Quelque mois après la création par le Ballet du Capitole de la version de Kader Belarbi Don Quichotte nous revient pour illuminer les fêtes de fin d’année. Si le chorégraphe aime les grands ballets du répertoire dans leur version originale, il sait aussi les réinterpréter pour en donner une vision plus actuelle, plus personnelle, sans jamais renier ni trahir l’héritage et la tradition académiques.
Le Chevalier à la Triste Figure, héros espagnol par excellence, né voici plus de 400 ans, fait partie intégrante du patrimoine artistique espagnol, célébré autant par la musique, l’opéra, la peinture ou la danse. L’œuvre créée en 1869 au Théâtre Bolchoï de Moscou par Marius Petipa sur une musique de Ludwig Minkus, connu immédiatement un énorme succès.
L’intrigue du ballet reprend l’un des chapitres de l’ouvrage de Cervantès : Las Bodas de Camacho (Les noces de Gamache), qui nous conte les amours de Kitri et du barbier Basile, amours contrariées par le père de Kitri qui n’a de cesse de marier sa fille au riche Gamache. La figure de Don Quichotte, qui poursuit son incessante quête de la belle Dulcinée, joue ici les deus ex machina qui rendra le bonheur aux deux amoureux. L’humour, la bravoure, la poésie, l’onirisme, voilà les éléments qui donnent corps à ce ballet.
Kader Belarbi a souhaité souligner, par une présence plus importante, le personnage de Don Quichotte et son valet Sancho Pança, parfois trop « écartés » de l’intrigue dans certaines versions. Basile a quitté son rôle de barbier pour endosser l’habit de lumière habituellement dévolu à Espada. Mercedes et Esteban, le chef des gitans, prennent également un relief plus important.
Kader Belarbi a également fait des rajouts musicaux, ici avec des compositions toujours de Ludwig Minkus, et réagencé des séquences musicales pour donner plus de lisibilité au livret. La direction de l’Orchestre sera confiée à Paul-Emmanuel Thomas, représentant de la nouvelle génération des chefs français.
Pour ces nouvelles représentations Kader Belarbi a fait appel à Antonio Najarro, brillant directeur du Ballet Nacional de España, pour donner aux danseurs des notions plus pointues de danse espagnole, en particulier pour le fandango du troisième acte.
On pourra retrouver les quatre étoiles du ballet Julie Charlet, Natalia de Froberville, Davit Gastyan et Ramiro Gómez Samón, dans les rôles de Kitri et Basilio.
Ce sont donc des fêtes oh combien brillantes qu’offre le ballet du Capitole au public de notre région.
Annie Rodriguez
une chronique de ClassicToulouse
Billetterie en Ligne du Théâtre du Capitole
Théâtre du Capitole
Ballet du Capitole • Don Quichotte
du 21 au 31 décembre 2018