Géraldine Pellé au sujet de son expo photos « Qui nourrit qui ? » dans le cadre du Festival Toulouse à Table ! , du 08 au 12 septembre 2021 au Square Charles de Gaulle
En 10 photographies émouvantes, la photographe et auteur toulousaine Géraldine Pellé nous interpelle sur le monde infini, précieux, fragile et puissant des ressources naturelles de notre planète. L’eau et la terre fécondes, l’air et la lumière : les éléments primordiaux du Vivant sont ici en question. Et avec eux, des millénaires de savoir-faire, d’arts de vivre, de transmission, de liens entre les hommes et leur Terre mère.
imaestro: Bonjour Géraldine, vous exposez une série de clichés dans le cadre du Festival Toulouse à Table ! qui se tient du mercredi 08 au dimanche 12 septembre au Capitole, square Charles de Gaulle. On vous connait comme auteur de livres et articles sur le goût et la gastronomie (Itinéraires de Goûts avec Michel Sarran, et Chocolat(s) – histoire d’une rencontre), un peu moins comme photographe …
Géraldine : Je suis géographe de formation, j’explore le vivant et les arts de vivre par les mots à travers mes différentes publications, mais aussi par l’image à travers la photo pour des livres ou expositions. J’ai été invitée cette année par le Festival Toulouse à Table ! à produire une série de clichés sur ce que j’explore au travers du culinaire : la manière dont nous habitons la Terre. La série de clichés que j’ai produits en partenariat avec le Festival interpelle les publics sur le monde infini, précieux, fragile et puissant des ressources naturelles de notre planète. Le festival Toulouse à Table! est un cadre et partenaire merveilleux pour ce propos : parce qu’il est un rendez-vous convivial, fédérateur, qui sensibilise les publics toulousains au goût, aux productions de qualité et à la culture de leur territoire.
imaestro: Et pourquoi ce titre « Qui nourrit qui? » ?
Géraldine : La cuisine, acte culturel par excellence, nous distingue dans le monde du Vivant. Dans cette exposition, ce sont des éléments du vivant – le feu, l’eau, la terre, l’air, la lumière … qui nous regardent, viennent nous chercher, et nous posent cette question : « mais qui nourrit qui ? » … le but du jeu est d’inverser le point de vue, d’écouter ce que les éléments ont à nous dire. Le végétal, l’animal, les milieux géographiques nous rappellent qu’ils sont notre socle, notre maison : qu’ils nous nourrissent à condition que nous sachions les nourrir. L’exposition « Qui nourrit qui? » nous pose la question du temps long de la Vie des écosystèmes, de la durée infinie des éléments (terre, air, eau, feu) par rapport au temps très circonscrit d’une vie humaine. La série de clichés proposés invite au sentiment de reconnaissance, à l’humilité face à l’immensité de cette Terre.
imaestro: je sais que vous ne pouvez pas dévoiler les clichés, mais pouvez-vous nous parler un peu de l’histoire de l’un d’eux ?
Géraldine : …. Et oui, pour découvrir les clichés il faut venir au Village Gourmand du Festival ! Mais je peux vous parler … par exemple d’une pousse d’épicéa : cueillie à 2800 m d’altitude, alors que j’accompagnais le chef cuisinier toulousain d’En Pleine Nature (Sylvain Joffre) dans sa cueillette : une pousse lumineuse, avec la chlorophylle et l’air qui affleure, déborde de vie … une pousse qui s’est retrouvée quelques heures plus tard au centre du plat : par le geste et le goût du cuisinier, un élément « sauvage » devenu « culturel ». Je peux aussi vous parler du feu qui rend comestibles les aliments pris dans la nature, modifie leur matière – leur texture, leur couleur parfois, leurs saveurs et arômes : une photo prise dans une vieille casserole en cuivre chez Hervé Bourg, sur le piano de la cuisine de son restaurant La Verrière. Je peux encore vous parler d’un torchon, celui de ma famille, et celui de tant de familles : cet objet qui arrive à la toute fin du processus de cuisine, une fois partagé le moment convivial du repas.
>>> RDV du mercredi 08 septembre 18h au dimanche 12 septembre, au Village Gourmand du Festival Toulouse à Table !, square Charles de Gaulle.
Photo Géraldine Pellé © Pierre Beteille