Once upon a time…in Hollywood, un film de Quentin Tarantino
Se retournant vers un passé hollywoodien glorieux mais disparu, le génie de Reservoir Dogs s’enlise dans une nostalgie par moments pathétique…
1969, sur les écrans de la petite lucarne, Rick Dalton est une star. Dans les « méchants » il est inégalable, d’autant que son cascadeur attitré, Cliff Booth, est une pointure dans le domaine. Mais voilà, les temps sont en train de changer et le duo est à l’écart, peut-être bien has been. Un producteur va convaincre Rick d’aller en Italie tourner un western forcément spaghetti. Business is business, voilà notre duo en partance pour la Péninsule italienne.
Quand ils reviennent à Los Angeles, bien des choses ont évolué. Le mouvement hippie s’est imposé, avec ses excès. Les voisins de Rick se nomment roman P. et Sharon T. Lui est un jeune réalisateur franco-polonais de 36 ans et sa femme une starlette de 26 ans. Rick, conscient du désastre professionnel qui se profile pour lui, se réfugie dans l’alcool, perdant au passage la mémoire nécessaire pour les répliques lors des tournages. Il tente de se reprendre mais n’a plus assez d’argent pour se payer la nounou qu’est devenu Cliff, homme à vraiment tout faire. Pour passer son temps, ce dernier va rendre visite à un pote propriétaire d’un lieu de tournage en plein désert. Là, il va croiser une secte et entendre parler d’un certain Charles M. Bien sûr Quentin Tarantino n’a pas son pareil pour faire monter l’adrénaline et il n’est rien de dire que pour le coup on n’est pas déçu. Demeure l’environnement de ce fait divers atroce. Et là, il faut avouer que nous ne reconnaissons qu’à intervalles cet immense réalisateur. Se (nous) perdant dans une cinéphilie respectueuse mais complexe, bourrée de références à des films, des réalisateurs, des acteurs, des plans, etc., il finit par nous laisser sur le bord du chemin. Certes, quelques séquences font mouche, celle de Bruce Lee en particulier, à hurler de rire. Bien sûr il y aussi et peut-être surtout, Leonardo Di Caprio (Rick) en mise en abîme complet, Brad Pitt (Cliff), pris sous tous les angles et à foison. Sans oublier Margot Robbie, Sharon T. séduisante en diable en écervelée folle de sa propre image. Il y a également cette minutieuse reconstitution de L A, voitures/paquebot, néons, cinémas, avenues, piscine party, studios, etc. Plus intéressant est certainement cet accent d’authenticité dans les rapports qui régissent les professionnels du 7ème art. Cela dit, il fallait donc tenir plus de deux heures et demie et là il faut reconnaître que le rythme et l’intérêt ont tendance à fléchir. Dommage car le film est techniquement somptueux mais il pâtit curieusement d’un trop plein d’âme. Qui trop embrasse…
Once upon a time…in Hollywood – Réalisateur : Quentin Tarantino – Avec : Leonardo Di Caprio, Brad Pitt, Margot Robbie…
Quentin Tarantino – Que des chefs-d’œuvre…ou presque
Ce natif du Tennessee grandit dans une banlieue de Los Angeles. Pendant qu’il travaille dans un vidéoclub, il écrit des scénarios. Avec l’argent de leur vente, il va assouvir son rêve de toujours : tourner un film ! Bingo, c’est Reservoir Dogs ! Nous sommes en 1992, Quentin a tout juste 29 ans et devient avec ce film la nouvelle star du cinéma indépendant américain. La suite nous la connaissons tous car elle a été saluée par le public et récompensée par des prix prestigieux. Il est devenu aujourd’hui une légende vivante dont les films sont attendus avec une impatience fébrile par la planète des cinéphiles. Le film sous rubrique est-il à la hauteur de ce monument ? Poser la question est déjà y répondre…