Heureuse surprise en effet. On avait presque commandé la couronne avec le bandeau : It’s the end. A l’évidence, le millésime 2017 s’annonce sous de bien meilleurs auspices.
Il l’a échappé belle. Relégué dans le fonds du classement des manifestations françaises liées à ce mode de marché de l’art, cette manifestation, vieille de plusieurs décennies, en tête autrefois, avait fortement décliné. Les années glorieuses n’étaient plus que souvenirs diffus. Le temps où les antiquaires réservaient leur emplacement d’une année sur l’autre, moyennant éventuellement quelque arrangement, ce temps-là, n’est plus là ! Les raisons de ce déclin n’étaient pas uniquement conjoncturelles. Les difficultés du marché n’expliquaient pas tout. Ce qu’ont bien compris les nouveaux responsables, Françoise Tallec et Jacques Dubourg, venus tout droit de Bordeaux, Bordeaux-le Lac, c’est-à-dire, la même manifestation toute bordelaise.
Du travail sur la planche pour redresser la barre. Bien sûr, retrouver les années d’euphorie, soit la décennie 70 puis 80, entre autres, ce n’est pas le but, mais revenir au seul mot qui compte : Qualité, n’est pas mission impossible. Les nouveaux responsables ont des relations, et des amis dans la branche, prêts à leur faire confiance dans ce nouveau challenge. Ils sont au rendez-vous. Des adresses ne trompent pas. Mais des adresses de la région toulousaine l’ont compris aussi et se sont dit, c’est le moment de revenir, et pour certains de venir, tout court. Ils ont bien fait.
L’accès au nouveau hall peut dérouter les anciens. On marche un peu plus pour arriver jusqu’à l’accueil, pas de quoi en faire un fromage. C’est pour mieux pénétrer dans une sorte d’immense salon, du meilleur effet. Le coup d’œil d’ensemble est très favorable. On ne va pas faire la moue, pour la moue. Là, vous pourrez parcourir les travées sans souci, sans trop de plaques qui claquent sous vos pas délicats, et il ne vous sera pas interdit de vous approcher plus avant dans chaque stand, plus de 80, ou plutôt boutique car la grande majorité sont organisés avec goût.
Le côté plus ramassé de l’ensemble par rapport aux dernières années joue pour beaucoup dans cet effet d’ensemble. Moins de stands, moins de marchandise sûrement, mais moins de n’importe quoi pour remplir les espaces. On se réjouit d’avoir remarqué la disparition de certaines marchandises qui pouvaient se déplacer de stand en stand, et on se réjouit tout autant d’en remarquer de nouvelles.
Le salon est bien sûr imprégné de cette nouvelle tendance qui fait se côtoyer de l’ancien avec du contemporain, d’où la difficulté de bien choisir les marchands pour ce que l’on désigne toujours sous le vocable antiquités mais aussi ceux qui exposent des objets contemporains. D’où la nouvelle appellation depuis plusieurs années de Salon des Antiquaires et des Arts contemporains. Il est à remarquer le retour des stands de bijoux et même de joaillerie, dont les marchands furent un peu échaudés lors de ce “casse“, un triste soir de salon récent. Les éléments de sécurité ont dû être étudiés sérieusement dans ce nouvel espace.
A vous de découvrir, et de vous attarder, quitte à vous fâcher si la visite s’effectue à plusieurs ! Aucun stand ne vous sera signalé. C’est à vous de vous surprendre. Tableaux, hollandais XVIIè comme contemporains vous attendent, sculptures anciennes comme contemporaines aussi, meubles anciens comme contemporains sont à disposition, lustres à pampilles ou vintage, magnifiques vaisselles et verres anciens attendent vos futures agapes, tapis de même.
Des objets ethniques de qualité pour vos cabinets de curiosités vous feront “craquer“, c’est sûr…. Vous l’avez compris, la Beauté sous toutes ses formes vous attend : rendez-vous, Hall 7 pour 9 jours, pas un de plus. On ferme les portes le dimanche 5 novembre au soir 19h. Le dernier Beaux Arts Magazine titrait : Qu’est-ce que la beauté aujourd’hui ? Vous aurez là quelques éléments de réponse.
Et bien sûr, on souhaite pleine réussite aux téméraires organisateurs, pour le plaisir des acheteurs tout autant que celui des curieux qui, même s’ils ne peuvent repartir avec l’objet souhaité, s’en seront mis “plein les mirettes“.
Il est à remarquer que le restaurant dit L’Ephémère sert des plats tout à fait corrects à des prix convenables, en toute diligence. Il y a un bar central aussi avec boissons chaudes et autres et coupe de champagne, avec canapés et fauteuils pour les pauses. Vestiaires à disposition, gratuit !! Toilettes impeccables !! Trois experts à disposition. Une renaissance, vous dis-je.
Michel Grialou
Salon des Antiquaires et de l’Art contemporain de Toulouse
du 28 octobre au 5 novembre 2017 – Parc des Expositions de Toulouse