Mélodies et lieder occuperont le programme de ce mercredi 6 octobre à la Halle à 20h. La mezzo-soprano Magdalena Kožená sera accompagnée au piano par Sir Simon Rattle pendant que des musiciens se joindront à eux pour certains morceaux (ex : flûte et violoncelle dans les Chansons madécasses de Ravel. )
De Magdalena, il a été écrit qu’elle pouvait tout chanter, et elle l’a prouvé par certains enregistrements montrant l’extrême diversité des compositeurs auxquels elle se consacre tant dans les opéras que dans les mélodies. Au sujet de sa voix, il a été écrit : « onctueuse, douce et souple, mais ne manquant pas de puissance ni de solidité. La chanteuse fait preuve d’une extraordinaire musicalité qui ne sacrifie rien à la précision technique, et vice versa ».
Son accompagnateur Sir Simon Rattle fait partie pour sa part du TopTen mondial côté chefs d’orchestre, et si sa notoriété est surtout celle de chef de répertoire symphonique, elle gagne aussi celle de chef de fosse. Il vous dira qu’accompagner des chanteurs est un métier : il faut les laisser respirer, leur donner le temps d’articuler, de trouver les couleurs appropriées. C’est ainsi qu’il se plaît aussi à partager ces moments musicaux avec celle qui est son épouse depuis une quinzaine d’années.
CHAUSSON : Chanson perpétuelle, opus 37
STRAVINSKI : Three songs from William Shakespeare
RAVEL : Chansons madécasses
STRAUSS : Trois Lieder d’Ophélie, opus 67
BRAHMS : Ophelia-Lieder
BRAHMS : Zwei Gesänge, opus 91
JANACEK : Řikadla
DVORAK : Chants Tziganes, opus 55 [arrangement : Duncan Ward]
Ma pisen zas mi laskou zni / Siroke rukavy / Me srdce casto / Zalo dievca / kdyz me stara matka / Struna naladena
Magdalena Kožená mezzo-soprano
Sir Simon Rattle piano
Mais aussi Giovanni Guzzo violon, Rahel Rilling violon, Amihai Grosz alto, Dávid Adorján violoncelle, Kaspar Zehnder flûte, Andrew Marriner clarinette
Sir Simon Rattle est né à Liverpool et a étudié à la Royal Academy of Music de Londres. À 11 ans, il a la chance de découvrir un compositeur qui ne le quittera plus, Gustav Mahler et sa Deuxième Symphonie “Résurrection“, audition qui l’a bouleversé et qui déclenchera chez lui un besoin obsessionnel de musique. Il fera des études de piano, puis de percussions, dirigera un concert pour la première fois à 15 ans, puis gagnera le concours Player pour jeunes chefs, à 19 ans !!
De 1980 à 1998, Sir Simon Rattle a été premier chef et conseiller artistique du City of Birmingham Symphony Orchestra. Il en est nommé Directeur musical en 1990. Il aura passé dix-huit ans à Birmingham. Il s’installe à Berlin en 2002 et occupe les postes de directeur artistique et de chef d’orchestre principal du Berliner Philharmoniker jusqu’à sa démission en 2018. Et seize ans à Berlin. En suivant, Sir Simon Rattle est nommé directeur musical du London Symphony Orchestra en septembre 2017 et passe la saison 2017-18 à la tête des deux ensembles.
A partir de 2013, Sir Simon Rattle a une activité encore plus foisonnante. Il est aussi en résidence au Baden-Baden Osterfestspiele et donne une série de concerts avec le Berliner Philharmoniker. Depuis lors, ce partenariat a conduit à des représentations de Manon Lescaut de Puccini, de La Passion selon Saint Jean de Bach par Peter Sellars, de Der Rosenkavalier de Strauss, de La Damnation de Faust de Berlioz, de Tristan und Isolde de Wagner, et plus récemment de Parsifal en 2018. Pour les Osterfestspiele de Salzbourg, il a dirigé des mises en scène de Fidelio, Così fan tutte, Peter Grimes, Pelléas et Mélisande, Salomé et Carmen, un concert d’Idomeneo et de nombreux programmes contrastés. Il a également dirigé Der Ring des Nibelungen de Wagner avec le Berliner Philharmoniker pour le Festival d’Aix-en-Provence et le Salzburg Osterfestspiele et plus récemment au Deutsche Oper Berlin and Wiener Staatsoper.
Infatigable, Sir Simon Rattle entretient des relations de longue date avec les principaux orchestres de Londres, d’Europe et des Etats-Unis. Ses qualités font que les plus grandes phalanges souhaitent être dirigées par un tel talent. Il trouve encore du temps à consacrer à plus de 70 enregistrements pour la maison de disques EMI (aujourd’hui Warner Classics) et a reçu de nombreux prix internationaux prestigieux pour certains d’entre eux.
Grand admirateur de compositeurs contemporains comme John Adams, Henri Dutilleux, Elliot Carter, et maintenant Thomas Adès, qu’il essaie d’imposer dans ses programmes de concert, estimant que c’est une démarche nécessaire : « Plus que jamais, nous sommes tous dans un processus d’apprentissage, sans fin… »
Magdalena Kožená est née dans la ville tchèque de Brno où elle a étudié le chant et le piano au Conservatoire et plus tard à l’Académie des Arts du Spectacle de Bratislava avec Eva Blahová qu’elle a adorée. Elle a reçu plusieurs prix importants en République tchèque et à l’étranger, dont le prestigieux Concours international Mozart à Salzbourg en 1995 (6ème édition).
Elle a signé il y a vingt ans chez Deutsche Grammophon et a immédiatement sorti son premier album d’airs de Bach. Son premier enregistrement en récital, un album de chansons de Dvořák, Janáček et Martinů, est sorti en 2001 et a été récompensé par le Gramophone Solo Vocal Award. Elle a été nommée Artiste de l’année par Gramophone en 2004 et a remporté de nombreux autres prix depuis. Suivront plusieurs réalisations dont en mai 2019, Il Giardino dei sospiri, qui présente des cantates profanes sur l’amour tragique de Handel, Leo, Marcello, Gasparini, Vince et Sarro, accompagnée du claveciniste Václav Luks et du Collegium 1704 (orchestre baroque tchèque). Cette “galette“ est une réussite. Cela vient après Vivaldi, Haendel, la famille Bach, Mozart puis Dvorák, Ravel, Britten et autres airs embrassant un peu tous les domaines. Magdalena semble pouvoir en effet tout chanter.
Magdalena Kožená n’a pas mis longtemps pour travailler avec les plus grands chefs d’orchestre du monde, et la liste est déjà fort longue. Parmi ses partenaires de récital figurent les pianistes Daniel Barenboim, Yefim Bronfman, Malcolm Martineau, András Schiff et Mitsuko Uchida, avec qui elle s’est produite dans nombre de lieux prestigieux ainsi que festivals comme Aldeburgh, Edinburgh et Salzbourg. Magdalena Kožená aime à collaborer avec des ensembles qui jouent sur des instruments d’époque ce qui ne l’empêche pas d’être également sollicitée comme soliste avec les orchestres philharmoniques de Berlin, Vienne et de la République tchèque, ainsi qu’avec les orchestres de Cleveland, Philadelphie et du Concertgebouw Royal.
Après Zerlina dans Don Giovanni au Salzburger Festspiele en 2002, puis Idamante en 2013, Magdalena Kožená a fait sa première apparition au Metropolitan Opera de New York en 2003 dans le rôle de Cherubino dans Le Nozze di Figaro de Mozart et est depuis régulièrement invitée, notamment dans le rôle-titre de Pelléas et Mélisande de Debussy de Jonathan Miller, en 2010/11, mais aussi dans une production de Peter Sellars à Berlin, dirigée par…son époux, grand admirateur de cet opéra de Debussy.
Plus récemment, Magdalena Kožená a effectué une tournée intitulée « Héroïnes baroques » avec Emmanuelle Haïm et Concert d’Astrée début 2018, et une tournée alliant danse flamenco et musique baroque espagnole en Europe en 2017.
Elle peut vous dire aussi : « J’ai besoin autant de l’opéra que du récital pour garder l’équilibre. Si je travaille avec un grand chef à l’opéra, je peux ensuite utiliser l’expérience en récital parce que pour moi, chaque mélodie est comme un petit opéra. Dans une salle noire, vous ne pouvez voir les visages dans le public. En récital, j’aime ce retour direct d’énergie. Et le répertoire est si vaste ! Je peux être mon propre patron, monter mon propre programme et décider de ce que je veux faire. L’opéra, c’est l’art du compromis. Beaucoup chantent du Brahms et du Schumann en récital. Or, il y a aussi tellement de musique très belle, mais que personne ne connaît et qui est rarement entendue. Il faut explorer les choses moins habituelles. Il faut aussi être réaliste quant au genre de musique que les gens vont acheter. »
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Les Grands Interprètes
mercredi 16 octobre 2019 – Halle aux Grains (20h00)