À la Galerie Jean-Paul Barrès, 1 Place Sainte-Scarbes à Toulouse, le peintre anglais Victor Gray installé en région toulousaine depuis un bout de temps expose ses derniers travaux. Et ce, jusqu’à la rentrée de septembre.
Rarement l’œuvre d’un artiste se retrouve éclipsée par une telle discrétion, une pudeur, expression d’une authentique conviction en un art reflétant, finalement, tout l’engagement d’une vie. Peindre parce que rien ne peut se substituer à cette ardeur, à cette passion à laquelle rien ne peut se comparer. Et vivre le moment extraordinaire où l’œuvre entreprise au moment vous signifie : qu’elle est finie, sous entendu, vous pouvez passer à la toile suivante. Et le propos suivant pourrait fort bien lui être attribué quand on lit : « La peinture crée une continuité, un flux qui fait que je suis toujours intéressé par celle à venir et non par la précédente. »
Pas besoin de coups de graphite rageurs sur une toile que le peintre respecte avant tout, nous disant : « Je choisis toujours les toiles avec une attention maladive. Et avant d’y poser le crayon ou le pinceau, j ‘éprouve des scrupules à l’abîmer. Il faut alors lui rendre son équilibre ».
Les sujets ? Faut-il rechercher un sujet ? Les supports ? Ils sont de forme variable et de dimensions variables car ils n’ont pas, finalement d’importance pour ces traces qui se développent dans l’espace, aussi bien celles en lien avec les traits de graphite que celles faites de peinture, mais de peinture allégée dans sa texture comme si l’artiste répugnait à fracasser le support, ne serait-ce que le recouvrir en partie. Des voiles, des ailes ou des corps transparents, sait-on ? Il est question de légèreté et de transparence. La couleur écrit-elle une géométrie dans l’espace ? Peu importe. Il est des peintures où la détermination de l’artiste est sûrement entière, d’autres où le hasard est au préalable organisé de manière à ce qu’il puisse survenir. Mais seul le résultat compte pour nos yeux extérieurs.
Nous ne sommes ni dans le fracas, ni dans les gammes sombres et contrastées. Les tonalités sont pâles, comme assourdies et ménagent des correspondances subtiles qui font naître comme des lumières vaporeuses. L’abstraction est là, et chacun y met ce qu’il veut de par sa perception et son émotion ressentie sur l’instant. L’artiste sait trouver des solutions aux problèmes de l’espace et de la lumière.
L’artiste est discret, il a entrepris dans le silence un dialogue avec la peinture. La réalité visible est alors fugitive, et la poésie pointe alors le nez. Il suffit de regarder, et de sentir. De la pudeur, il a fait son quotidien, à l’image de son entourage.
Galerie Jean-Paul Barrès
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1 place Saintes Scarbes • Toulouse
Victor Gray • Peintures récentes
Exposition du 20 juin au 07 septembre 2019