Pianiste surdoué issu de la très active scène jazz israélienne, Omer Klein écrit en trio une lettre d’amour solaire à la Méditerranée de son enfance. Inspiré des types musicaux d’un territoire foisonnant, ce brillant mélodiste lui donne un nouveau contexte, personnel, et livre un 8e album heureux, d’une agréable facilité d’écoute. C’est à la Salle Nougaro ce mardi 28 mai.
Radio Mediteran (Warner – mars 2019)
Elève de Danilo Pérez à New-York, parrainé par le musicien avant-gardiste et producteur John Zorn, Omer Klein est désormais installé en Allemagne, où il a constitué son trio. A l’instar d’autres mélodistes puissamment narratifs, comme par exemple Tigran Hamasyan à sa manière, Klein est à la fois profondément enraciné dans la trame du jazz, dans un terreau folklorique natif, et compositeur à l’instinct d’un style très personnel, unique.
Je m’intéresse aux parallèles entre les genres musicaux, ce qu’ils ont en commun, ce qui les sépare. Mes goûts sont très éclectiques, j’ai grandi en Israël qui est un lieu éclectique. Mon authenticité, c’est l’éclectisme.
La genèse de Radio Mediteran doit beaucoup à l’intimité d’un trio de musiciens qui se connaissent bien, qui savent de quelles inventions ils sont capables, quelles exigences ils veulent conserver, et qui préservent par-dessus tout le plaisir de jouer ensemble.
Mon groupe et moi entretenons une relation très personnelle avec la mer Méditerranée car nous avons grandi tout près d’elle. Après nos concerts, Haggai, Amir et moi écoutons souvent de la musique à l’hôtel. Celle venant d’Afrique du Nord, des Balkans ou du monde arabe: Tunisie, Turquie, Libye, Maroc, … Ce constat a été le point de départ du disque.
Je ne voulais pas que l’album sonne comme de la world music où l’on ferait la même chose que les musiciens authentiques, mais en moins bien. Je voulais qu’il ait un son propre.
Ainsi quelques synthés analogiques créent la surprise sur Radio Mediteran, et même des accents pop, voire soul, rappelant le culte porté par Omer Klein à des artistes tels qu’Aretha Franklin, Stevie Wonder, Marvin Gaye, Ray Charles, Roberta Flack, et Paul McCartney.
La tradition est bien là, mais les frontières n’en finissent pas de tomber dans ce jazz plus libre que jamais.
avec Amir Bresler (Batterie) et Haggai Cohen-Milo (basse, synthés).