (sœur de Felix), Clara Schumann (épouse de Robert), Alma Mahler (épouse de Gustav) se sont effacées devant leur grand homme. Aujourd’hui, une nouvelle génération de compositrices investit les scènes contemporaines.
Ce 2 avril, ce sont donc quatre compositrices françaises de la fin du 19ème siècle au début du 20ème qui seront à l’honneur.
De l’Anglo-irlandaise (naturalisée française en 1873), Augusta Holmès (1847-1903), filleule d’Alfred de Vigny, admiratrice de Wagner, l’Orchestre jouera le poème symphonique Andromède, composé en 1883 en se basant sur le mythe d’Andromède. Cette pièce héroïque, dramatique, admirablement orchestrée, illustre le destin de cette princesse éthiopienne, exposée nue sur un rocher pour y être dévorée par un monstre marin, qui fut sauvée par Persée dont elle deviendra l’épouse.
De Marie Jaëll (1845-1925), compositrice, pianiste, musicologue et enseignante, nous entendrons Chant de douleur du poème symphonique Ossiane, dont l’extrait sera chanté par la soprano Anaïs Constans.
Le triptyque symphonique Femmes de légende composé en 1909 par la pianiste et compositrice, élève d’Ernest Guiraud, Mel (Mélanie) Bonis (1858-1937), qui illustre les destinées de Salomé, Ophélie et Cléopâtre sera à découvrir. Enfin, de Nadia Boulanger (1887-1979), pédagogue légendaire, pianiste, organiste, cheffe de chœur, cheffe d’orchestre et compositrice, nous pourrons entendre La Sirène, cantate inédite pour orchestre et trois chanteurs solistes. Anaïs Constans sera en compagnie de la mezzo-soprano Aude Extremo et du ténor François Rougier.
Le chef d’orchestre britannique Leo Hussain, qui dirigera ce concert, a fait ses études de musique à l’Université de Cambridge et à la Royal Academy of Music. Il a déjà dirigé à Toulouse l’enregistrement, réalisé en collaboration avec le Palazzetto Bru Zane, de La Princesse Jaune de Camille Saint-Saëns, ainsi que l’entrée au répertoire à Toulouse en 2018 de La Ville morte d’Erich Wolfgang Korngold.
Serge Chauzy
une chronique de ClassicToulouse
Orchestre national du Capitole