Entre Nantes et la ville de Médéa en Algérie, Alima Hamel raconte un désastre. La mort de sa sœur – en 1997 – pendant la guerre civile algérienne.
C’est beau. C’est ce que l’on peut dire de Médéa moutains. Alima Hamel, seule sur scène, apparaît et disparaît dans l’obscurité. La scène est parfois plongée dans un noir naturel, dans lequel scintillent des lumières artificielles – lampes de poche. Une grande surface de papier (glacé ? sulfurisé ? calque ?) est étendue derrière elle. Un engin étrange trace des figures dessus – à l’encre. Elle joue avec, en y multipliant ses ombres, en passant derrière, etc. Il n’y a rien d’autre sur scène et cela suffit. Le tableau est réussit.
La voix d’Alima Hamel est réjouissante, également. Elle chante dans un arabe soufflé et élégant. Dans le spectacle, le chant prend une place importante. Soutenu par des compositions de musique électronique, il a un aspect hypnotique, incantatoire.
Ce n’est pas une pièce de théâtre. Il n’y a pas franchement de jeu de comédienne. Aurélien Bory, le scénographe, et Charlotte Farcet, la dramaturge, ont créé avec Alima Hamel quelque chose qui ressemble davantage à un concert et à un tableau. Alors même que les tueries de la guerre civile algérienne ont une force dramatique certaine. Médéa moutains est le premier spectacle de l’année 2019 au théâtre Sorano. Peut-être aurait-il pu en être autrement.
Théâtre Sorano
Alima Hamel / Aurélien Bory – Compagnie 111
du mardi 15 au vendredi 18 janvier 2019