COSMOBACCHUS : LA SAGA DE J.B. MEYBECK
Lorsqu’il a débuté son scénario et son enquête il est peu probable que Jean Benoit Meybeck se soit douté du voyage qui l’attendait et qu’il ferait une trilogie d’une question en apparence simple : comment se fabrique le vin au XXI iéme siècle. Au de là de l’adage ancien: « Peu importe le flacon pourvu qu’ on ait l’ivresse » notre enquêteur-auteur va bien plus loin. Comment est fait le nectar ? Sur quels critères le choisir ? Voici un docu-fiction qui fait travailler nos zygomatiques autant que nos méninges….
Avec un caviste de ses amis, l’auteur forme un duo haut en couleur qui dans les deux premiers tomes nous entraine dans des découvertes inimaginables. Car si du coté des engrais, pesticides et grands domaines il y a peu de surprise, c’est du coté de la biodinamie que l’enquête est plus prolixe. Jean Benoit Meybeck est seul maitre à bord, le scénario est de lui et s’est fait au fur et à mesure de l’avancement de l’enquête. Dessins et couleurs sont très habilement évolutifs au fur et à mesure avec la part du fantastique qui s’insinue de plus en plus offrant des pages entières de toute beauté. La question sur le vin est simple : comment boire du vin qui plait, qui soit bon et relativement sain. Mais ne l’oublions pas, l’alcoolisme est un fléau légalisé, une drogue qui tue toujours autant. Pourtant dans Chosmobacchus il n’est question que de vin bu avec raison, même si il y a de belles « cuites » homériques, mais c’est probablement une figure de style et nous devinons que cette fiction permet à l’auteur de relancer l’action …
En élargissant le champ cette question de la place du consommateur contemporain est fondamentale. Quels produits privilégier ? Faire confiance à la science, aux expériences dans le monde, à l’arrosage, la lutte contre les maladies, le rendement stabilisé, un produit stable et « garanti » , les AOC, etc… ou de l’autre coté privilégier un respect des lois naturelles, les rendements moins élevés, la qualité variable, l’évitement de la chimie.
La question parait simple et en fonction de ses priorités le choix est fait.
MAIS CE N’EST PAS SI SIMPLE.
Et c’est en cela que COSMOBACCHUS est un régal. En plongeant dans la biodynamie et cherchant à comprendre son créateur, Rudolph Steiner, les surprises sont de tailles. Et si grâce à Jean Benoit Meybeck j’en sait un peut plus aujourd’hui, en fait je ne sais plus à quel fou me vouer….
La folie Chimique, mondialiste et mécaniciste polluante, celle qui détruit notre planète sans vergogne ou la biodynamie qui en profondeur s’appuie sur un délire inquiétant, car très rentable, pour un consortium touchant à la santé, l’éducation, la culture et la finance… Bref nous ne pouvons aujourd’hui consommer sans prendre partie d’une manière ou d’une autre a un système qui nous dépasse.
Alors goutons l’ivresse avec modération, choisissons des bonnes choses à consommer avec conscience.
Jean Benoit Meybeck aborde cette question du choix et de la liberté bafouée avec un style franc, alliant liberté de dessin et rigueur du contenu, une patte qui égratigne mais ne blesse pas et des couleurs sépias magnifiques. Le travail sur le lettrage est incroyable. S’engager dans cette trilogie c’est avant tout passer un bon moment à chercher des vérités. L’humour est débordant, l’ auteur de se ménage pas.
VOYAGE ENTRE RIRE ET CONSCIENCE.
C’ EST EXCELLENT POUR LA SANTÉ !!!!
Voila une trilogie libre, d’un auteur libre qui nous donne les moyens d’ exercer notre propre liberté en connaissance de cause. Ce n’est jamais vraiment rassurant de vouloir être libre, mais ……