Les uns s’en vont à la fin de l’année, l’autre prend le relais au début de la suivante. Les trois se sont déjà croisés sur le plateau du TNT pour un passage de témoin en public lors de la présentation de saison en juin dernier. Agathe Mélinand et Laurent Pelly quittent Toulouse pour s’envoler vers d’autres cieux après trois mandats à la direction du CDN toulousain ; dix ans de programmations et créations sur lesquelles il faudra revenir dans quelques mois.
Heureux élu de la sélection ayant suivi l’appel à candidatures pour la succession du duo, le metteur en scène bulgare Galin Stoev est appelé à prendre les commandes du TNT au 1er janvier 2018. Malgré ce changement de direction à mi-saison la programmation a été encore très largement choisie par Agathe Mélinand et Laurent Pelly, trois spectacles seulement ayant été proposés par le futur directeur du lieu.
Une saison de passation de pouvoir mais pas de transition, qui doit permettre à Galin Stoev de commencer à imposer sa marque, avec des propositions en tout genre : adaptations d’œuvres littéraires, classiques du répertoire, danse, ciné-concerts, solos inspirés par des figures du sport, créations de comédiens et metteurs en scène toulousains… Regardons tout ça dans le détail.
Scène littéraire
C’est Laurent Pelly qui ouvre la saison du 3 au 14 octobre pour son ultime création au TNT. Un adieu qu’il a décidé de faire en compagnie des jeunes comédiens de l’Atelier et de Jacques Prévert alors qu’on commémore cette année le quarantième anniversaire de la mort du poète. Plus qu’à l’auteur dont nous avons tous appris les poésies à l’école, c’est au Prévert irrévérencieux, trublion et sale gosse que Sur la tête (titre du spectacle) veut rendre hommage. Un travail de redécouverte dans le processus duquel les jeunes de l’Atelier ont été impliqués dès le départ.
Un mois plus tard, du 15 novembre au 16 décembre, c’est une plongée dans un tout autre univers littéraire qui est offerte au spectateur par Agathe Mélinand et ses comédiens avec Enfance et adolescence de Jean Santeuil d’après le livre de jeunesse de Marcel Proust. Dans Jean Santeuil, livre d’initiation et véritable laboratoire de La Recherche, outre les aspects autobiographiques, Proust décrit ses souvenirs d’enfance et de jeunesse, les lieux qu’il a connus et sa conception de l’art. Agathe Mélinand s’est emparé de ces 1 000 fragments retrouvés et édités trente ans après la mort du romancier pour aller à la rencontre d’un écrivain en devenir, « fils devant l’Éternel », génie encore en proie au doute.
Ce spectacle, faisant lui-même suite au workshop présenté en fin de saison dernière, est un joli préambule à La Recherche, lecture scénarisée du comédien et metteur en scène Yves-Noël Genod donnée les 1er et 2 décembre. Une promenade de 2h20 dans la grande et foisonnante somme proustienne, entre souvenirs, rencontres, personnages, lieux, sensations, pour retrouver ce que Proust appelait La Vie rêvée, titre qu’il faillit donner à son roman-cathédrale. Un spectacle à la démesure de l’œuvre qui l’a inspiré.
Samuel Beckett n’a pas écrit que pour le théâtre et la comédienne toulousaine Nathalie Nauzes a choisi de porter sur scène son récit Mal vu, mal dit en solo, sous la direction de sa complice Nathalie Andrès. Une adaptation de ces 76 pages rédigées vers la fin de la vie de l’auteur irlandais et consacrées à la journée de la mort de la femme aimée. Drame écrit, réécrit chaque jour jusqu’à modifier la perception de l’événement tragique. Une remontée à la surface de la vie, strate par strate, et une magnifique partition pour une comédienne à découvrir du 3 au 13 avril au Studio du TNT.
En fin de saison, du 2 au 5 mai, c’est à l’œuvre d’un autre géant de notre patrimoine littéraire que s’attaque Jérôme Deschamps (enfin programmé au TNT) en adaptant Bouvard et Pécuchet sur scène. La bêtise est une des choses les mieux partagées du monde et les pathétiques tribulations des deux compères imaginés par Flaubert offrent un merveilleux terrain de jeu théâtral, tout dédié à l’exploration de l’immense continent de la stupidité des hommes. Les comédiens s’en donnent à cœur à joie dans ce long morceau de bravoure à la non gloire de la vanité humaine … où il est toujours salutaire de se reconnaître au passage. Histoire de se remettre un peu les idées en place.
La saison des classiques
Comme il est de (bonne) coutume, plusieurs classiques du répertoire sont annoncés dans ce millésime 17/18, à commencer par Les Trois Sœurs de Tchekhov du 18 au 21 octobre. À la suite du cycle que Christian Benedetti a consacré au grand dramaturge russe, dont plusieurs volets ont été programmés les saisons passées, c’est le metteur en scène Timofeï Kouliabine qui vient à Toulouse avec ses comédiens présenter sa vision de la pièce de son compatriote. Une version un peu spéciale puisqu’entièrement sans paroles, donnée en langue des signes russe, et surtitrée en français. Une curiosité à ne pas rater.
Quatre semaines plus loin, le metteur en scène Jean Liermier fait son retour au TNT du 14 au 18 novembre. Après L’École des Femmes il y a quelques années, le directeur du Théâtre de Carouge – Atelier de Genève apporte cette fois-ci dans ses bagages La Vie que je t’ai donnée de Pirandello. Un nouveau regard sur cette pièce bouleversante, sur le déni et l’impossibilité du deuil face à la mort d’un enfant. Selon Liermier, le théâtre (donc la vie) serait « une succession de fins » (de représentations, de spectacles) et une école pour accepter notre condition de mortel, apprendre à profiter avec intensité de chaque instant donné : grille de lecture proposée pour La Vie que je t’ai donnée. Intrigant.
Célie Pauthe est elle aussi à la tête d’un grand établissement théâtral (directrice du CDN de Besançon, une des rares femmes à un tel poste) et c’est sur Bérénice qu’elle a jeté son dévolu pour sa dernière mise en scène en date. Les habitués de la salle se rappellent sans doute ses précédents passages au TNT où elle a collaboré avec Jacques Nichet. Elle revient sur un plateau qu’elle connaît bien en faisant de la fameuse héroïne racinienne une ancêtre des grandes amoureuses durassiennes. Rapprocher les univers de Racine et Duras, une gageure ? Une autre curiosité de la saison, à voir du 16 au 20 mars.
Classique du théâtre américain du XXe siècle, Soudain l’été dernier de Tennessee Williams, mis en scène par Stéphane Braunschweig du 29 mars au 4 avril, est un des premiers spectacles voulus au TNT par Galin Stoev. La pièce fut rendue célèbre par l’adaptation qu’en fit Mankiewicz au cinéma avec Katharine Hepburn et Elizabeth Taylor. Tennessee Williams ne l’aimait pas, la trouvant trop réaliste par rapport au mystère qui entoure la mort du poète et aux motivations troubles des deux femmes. La version de Braunschweig s’attache à renouer avec les intentions de l’auteur et à plonger le spectateur dans l’inextricable jungle du Bien et du Mal…
Galin Stoev, première !
La première création de Galin Stoev en tant que directeur aura lieu du 11 au 20 janvier. Intitulé Danse « Delhi », ce spectacle poétique s’appuie sur un texte de l’auteur russe contemporain Ivan Viripaev, traduit en bulgare par Galin Stoev… et joué dans cette langue (surtitré en français, tout de même). Sept courtes pièces indépendantes les unes des autres mais se passant toutes dans le même lieu, avec les mêmes personnages (des comédiens du Théâtre National de Sofia-Bulgarie). Au cœur de l’intrigue, une danse mystérieuse qui marque pour toujours ceux qui ont pu un jour l’admirer. Karma, réincarnation, chacun est invité à entrer dans cette danse de la vie et à compatir autant avec les personnages qu’avec lui-même.
La danse servie sur un plateau
Et puisqu’on parle de la danse, on relève que celle-ci, plus que les saisons précédentes, est très présente dans la programmation du TNT.
Les 23 et 24 janvier, elle sera à l’affiche avec Tordre, un spectacle conçu par le chorégraphe Rachid Ouramdane en partenariat avec le CDC de Toulouse. Deux danseurs interprètes coexistent sur le plateau, partagent l’espace, l’ouvrent et s’en émancipent sous les yeux du spectateur. Outrepasser les limites. « Tordre » le réel plutôt que le subir.
Peu après, du 8 au 10 février, le grand plateau du TNT accueille El Baile (Le Bal) conçu et chorégraphié par Mathilde Monnier (directrice du Centre national de la danse de Pantin) en collaboration avec l’auteur argentin Alan Pauls. Une douzaine de danseurs et un bal qui racontent l’histoire tumultueuse de l’Argentine, de 1978 à nos jours, surtout celle de Buenos Aires où la danse a toujours eu une place à part. Un spectacle à resituer dans son temps politique et social, dans la mémoire parfois douloureuse d’un pays, à travers le chant et le mouvement des corps.
Dernier rendez-vous avec la danse du 16 au 18 mai grâce à Yoann Bourgeois et sa création Celui qui tombe entièrement conçue, mise en scène et scénographiée par ses soins. Sorte d’Aurélien Bory danseur et circassien, Yoann Bourgeois a rassemblé trois femmes et trois hommes sur le plateau. Une allégorie de l’humanité mais une humanité qui cherche à rester debout… sur un plateau mouvant. Équilibre instable, chute en suspens, lutte contre la gravité, la force centrifuge, corps-décors qui se distordent, chancellent, ouvrant à l’imaginaire du spectateur une fenêtre sur ses espaces intérieurs.
Grand écran
La programmation de ciné-concerts est maintenant une tradition bien ancrée au TNT. Ni les cinéphiles, ni les mélomanes ne s’en plaindront tant ils ont eu l’occasion ces dernières années d’assister à des projections de merveilles du 7ème art accompagnées par d’excellents musiciens. Sergueï M. Eisenstein est peut-être le plus grand artiste de l’histoire du cinéma et son film Octobre à coup sûr un des nombreux chefs d’œuvre qu’il a réalisés. Sa projection a lieu le 14 octobre accompagnée par le pianiste Michel Lehmann. Commandé en 1927 par le gouvernement soviétique pour le 10ème anniversaire de la Révolution d’octobre, ce film-monument retraçant la prise du Palais d’Hiver (réquisitionné pour le tournage), avec ses 11 000 figurants, ses images et plans à couper le souffle, son montage incroyablement moderne, est un choc esthétique qu’on n’oublie pas après l’avoir découvert la première fois.
Seconde séance ciné-concert de la saison les 24 et 25 novembre avec un diptyque consacré à René Clair accompagné par un vieil habitué du TNT et des salles de concert toulousaines, le pianiste, compositeur et improvisateur Jean-François Zygel, lui-même passionné par l’oeuvre du réalisateur d’Entracte. Le premier soir sont projetés Paris qui dort (1923) et Les Deux Timides (1928). Le lendemain, ce sont La Tour (1928) et La Proie du vent (1927). Clair est un des cinéastes les plus inventifs de l’entre-deux guerres, ami des surréalistes. Son cinéma poétique et virtuose est une invitation à la rêverie, magnifiée par la musique.
Va y avoir du sport…
Mais oui, du sport au TNT ! Ou plutôt des sportifs, enfin des spectacles inspirés par des sportifs… Jacques Gamblin, autre habitué des lieux, est de nouveau à l’affiche du 12 au 15 décembre. Deux ans après son 1h 23’ 14’’ et 7 centièmes déjà consacré à l’univers sportif, il revient avec Je parle à un homme qui ne tient pas en place, spectacle qu’il a entièrement conçu et qu’il interprète seul sur scène. Le texte est issu de ses échanges avec le navigateur Thomas Coville. Amis dans la vie, les deux hommes ont échangé quotidiennement des mails en janvier 2014, alors que Coville faisait du surplace sur l’océan dans l’anticyclone de Sainte-Hélène. De ce journal d’écriture et d’amitié, voyage physique, géographique et mental, est né ce solo. Hissez la grand voile et que le vent du large se lève.
André, programmé en fin de saison du 5 au 9 juin, relève d’un autre registre puisque cette création a été inspirée à la comédienne Marie Rémond par l’autobiographie du tennisman André Agassi. Qui ne se souvient de ce jeune joueur américain déboulant sur le circuit ATP à la fin des années 1980 avec ses tenues bariolées, sa crinière peroxydée (remplacée par une boule à zéro quelques années plus tard), son jeu punchy et son éternel sourire aux lèvres ? Sauf que… cette façade cachait une réalité intérieure bien différente, l’ex-numéro 1 mondial révélant dans son autobiographie qu’il n’avait jamais aimé le jeu qui lui avait apporté la gloire. Une trajectoire qui a ému Marie Rémond (Agassi sur scène) au point de vouloir l’adapter au théâtre, témoignage et réflexion sur le doute, les contradictions, la pression familiale et l’enfermement vécus par un homme qui semblait avoir tout réussi. Un spectacle proposé par Galin Stoev, Marie Rémond étant appelée à devenir une des futures artistes associés du TNT.
Des Toulousains au programme
Si Nathalie Andrès et Nathalie Nauzes ont déjà été citées, il y a d’autres artistes toulousains dans la programmation de cette saison. Alexandra Castellon, ancienne élève du conservatoire de Toulouse, comédienne de tempérament vue dans plusieurs des dernières créations de Laurent Pelly (L’Oiseau vert, La Cantatrice chauve, Les Oiseaux), joue tous les rôles, adultes et enfants, dans Sales Gosses, pièce de la Roumaine Mihaela Michailov mise en scène par Michel Didym du 9 au 13 janvier. Une œuvre drôle, cruelle et sombre sur ces enfants que l’on n’entend pas, contraints au silence, et pour qui l’école est un combat de tous les jours. Une radiographie du système éducatif, de la violence à l’école, où surgit cette question dérangeante : qu’est-ce qu’un enfant difficile ?
D’origine belge mais Toulousain d’adoption depuis qu’il a suivi Agathe Mélinand et Laurent Pelly au TNT, compagnon de route et complice de plateau de presque toutes leurs créations depuis de longues années, le comédien Eddy Letexier reprend ses Racontars arctiques du 6 au 17 février, d’après La Vierge froide et autres racontars de l’auteur danois Jørn Riel. Au milieu de la solitude des nuits sans fin de l’immensité polaire, un homme vêtu d’un manteau de fourrure d’ours blanc nous raconte les légendes de personnages hauts en couleur, chasseurs de renards arctiques, buveurs de gnôle au cœur grand comme la banquise.
PRLMNT, un titre imprononçable pour la nouvelle création du metteur en scène toulousain Christophe Bergon du 22 au 28 mars. Une deuxième collaboration avec l’essayiste Camille de Toledo après Sur une île créée deux ans auparavant au Théâtre Garonne. Cette première commande revenait sur le massacre de l’île norvégienne d’Utøya perpétré par Anders Breivik en 2011, en essayant d’en démonter les mécanismes et de pointer les vieux démons européens à l’œuvre dans cette tragédie. PRLMNT (« Parlement », sans ses voyelles) prolonge la réflexion en se projetant à l’horizon d’une quinzaine d’années dans une Europe qui s’effondre lentement, avec un parlement qui se vide. Un lent et inéluctable processus de délitement, dérive déjà en cours d’une construction européenne plus que jamais fragilisée. Il faut noter que ce spectacle est le premier volet d’un diptyque. Suite à venir au cours des prochaines saisons.
L’esprit d’enfance… jeune public, théâtre d’objets et marionnettes
Il y a toujours une programmation pour les plus jeunes au TNT et pour les adultes qui ont gardé une part d’enfance dans leur tête. L’exercice 17/18 offre encore des propositions de qualité dans ce domaine et ce dès janvier, du 25 au 27 où est donné Le Chat n’a que faire des souris mortes de Philippe Dorin, grand auteur du théâtre jeune public, mondialement connu. Mis en scène par Sylviane Fortuny, ce spectacle est une sorte de réflexion métaphysique sur le Bien et le Mal, sur les visages que revêt le diable aujourd’hui. Une fable délicatement faustienne à découvrir pour les jeunes spectateurs du TNT (à partir de 8 ans).
La semaine suivante, du 1er au 3 février, est présenté Micky & Addie du Gallois Rob Evans, autre spectacle jeune public mis en scène par Nathalie Bensard (amie d’enfance de Laurent Pelly qui commença le théâtre avec elle lorsqu’ils étaient adolescents). Une proposition très visuelle où deux enfants que tout semble séparer, y compris leurs rêves et leur perception du réel, finissent par se rencontrer et cherchent des réponses à leurs interrogations, confrontés qu’ils sont au hasard et à la complexité du monde. À voir à partir de 7 ans.
Du 6 au 10 mars, Magali Rousseau présente et interprète Je brasse de l’air, mise en scène par Camille Trouvé, une création théâtrale aussi originale qu’insolite réalisée avec des objets mécaniques, sortes d’êtres d’acier de sa fabrication. Un « théâtre de l’illusoire » dont le texte est nourri à l’évidence de références à son enfance et à son histoire personnelle. Je brasse de l’air est une invitation à renouer avec les parties les plus intimes de notre imaginaire. Un spectacle à apprécier à partir de 6 ans.
Autre proposition très poétique, celle de la compagnie Les Ombres portées du 4 au 6 avril. Un spectacle de marionnettes intitulé Les Somnambules, avec deux marionnettistes et quatre musiciens, déambulation dans une ville en mouvement autour de la question de la transformation des paysages urbains, de ce qu’ils deviennent dans nos cités modernes. Ici, ce sont les rêves des habitants qui changent la ville, la métamorphosent et la réinventent au fil des nuits. Un doux songe pour petits et grands à voir à partir de 7 ans.
Les autres artistes et compagnies invités au bal
Parmi les propositions insolites de la saison, il faut ranger Grammaire étrangère Leçon 5 de la compagnie Grand Magasin du 15 au 17 février. Une création qui fait suite à un programme d’étude menée sur plusieurs années autour d’une tâche monumentale : «examiner un à un tous les mots de notre langue maternelle en l’explorant comme s’il s’agissait d’une langue étrangère». Une lecture/leçon dispensée par Pascal Murtin et François Higffler dans, autour et au pied du gradin du Petit théâtre, face à la scène.
Philippe Quesne, le directeur du Théâtre Nanterre-Amandiers, déjà invité au TNT en 2015 pour y présenter La Mélancolie des dragons, revient avec ses comédiens du 6 au 10 mars pour La Nuit des taupes, une pièce qu’il a conçue, mise en scène et scénographiée. Sept taupes creusent leurs galeries et se retrouvent dans une cage de scène… Une illustration du mythe de la Caverne de Platon et un spectacle brut et organique rappelant à la fois l’ambiance d’un studio de cinéma et l’univers absurde des pièces de Samuel Beckett.
Je crois en un seul dieu de Stefano Massini (directeur du Piccolo Teatro de Milan) est programmé du 2 au 5 mai dans une mise en scène d’Arnaud Meunier. Seule sur le plateau, la comédienne Rachida Brakni interprète trois femmes impliquées un an plus tard dans la même explosion à Tel Aviv : une Israélienne, une Palestinienne et une femme-soldat américaine. Une plongée dans la réalité complexe de l’Israël d’aujourd’hui, à travers trois itinéraires et trois récits qui se croisent, s’imbriquent, s’entrechoquent, sans juger ni trancher.
Dernier invité de la saison pour l’ultime spectacle de la programmation, l’auteur et metteur en scène portugais Tiago Rodrigues du 19 au 22 juin. Après son Bovary au Théâtre Garonne la saison passée, le directeur du Théâtre National de Lisbonne est de retour à Toulouse avec Souffle. Une création suggérée par sa rencontre avec la souffleuse du lieu qu’il dirige, oeuvrant depuis 25 ans dans cette salle. Partant du constat que ce métier se perd, il lui demande de raconter ses souvenirs de théâtre. Accompagnée sur scène par six comédiens et une centaine de fantômes ressurgis de sa mémoire, elle évoque des histoires réelles ou fictives, celles d’une époque et d’un théâtre aujourd’hui quasi disparus.
La variété des genres et des formes abordés, des univers des artistes accueillis, était une des marques de fabrique des années Mélinand/Pelly au TNT. Elle se prolonge lors de cette saison de la croisée des chemins, Galin Stoev y donnant déjà quelques indications sur ce que devraient être les axes de ses futures programmations.
Bienvenue à lui.
Bonne route et merci à Agathe Mélinand et Laurent Pelly.
Eric Duprix
Accueil et réservations : 05 34 45 05 05
Tout le détail de la programmation sur : www.tnt-cite.com
Crédit photos
Jean Santeuil © Polo Garat
Les Trois Sœurs © Victor Dmitriev
Je parle à un homme… © Yannick Perrin
André © Giovanni Cittadini Cesi
La Nuit des taupes © Martin Argyroglo
Galin Stoev © Elsa Revol
Sales Gosses © Eric Didym
Micky & Addie © Cynthia Jacquelet
Les Somnambules © Les ombres portées
Bouvard et Pécuchet © Pascal Victor
Soudain l’été dernier © Elisabeth Carecchio
Racontars arctiques © Benjamine Long
El Baile © Nicolas Roux
Clair © Collection Christophel
Agathe Melinand et Laurent Pelly © Frederic Scheiber