Sujet de société pour les uns et légende pour d’autres, la chocolatine divise le pays depuis plusieurs décennies entre gourmets du matin et pointilleux de la langue française. Mais d’où provient réellement ce mythe encore aujourd’hui méconnu ?
1770. Marie-Antoinette arrive à la Cour de France pour porter des belles robes et foutre pas grand-chose. Fort de ses habitudes autrichiennes, elle commande chacun matin son petit déjeuner sur Uber Eats en insistant sur un met méconnu des Français : le croissant. La région Toulousaine étant bien loin de la Capitale et les moyens de transport insuffisants (il fallait à l’époque six jours à l’IDTGV pour relier les deux villes), il faut à la ville rose attendre la révolution en 1789 pour que la recette bien cachée du croissant tombe dans le domaine public et soit disponible sur Marmiton. Dés lors, les boulangers toulousains s’approprient la formule mais elle ne convainc ni la population ni les blogueurs food Instagram.
Survient alors l’idée de Jean Michel de Caline, fier boulanger que ses amis surnomment affectueusement Jean-Mi. Toulousain depuis l’enfance, ses deux passions se résument à la pâtisserie et à ne rien faire comme les Parisiens. Il décide d’innover et d’introduire du chocolat dans son croissant mais la cuisson foire : il en ressort une viennoiserie en forme de brique qu’il juge immangeable. Fort heureusement, le plus vieil ami de Jean-Mi n’est autre que Joseph de Rigaud, le premier Maire historique de Toulouse avec qui il avait l’habitude de prendre le thé (et parfois un kebab sauce blanche) place Arnaud Bernard. Joseph est conquis et baptise la viennoiserie « Chocolatine » en hommage à son ami boulanger qui fondera sa propre entreprise nommée Jean-Mi Caline. Après trois années de prospérité économique, il meurt en 1803 lors du conflit régional qui oppose les boulangers toulousains aux pâtissiers bordelais, persuadés que leurs pains aux raisins doivent désormais s’appeler raisine.