Concert de l’ONCT le 5 mars à la Halle aux Grains au profit de la Fondation Toulouse Cancer Santé
Jeudi 5 mars, le Rotary organise pour la 3e année consécutive, avec le concours de l’Orchestre National du Capitole, un concert au profit de la Fondation Toulouse Cancer Santé à 20h à la Halle aux Grains. Un événement musical et caritatif, soutenu par les Rotary-Clubs de l’agglomération toulousaine, dont la totalité du bénéfice sera reversée à la Fondation Toulouse Cancer Santé pour financer des projets de recherche contre le cancer. Robert Pénavayre et Claude Scavazza, Rotariens et chevilles ouvrières de cette action, présentent les objectifs et le programme de ce concert.
Quels rôles vous ont délégués les clubs Rotary de la région toulousaine dans l’organisation de cette soirée musicale caritative ?
R.P : Je suis membre du Rotary de Toulouse, Club doyen parmi ceux de l’agglomération toulousaine, où j’ai été coopté à la base en tant que « cultureux ». Mon goût pour l’art en général, la musique en particulier, intéressait le club de Toulouse où des profils comme le mien manquaient un peu, raison pour laquelle on m’a proposé d’y entrer. C’est à ce titre que je fais partie du comité d’organisation de ce concert au sein duquel j’exerce par ailleurs la fonction de trésorier et celle de responsable de la communication.
C.S : Pour ma part, j’appartiens au Rotary-Club Toulouse-Lauragais, un des 28 clubs Rotary de Toulouse et sa région. Nous sommes même allés plus loin pour l’organisation de ce concert en réunissant 35 clubs, puisque s’ajoutent aux 28 que je viens de citer le Rotaract, club Rotary des jeunes, et InnerWheel, club des conjointes de Rotariens. C’est donc cet ensemble de 35 clubs qui s’est mobilisé. Une quinzaine d’entre eux se réunissent tous les mois et maintenant tous les quinze jours pour que le concert du 5 mars soit une réussite. À titre personnel, j’assure les fonctions de coordination et de secrétariat général de cette opération.
R.P : Je voudrais ajouter une troisième personne, Bernard Cau, membre du Club doyen de Toulouse, qui a en charge la recherche de partenaires et les relations avec ceux qui soutiennent notre action au profit de la Fondation Toulouse Cancer Santé, en particulier les collectivités locales et les grandes entreprises privées.
Il me semble nécessaire de préciser ce que sont les actions principales du Rotary, les missions qu’il s’est données. Quelles sont-elles ?
C.S : Rappelons d’abord que le Rotary, dans sa dimension internationale, c’est 1,2 million de membres et 35 000 clubs. De nombreuses actions sont menées mais certaines sont emblématiques. Une des plus importantes, c’est d’avoir décidé un jour de tout faire pour éradiquer la poliomyélite dans le monde. Une action réalisée avec l’Unicef, l’OMS, la fondation Bill Gates, qui fait qu’aujourd’hui deux milliards d’enfants sont vaccinés. La poliomyélite est presque éradiquée, même si quelques foyers demeurent encore.
Hormis cette action internationale, il en existe d’autres propres à chaque pays. Concernant la France, il a été lancé il y a vingt-deux ans, à Toulouse puis dans plus de 120 villes de France, l’opération « Mon Sang Pour Les Autres ». L’Établissement français du sang, la mairie de Toulouse et le Rotary se sont regroupés en 1998 pour organiser cette collecte de sang qui connaît depuis lors un succès grandissant. Ce fut de nouveau le cas ce mois de janvier 2020 malgré des conditions sociales et climatiques un peu difficiles. Il faut saluer cette action toulousaine devenue action nationale.
On peut signaler aussi « Espoir en tête », une opération basée sur l’idée de projeter un film en avant-première dans des centaines de villes françaises. L’argent récolté avec les entrées de ces films sert à financer du matériel pour la recherche contre les maladies du cerveau. Le Rotary accompagne également les jeunes, c’est le plus grand pourvoyeur au monde de financements privés de bourses universitaires. Chaque année, le Rotary finance 1 000 jeunes pour qu’ils puissent étudier dans un pays étranger.
De manière générale, les domaines d’actions du Rotary sont la santé, l’environnement, la lutte contre la pauvreté, la faim et l’illettrisme.
Il y a donc aussi la lutte contre le cancer, quels objectifs poursuivez-vous en organisant le concert du 5 mars avec l’ONCT ?
R.P : L’objectif prioritaire est d’abord de remplir la Halle aux Grains afin de recueillir le plus d’argent possible, grâce à la billetterie, et de faire un très gros chèque à la Fondation Toulouse Cancer Santé. Pourquoi avons-nous choisi de soutenir cette structure plus qu’une autre, sachant qu’il existe plusieurs associations qui récoltent des fonds pour lutter contre le cancer ? Nous avons décidé de privilégier la Fondation Toulouse Cancer Santé, présidée par Philippe Douste-Blazy, non pas parce qu’elle est basée à Toulouse, mais parce qu’elle nous a démontré qu’elle appartenait à un pôle d’excellence, l’Oncopole de Toulouse, un établissement qui réunit des chercheurs de très haut niveau. Encore faut-il pouvoir les y attirer, lorsqu’on sait combien les grandes universités et les grands laboratoires américains sont très attractifs pour eux.
Le gros point fort de l’Oncopole, et de l’Institut Universitaire du Cancer de Toulouse, réside dans son concept même qui met en relation étroite les malades et les chercheurs. Le but est de mettre au point des médicaments personnalisés, des traitements spécifiques qui vont soigner le cancer sans faire trop de dégâts collatéraux dans l’organisme du malade. C’est le sens de la recherche actuelle. Pour attirer les meilleurs chercheurs, il faut bien sûr les payer à hauteur de leurs talents et compétences mais aussi leur offrir d’excellentes conditions de travail. Pour cela, on le sait tous, il faut de l’argent, beaucoup d’argent. C’est là qu’intervient la Fondation Toulouse Cancer Santé, dirigée par le Professeur François Amalric, dont l’objectif est de réunir des fonds pour financer les projets de recherche. Elle a donc rassemblé autour d’elle et de cet objectif un certain nombre de partenaires dont le Rotary fait partie.
Voilà la raison pour laquelle nous avons décidé de privilégier et de soutenir cette Fondation. Il y en a une autre : d’une part nous savons comment elle fonctionne, et d’autre part nous avons la certitude qu’1 euro versé à la Fondation est 1 euro versé à la recherche et uniquement à la recherche. L’argent que nous leur versons ne finance pas de frais de fonctionnement, il est vraiment utilisé pour financer les projets des chercheurs. Tout l’argent récolté par le Rotary lors de ce concert va à la recherche contre le cancer et à rien d’autre.
Venons-en justement à la façon dont la Fondation utilise l’argent que vous lui versez. Est-il consacré à un projet de recherche bien précis ?
R.P : Le Rotary ne décide pas de la façon dont l’argent qu’il verse à la Fondation va être utilisé, ni à quel projet de recherche il va être destiné, tout simplement parce que nous n’en avons pas les compétences. L’ensemble des fonds que récolte la Fondation est attribué à des chercheurs qui travaillent à un programme spécifique, sur une forme de cancer bien précise. Le projet de chaque chercheur est soumis au préalable à un comité scientifique international qui va choisir ceux qu’il faut soutenir et lancer en priorité. C’est seulement après cette décision que nous sommes informés du projet auquel a été dédié l’argent que nous avons remis à la Fondation. Les chercheurs sont d’ailleurs disponibles pour faire part au public de la nature et de l’avancement de leur programme de recherche, de ses conclusions et résultats.
C.S : Il faut noter aussi que le chercheur sélectionné donne une conférence, organisée par le Rotary quelque temps après le concert, pour partager avec tous ceux qui ont contribué à la réussite de cette opération les résultats du projet qui a été financé et pour leur décrire en détails l’utilisation de l’argent versé. Sur le site internet de la Fondation Toulouse Cancer Santé, il existe une rubrique « L’arbre des donateurs » où chaque projet est expliqué, présenté par le chercheur qui le porte (forme de cancer concernée, traitement développé, etc.), avec le montant du financement nécessaire à sa mise en œuvre. Là encore, au risque d’insister lourdement, tous les professeurs de médecine vous diront que le nerf de la guerre et la condition première de la réussite dans la recherche médicale, c’est la quantité d’argent qu’on y consacre.
Revenons maintenant sur le concert donné en novembre 2018 par David Fray, trois autres pianistes et une partie des musiciens de l’ONCT : quel bilan peut-on en tirer ?
C.S : C’était le 2e que nous organisions, après celui de fin 2017 déjà donné par l’ONCT sous la direction du jeune chef russe Maxim Emelyanychev, avec le pianiste Adam Laloum. Pour répondre à votre question, le concert de l’année dernière nous a permis d’enregistrer une progression puisque nous avons pu faire un chèque de 86 000 euros à la Fondation Toulouse Cancer Santé là où nous en avions fait un de 80 000 en 2017. Nous visons maintenant les 100 000 euros, pourquoi pas dès cette année.
En 2017, nous avions comptabilisé 1 500 entrées à la Halle aux Grains, 1 800 en 2018 et nous espérons atteindre les 2 000 entrées pour le concert du 5 mars 2020. Quatre sources de financement se complètent pour obtenir ces montants : ce qu’on appelle les packages entreprises proposés aux partenaires institutionnels (Toulouse Métropole, mairie de Toulouse, Conseil Régional, Conseil Départemental et Sicoval) et aux partenaires privés (grandes entreprises mais aussi PME) ; il y a bien sûr la vente aux particuliers à travers le réseau marchand Festik ; et puis enfin la vente dans les clubs Rotary, chaque Rotarien étant appelé à acheter des places ou à en vendre lui-même à son entourage. Et puis il y aura aussi des places à vendre le soir-même du concert à la Halle aux grains.
Quel projet de recherche a été financé avec les 86 000 euros récoltés l’année dernière ?
R.P : C’est le projet de Frédéric Lagarrigue, un jeune chercheur diplômé d’un doctorat en cancérologie obtenu en 2011 à l’Université Paul Sabatier de Toulouse, puis passé ensuite par l’École de Médecine de l’Université de Californie à San Diego aux États-Unis. Sa spécialité est la recherche contre le cancer du sein et c’est à celle-ci que son projet est consacré.
C.S : Le parcours de Frédéric Lagarrigue est typique de l’une des ambitions de la Fondation Toulouse Cancer Santé : attirer ou faire revenir à Toulouse des chercheurs qui se sont formés dans les meilleures institutions de recherche du monde, notamment des Français expatriés aux États-Unis. Toulouse et son Oncopole ont beaucoup d’atouts pour ça.
Frédéric Lagarrigue était l’invité de la matinale de Radio Présence le 17 février. Il y a présenté son programme de recherche sur le cancer du sein, financé en partie par les 86 000 euros de la recette du concert organisé par le Rotary fin 2018 (interview à écouter ci-dessous).
Quels vont être le programme et les musiciens que l’on va entendre le 5 mars ?
R.P : Nous avons la chance, de nouveau, de pouvoir disposer de la Halle aux Grains grâce à Toulouse Métropole qui nous offre aussi l’Orchestre National du Capitole. Cette fois, l’ensemble symphonique toulousain est au complet puisque le programme l’exige. Le concert va commencer par l’Ouverture de Tannhäuser de Richard Wagner, puis se poursuivre par le Concerto pour violon n°1 de Max Bruch, un grand classique du genre, très brillant, très virtuose. Voilà pour la première partie du concert, la seconde étant dédiée à la très belle 7e Symphonie de Beethoven.
Deux excellents musiciens vont venir pour la première fois à Toulouse à l’occasion de ce concert : le chef allemand Cornelius Meister et le jeune violoniste tchèque Josef Špaček. Avec eux, nous avons la chance d’offrir au public de cette soirée deux éminents représentants de la nouvelle génération de grands musiciens internationaux. Je tiens à remercier encore l’ONCT qui est un véritable et fidèle partenaire pour la réalisation et la réussite de notre action.
Il y a une autre chose importante pour tous ceux qui veulent assister à ce concert et soutenir la Fondation Toulouse Cancer Santé : quels tarifs proposez-vous ?
C.S : Nous proposons une gamme très large de tarifs. Il y en a quatre sur Festik, sachant qu’il n’y a pas de places numérotées mais un zonage, c’est-à-dire un placement libre au sein de quatre zones repérées par des couleurs. Le premier tarif est à 10 euros, le deuxième à 25, le troisième à 50 et le quatrième à 75. Le parterre est réservé aux partenaires de la soirée. Les réservations sont à faire et les places à acheter en ligne sur Festik.
Beethoven, dont on célèbre en 2020 les 250 ans de la naissance, a composé un célèbre Hymne à la joie que tout le monde a en tête. À nous de remplir la Halle aux Grains le 5 mars pour faire de ce concert un Hymne à l’espoir, celui de vaincre enfin une terrible maladie qui n’épargne aucune famille et nous touche tous de près ou de loin.
Le programme de cette soirée et la cause que soutient le Rotary en valent la peine.
Entretien réalisé par Éric Duprix
Billetterie en Ligne du concert à la Halle aux Grains
Orchestre National du Capitole
photos Frédéric Lagarrigue © Pauline Cauhepe