De Gaulle, un film de Gabriel Le Bomin
Ce réalisateur est passionné par l’Histoire de France et plus particulièrement par la Seconde Guerre mondiale. Son avant-dernier opus, Nos patriotes (2017), traitait déjà de la Résistance face aux Allemands. Sa dernière réalisation prend pour personnage central Charles de Gaulle.
Il ne s’agit ici en aucune façon d’un biopic mais d’une relation historiquement informée des jours qui ont précédé le fameux appel du 18 juin 1940. Condamné à mort par le Gouvernement de Pétain, De Gaulle s’est réfugié à Londres. Il refuse la capitulation que des généraux octogénaires envisagent. Il est persuadé que ce conflit deviendra mondial et ne se gagnera que par la « mécanique », à savoir les chars, les avions, les bateaux, les sous-marins, toutes choses que les héros de la Première Guerre, Pétain et Weygand entre autres, sont incapables de comprendre. Depuis son exil britannique, il rédige, avec l’accord de Churchill, le fameux discours du 18 juin 1940 qui va installer derechef la Résistance à l’envahisseur teuton. Ces quelques jours qui vont précéder cet événement majeur suffiraient à faire un film. Gabriel Le Bomin mélange à ceux-ci la vie familiale du Général, sa famille sur les chemins de l’exode et, surtout, il fait un focus appuyé sur Anne, la petite-fille trisomique du couple De Gaulle. Sans parler de confusion des genres, force est de constater qu’ainsi l’acmé du film, qui devait être le fameux appel, se trouve en permanence relégué en arrière-plan par des sujets qui touchent davantage à l’intimité du Général. Si l’intention est généreuse de la part du scénariste, le résultat est moins probant sur l’écran. De fait, le film devient alors une fiction pédagogique dont les maints chemins qu’elle traverse brouillent l’essentiel, un moment clé dans notre Histoire.
Réalisé assez mollement et comme paralysé par la stature légendaire du Grand Charles, ici un Lambert Wilson par trop théâtral et du coup pas très convaincant, ce film, louable certes, ne constitue en rien celui que l’on attend sur l’Homme de la France libre.