À Toulouse, le Ballet du Capitole reprend au Théâtre du Capitole « la Bête et la Belle », de Kader Belarbi.
Directeur de la danse du Théâtre du Capitole, Kader Belarbi reprend à Toulouse « la Bête et la Belle », pièce créée en 2005 pour Les Grands Ballets canadiens de Montréal et entrée en 2013 au répertoire du Ballet du Capitole. S’éloignant du récit de Madame de Villeneuve (1740) et du conte « la Belle et la Bête » de Madame Leprince de Beaumont (1756), qui ont déjà fait l’objet de nombreuses adaptations, Kader Belarbi propose sa propre variation. La chorégraphie s’appuie sur un choix de musiques de György Ligeti, mais aussi de Louis-Claude Daquin, Joseph Haydn et Maurice Ravel.
Selon le chorégraphe, «les contes de fées sont une mise en scène des dynamiques de l’inconscient et chacun s’est sûrement projeté à travers les fantasmes des contes. Dans cette nouvelle aventure dansée, je propose aux danseurs du Ballet du Capitole d’expérimenter par eux-mêmes de nouvelles interprétations de corps et d’esprit. Mon parcours artistique de danseur étoile est jalonné d’interprétations d’êtres différents, disgracieux, “animalisés” : Quasimodo dans « Notre- Dame de Paris », Rothbart dans « le Lac des cygnes », un loup dans le ballet éponyme de Roland Petit, un faune dans le « Prélude à l’après-midi d’un faune » de Nijinski. À travers eux, j’ai pu comprendre et éprouver les sentiments de ces êtres “mis à part”, rejetés. J’ai toujours abordé la danse dans une démarche d’archéologue car comme lui, le danseur va à la recherche de gestes et d’émotions inattendus. Voilà sans doute un autre travail de conscience de soi pour tous les danseurs du Ballet du Capitole selon les thèmes de « la Bête et la Belle ».»
À propos de cette «variation sur le thème de « la Belle et la Bête »», dont il cosigne le livret avec Josseline Le Bourhis, Kader Belarbi assure que l’inversion dans le titre procède d’une volonté de «décaler le propos: La Bête est moins un homme transformé par quelque sortilège en animal, que le révélateur de l’animalité qui est en nous. Dans cette approche à la fois sentimentale et sensuelle de l’amour par La Belle, La Bête n’attend pas comme un amant éconduit que La Belle puisse un jour éprouver un sentiment réciproque. Cette Bête très humaine, trop humaine, aide la Belle à prendre conscience du conformisme qui l’entoure pour s’en émanciper et devenir elle-même. Louvoyant entre ses désirs et ses répulsions à l’égard de cette Bête si étrange, La Belle personnifie tour à tour l’attirance pour les plaisirs des sens et finalement la maîtrise de soi et l’émancipation du carcan social. La Bête sert de catalyseur dans un parcours initiatique comme une nouvelle carte du tendre.»
Jérôme Gac
pour le mensuel Intramuros
Billetterie en Ligne du Théâtre du Capitole
Théâtre du Capitole
La Bête et la Belle • Ballet du Capitole
du 25 au 28 avril 2019