Sandrine Follère et Sarah Truong-Qui partagent le goût des belles et bonnes choses qui nourrissent le corps aussi bien que l’esprit. Car création plastique et création culinaire sont, au fond, même œuvre alchimique : sur la table ou la sellette de l’artiste peintre et sculpteur, sur le piano du chef, les matières premières, brutes, les ingrédients, sont associés, mélangés, pétris, transformés, organisés, présentés.
Les deux femmes se sont rencontrées, découvertes, appréciées, l’amour des saveurs de l’Asie du sud-est en socle commun.
Alors Sarah a invité Sandrine, a choisi les tableaux en accord avec le gris et le zinzolin de l’Empereur : aux lignes droites du lieu répondent les rondeurs des Follère 00, quatre petits pastels secs et deux grands formats (aquarelle, gouache et encre de Chine) réalisés par l’artiste en l’an deux-mille. Rondeurs de pierres – dont l’une semble même sourire en coin – et rondeurs de cet étonnant Nombre-île, nu allongé composé autour d’un trou existant du papier.
Contrastes des temps : le temps long de l’œuvre plastique – de son élaboration, de sa vie (presque) infinie ; le temps court du mets – le coup de feu et la disparition. Le permanent et l’éphémère, le souvenir fixé et le souvenir immatériel. Ce qui reste, ce qui passe.
Alors Sarah a invité Sandrine, dans ce temps de transition : les tableaux sont venus remplacer, dans les niches qui longent les tables, un buddha, des livres, des objets personnels. Une façon, pour Sarah, de s’effacer doucement : ainsi qu’elle l’avait décidé voilà vingt ans, l’Empereur de Hué fermera ses portes le 23 juin prochain.
Les œuvres de Sandrine Follère sont exposées au restaurant L’Empereur de Hué, 17 rue des Couteliers à Toulouse. Elles sont proposées à la vente.
Photos © Sandrine Follère
Sandrine Follère, sculpteur et peintre
Restaurant l’Empereur de Hué