Deux réussites fulgurantes ont décidé de se produire ensemble à la Halle aux grains dans le cadre du cycle Grands Interprètes. C’est pour le dimanche 5 décembre, ATTENTION, à 18h. Le contre-ténor Philippe Jaroussky partage l’affiche avec la nouvelle “coqueluche“ de la guitare dite classique, le jeune, et toulousain, Thibaut Garcia.
Deux parcours fulgurants ont décidé de présenter un récital original en conjuguant la voix, celle de contreténor et un instrument classique, la guitare, les deux complices nous emmenant dans une vaste exploration de la mélodie.
Une véritable fusion entre verbe et notes.
Le programme a pour titre À sa guitare et est le suivant :
Francis POULENC : À sa guitare
Giuseppe Tommaso GIORDANI : Caro mio ben
Francesca CACCINI : Chi desia di saper
John DOWLAND : In darkness let me dwell, Come again
Henry PURCELL : When I am laid ( Dido’s lamento)
Wolfgang Amadeus MOZART : Abendempfindung
Giovanni PAISIELLO : Nel cor più non mi sento
Gioachino ROSSINI : Di tanti palpiti
Gerardo Matos RODRIGUEZ : la Cumparsita (guitare solo)
Enrique GRANADOS : El mirar de la maja
Franz SCHUBERT: Erlkönig
Francis POULENC : Sarabande (guitare solo)
Gabriel FAURÉ : Au bord de l’eau op 8/1, Nocturne op 43/2
BARBARA : Septembre
Federico GARCIA LORCA : Anda Jaleo
BONFA : Manhã de Carnaval
REIS : Xodo da Baiana el mirar de la maja (guitare solo)
RAMIREZ : Alfonsina y el mar
Benjamin BRITTEN : Il est quelqu’un sur terre
Il est bien vrai, que lorsqu’on pense mélodie ou lied, côté accompagnement, se dresse tout de suite l’image du piano. C’est faire fi que d’autres cordes, non plus frappées mais pincées, régnaient autrefois dans les salons où s’écoutait ce type de musique, disons surtout dans les salons aristocratiques. La guitare pouvait être là, mais pas qu’elle. On pense au luth, au théorbe, ses ancêtres qui savaient tisser autour de la voix, des textures savantes.
Le concert est en relation avec une rencontre induite par Philippe Jaroussky qui contacte Thibaut Garcia lorsqu’il y a un peu plus de deux ans, le contreténor lui propose d’enregistrer deux pièces avec lui pour l’anthologie célébrant ses 20 ans de carrière : Passion Jaroussky. Et comme, tout s’est fort bien passé, ils ont pensé que, pourquoi ne pas faire carrément un album ensemble. L’opportunité, si l’on peut dire de l’état de confinement provoqué par la pandémie, a permis ce travail puisque nombre de concerts se retrouvaient annulés ou reportés.
Le tout jeune guitariste ne pouvait avoir alors grande expérience d’accompagnateur. Même si ce fut le cas avec des chanteurs comme Anaïs Constans, Elsa Driesig, Béatrice Uria-Monzon. Et, tout récemment, la mezzo cinq étoiles Marianne Crebassa dans Nuits d’Espagne de Massenet. Il en retire quelques enseignements, ne serait-ce que sur l’utilisation du souffle et le rapport direct avec. La notion de souffle n’est pas celle qui vient à l’esprit tout de suite pour un guitariste. Et pourtant, Thibaut Garcia reconnaît son importance et l’usage qu’il en fait maintenant. De même que, le pli est pris et, grâce aux arrangements écrits par certains guitaristes, le répertoire, réduit au départ, a tendance à s’élargir. Du coup, les deux compères vont de Schubert à des morceaux de musiques et chants que l’on qualifie volontiers maintenant de “musiques du monde“, et ce en passant par Mozart. Un partenariat inhabituel mais qui fait mouche.
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