Pathé Live, le meilleur du live au cinéma, nous offre dix représentations d’opéras en direct du Metropolitan Opera de New-York. Et quand on a eu la chance d’assister “perso“ à certaines, on mesure le niveau artistique de ce qui peut être transmis alors. Voilà une scène lyrique parmi les meilleures du monde pour ce qui est du spectacle dans son ensemble : voix, décors, costumes et lumières, et bien sûr orchestre. C’est donc une chance que de pouvoir assister à un spectacle que l’on sait impossible de retrouver sur n’importe quelle scène lyrique. Et une aubaine pour tout amateur un peu trop éloigné d’une scène correcte.
Cinq nouvelles productions sur dix, c’est une belle performance. Nouvelles ou pas, quand on consulte les distributions vocales, les chefs d’orchestre et les metteurs en scène, il vaudra mieux cocher tout de suite les dix samedis concernés.
On ouvre le samedi 7 octobre avec l’opéra le plus connu de Vincenzo Bellini, la tragédie lyrique Norma, un opéra du domaine du bel canto comportant des éléments patriotiques. Ce n’est pas pour rien que l’air du chœur Guerra, guerra est devenu un des hymnes secrets du Risorgimento. Quant à la prière de l’héroïne, Casta diva, qui l’ignore, lyricomane ou pas. L’ouvrage est dirigé par Carlo Rizzi avec une distribution époustouflante, excusez du peu, la soprano Sondra Radvanovsky, “coqueluche“ de la scène du Met, qui chante Norma, la grande prêtresse gauloise délaissée, la mezzo tout en haut de l’affiche, Joyce DiDonato, Adalgisa de rêve, celle qui a séduit le proconsul romain Pollione , père caché des deux enfants de Norma, chanté par le ténor maltais Joseph Calleja. Quel timbre de voix ! Matthew Rose est le grand druide Oroveso. Mise en scène de qualité assurée puisque celle de Sir David Mc Vicar.
On poursuit le 14 octobre avec La Flûte enchantée, l’ultime œuvre de spectacle du maître, et de tous les opéras de Mozart, c’est celui qui connut le plus de succès. C’est devenu l’un des plus représentés au monde, et dont la dimension symbolique est manifeste, ce qui ne manque pas de susciter d’innombrables interprétations, comme celle de Julie Taymor à la mise en scène. D’aucuns ont vu dans cette lumineuse féerie l’expression d’un nouvel idéal, inspiré par la franc-maçonnerie, le rêve du XVIIIè siècle déclinant, celui de l’universel bonheur humain. C’est James Levine, le grand grand grand “patron“ du Met qui dirige la production. On a plaisir à remarquer dans la distribution vocale de haut vol, le Papageno de Markus Werba comme dans la Flûte à la Halle il y a quelques années, et dans le rôle de Tamino, Charles Castronovo, le Chevalier des Grieux du Manon de Massenet en 2013, et notre Don José dans le Carmen de la saison prochaine.
Un événement le 18 novembre avec la nouvelle production d’un ouvrage de l’anglais Thomas Adès, figure incontournable de l’opéra contemporain, L’ange exterminateur, troisième opéra du compositeur britannique à succès, œuvre qu’il dirigera lui-même. Le compositeur adapte ici le film mythique de Luis Buñuel. Dans cette nouvelle production, aidé par Tom Cairns, il scrute la société à la loupe et peigne finement un huis clos où les émotions et les personnalités cachées de chacun sont dévoilées au grand jour. Le synopsis en très raccourci : Un groupe de convives huppés se retrouve dans la somptueuse demeure du couple Nobile pour un dîner d’après opéra auquel participe la diva qu’ils viennent d’entendre dans Lucia di Lammermoor, un chef d’orchestre et sa femme pianiste, un colonel, un médecin réputé, un scientifique, deux rejetons de la noblesse (frère et sœur), un couple d’amoureux fraîchement éclos… . La porte est ouverte, mais une force invisible empêche qui que ce soit d’entrer ou de sortir. Ainsi coincé dans les lieux comme par enchantement, ce beau monde sera progressivement mis à nu. Manque de nourriture et d’hygiène, sexe, promiscuité et confrontation avec la mort (le décès d’un vieil homme, le suicide « idéologique » des amants, le meurtre sacrificiel, finalement accompli sur des moutons soudainement apparus) : chacun se révélera prédateur. Dans la distribution vocale très fournie, on remarque le ténor canadien Frédéric Antoun.
Samedi 27 janvier, trio d’enfer pour une Tosca dans une nouvelle production dirigée par le chef Andris Nelsons, un jeune “bourré“ de promesses et dans une mise en scène de Sir David Mc Vicar, une valeur reconnue et fort appréciée par le public newyorkais. Le rôle de la belle cantatrice Floria Tosca est chanté et joué par la soprano Kristine Opolais très investie dans ce personnage dans lequel elle est devenue presque incontournable. Elle vit une folle passion pour le peintre et opposant politique Mario Cavaradossi interprété par le ténor Vittorio Grigolo qui en plus d’être un interprète idéal, a le physique du rôle ! ce qui ne peut être négligé. Hélas pour lui, il a à ses trousses le monstrueux et pervers Scarpia, chef des polices de Rome, qui a “flashé“ sur la beauté de Tosca. C’est tout le ressort de l’ouvrage : il lui faut posséder Tosca, par tous les moyens.Son esprit retors a monté un plan que l’on devine. Bryan Terfel est un Scarpia de légende, “hénaurme“ et chacune de ses interprétations, glaçante.
Mais Tosca, c’est la modernité maîtresse des ressorts de théâtre. L’orchestre de Tosca, contrepoint dramatique entre la fosse et l’orchestre, est l’acteur principal d’un drame qui s’ourdit au fil des leimotive dès l’énoncé du déroutant motif de Scarpia dans les premières mesures. Dans cette fresque lyrique qui renvoie l’Italien des années 1900 au souvenir désormais lointain de la République avortée de Rome, les harmonies chromatiques neuves, les sonorités orchestrales audacieuses, n’en sont pas moins associées avec le plus parfait brio théâtral à la distinction entre l’arioso en style de dialogue et l’aria, mélodie souvent à peine esquissée, chantée comme à cœur ouvert par les principaux protagonistes. Qui ignore le fameux Casta diva, ou le célèbre Te Deum, ou encore l’aria écrite par Puccini lui-même, trop mécontent des propositions de ses deux librettistes, éreintés, E lucevan le stelle ? Puccini précisera : « Pleurer sans hurler, et paraître le plus naturel possible devant le peloton d’exécution. »
Samedi 10 février, c’est parti pour des histoires de philtres, philtres d’amour bien sûr, avec, de Gaetano Donizetti, l’opéra L’Elisir d’amore, ouvrage qui connaîtra un succès immédiat. Le jeune et timide paysan Nemorino est amoureux de la belle et capricieuse et riche en devenir Adina. Celle-ci est justement occupée à lire – première scène – la légende de Tristan et Yseult et s’amuse beaucoup de cette histoire de philtre… Adina, c’est la nouvelle soprano sud-africaine grimpant au firmament à toute allure, Pretty Yende, et Nemorino, le ténor Matthew Polenzani, un, déjà, habitué de la maison. Un rôle pour ténor, particulier, ni jeune premier conquérant, ni valeureux guerrier, ni amoureux tragique, un jeune homme simple et doux, sensible et délicat, tour à tour drôle et touchant, nous attachant immédiatement et qui, évoquant la larme furtive sur la joue d’Adina – ah, la fameuse aria Una furtiva lacrima – en met une dans sa voix.
C’est le début des péripéties dans cet opéra, véritable comédie avec des moments enthousiasmants de simplicité et de finesse et d’inventivité dans les situations, sans une once de vulgarité. En un mot plaisir des oreilles et plaisir des yeux. Le fat sergent Belcore, sûr de lui et de son titre fait la cour à la belle un peu péronnelle. Davide Luciano assume le rôle avec tout le sérieux voulu et ira jusqu’à proposer le mariage devant un Nemorino défait qui n’aura de cesse de trouver de l’aide. Et justement, arrive le docteur et charlatan Dulcamara et tous ses élixirs. Quand on sait que le baryton-basse Ildebrando D’Arcangelo est le docteur en question, on ne doute pas un instant de son succès. Rassurons les spectateurs, Adina n’épouse pas le sergent, ce brave Nemorino épousera une Adina redescendue petit à petit sur terre – l’aria sublime Prendi – non sans avoir appris que son amoureux transi vient de faire un riche héritage. Mais qu’importe le calcul, puisqu’ils seront sûrement heureux ensemble, et nous avec.
Le samedi 24 février, c’est Paris, enfin, La Bohème de ce cher Giacomo Puccini. La malheureuse Mimi, c’est la magnifique, disons-le, soprano bulgare Sonya Yoncheva dont tombe fou amoureux, Rodolpho, le ténor américain Michael Fabiano. On cite encore Susanna Philips dans le rôle de Musetta. Franco Zeffirelli sévit toujours dans une mise en scène, décors et costumes et lumières qu’il est très difficile pour un Directeur de théâtre d’écarter au vu de ses multiples qualités. Pour diriger cette production, c’est un habitué du Met, Marco Armiliato.
Le compositeur et ses deux librettistes conçoivent fort habilement un livret qui ne reprend que quelques épisodes du volumineux roman, Scènes de la vie de bohème, du peintre, journaliste et écrivain français Henry Murger. Dans les traits de l’héroïne Mimi, ils réunissent les traits de plusieurs de ses protagonistes. De son côté, Puccini compose une musique d’inspiration impressionniste qui parvint à rendre l’atmosphère française de son modèle. Mimi, Musette, Rodolphe et ses amis “de galère“ sont indiscutablement des figures parisiennes. Claude Debussy, notre Monsieur Croche, critique impitoyable pour ses contemporains, estima sans réserve aucune qu’il ne connaissait personne qui eût mieux décrit le Paris de cette époque que Puccini dans La Bohème. Avec une suprématie de la mélodie, évidente, même dans les passages les plus courts et dans les moments de dialogues, se développant avec une simplicité naturelle pour culminer dans le plus grand lyrisme. Puccini, ne disait-il pas ? « Et faire pleurer, toujours, mais avec quelque chose de merveilleux, séduisant et gracieux ».
31 mars, rendez-vous avec Mozart et Cosi fan tutte. Cette farce confinant au tragique est la troisième et dernière collaboration de Mozart avec son librettiste Lorenzo Da Ponte. Plusieurs influences mythologiques et littéraires s’y rencontrent, quelques clins d’œil entendus à Shakespeare, Boccace, Cervantès, mais aussi l’universalité de certains caractères et situations, échafaudant un argument pour le moins, plein de raffinement. Contre toute apparence, Cosi n’est pas uniquement cette fable sur l’infidélité et l’inconstance des femmes, dont en fin de compte personne ne sortira vainqueur. Certes, leur attitude les a révélées dans toute leur faiblesse, mais les hommes, de leur côté, se sont montrés incapables d’assumer les conséquences du stratagème qu’ils ont eux-mêmes mis en place pour éprouver, à leurs dépens, la fidélité de leurs maîtresses respectives.
Les faux-semblants composent l’essentiel de cette comédie où se mêlent légèreté napolitaine et goût des déguisements, le burlesque d’une turquerie pseudo-albanaise, l’éternel féminin et la non moins légendaire couardise des hommes. Et l’on est impatient de savoir comment le metteur en scène Phelim Mc Dermott mettra en place tout cela puisque tous les protagonistes se retrouvent dans le parc d’attraction de Coney Island, dans le New-York des années 50. David Robertson mène à la baguette cette nouvelle production. Dorabella et Ferrando, Guglielmo et Fiordiligi, composent un quatuor où toutes les combinaisons sont possibles. Au centre de ce carré, on trouve Don Alfonso, vieux matois à l’origine du pari sur la constance des femmes, puis Despina, la servante espiègle et rusée.
Samedi 10 mars, Semiramide de Gioacchino Rossini est présenté pour la première fois au cinéma, et pour cause, car c’est une production fastueuse et grandiose qui débuta au Met en 1990, dans laquelle on remarquait des voix sensationnelles comme celles de June Anderson, Marilyn Horne, Samuel Ramey. Il n’y eut pas de reprise jusqu’à ce jour, et pour l’avoir vue de mes propres yeux, vue !!! c’est visuellement parlant un monument qui ne pouvait être que repris, enfin ! sachez que, mosquées et fusils et missiles et autres incongruités vous seront complètement épargnés. Juste un mot sur le décor monumental inspiré de la célèbre porte d’Ishtar en pierres émaillées bleu nuit dont les battants ornés de bas-reliefs s’ouvrent sur les jardins de la reine nimbés de lumière rose pendant le « Bel raggio lusinghier« , ou sur la salle du trône au tableau suivant. Sur ce fond obscur se détachent les costumes aux teintes chatoyantes, clin d’œil au technicolor des années cinquante. Sémiramis ne revêt pas moins de cinq tenues différentes ! Son apparition spectaculaire, dans une robe de lumière sur un trône ailé tout en or qui s’élève sur la scène au final du premier acte constitue le clou du spectacle.
L’ouvrage en deux actes de Rossini est une œuvre-clef du compositeur italien, basé sur une tragédie que Voltaire écrivit en s’inspirant d’une légende assyrienne. Femme tourmentée par son passé, prise au dépourvu par le présent et à l’avenir funeste, ce rôle très prisé du répertoire bel canto revient à l’américaine Angela Meade qui fait également ses premiers pas sur le grand écran !
Sémiramis, reine de Babylone, doit choisir son nouvel époux après avoir tué son mari le Roi Ninus. Ce sera le jeune commandant Arsace, sans savoir qu’il s’agit de son fils que tout le monde pensait mort…ce rôle travesti sera défendue par la mezzo Elizabeth De Shong qui devra assumer l’héritage d’une Arsace de légende, l’américaine Marilyn Horne qui a laissé des souvenirs éblouis. On note la présence de Maurizio Benini à la baguette que les lyricomanes peuvent découvrir en ce moment au Théâtre du Capitole puisqu’il dirige avec son autorité habituelle et son efficacité les six représentations de Lucia dans une production acclamée. On remarquera en fin, que cette Lucia a été coproduite avec…le Metropolitan. Nicolas Joël avait bien fait les choses.
L’histoire de Semiramide a bien quelque ressemblance avec l’Elektra de Richard Strauss. Si elle tue son époux, c’est avec l’aide d’Assur épris d’elle. Un amoureux éconduit qui sait, lui, qu’Arsace est le dernier fils illégitime de son dernier mari. Déterminé à prendre sa revanche, il va tuer Semiramide permettant à Arsace de devenir roi. Assur c’est l’immense basse Ildar Abdrazakov. Le ténor Javier Camarena est Idreno. Au premier acte, il se doit d’affronter le terrifiant « Ah ! dov’è il cimento », si souvent coupé. Il a toute notre confiance !
Que dire d’emblée de Luisa Miller ? si ce n’est qu’on tient là un chef-d’œuvre méconnu ? ce sera pour le 14 avril. Les œuvres de jeunesse de Giuseppe Verdi, c’est terminé. La maturité est atteinte. Après La Battaglia di Legnano, Verdi laisse là son image de « musicien avec un casque » selon l’expression de Rossini himself. Terminé les ouvrages du style Attila et autres. Verdi revient vers ses poètes favoris et c’est Schiller qui l’emporte. Sous la plume de son librettiste Salvatore Cammarano, les motivations affectives des principaux personnages vont prendre le pas sur les implications sociales et politiques du drame. Schiller trace, lui, un portrait caustique de ses contemporains et de la cour du duc de Würtemberg. Les protagonistes de Luisa Miller compteront parmi les plus touchants de l’univers verdien. Miller n’est plus un maître de musique au service de la cour mais un vieux soldat qui lutte pour le bonheur et l’honneur de sa fille Luisa. Le comte Walter, qui a obtenu son titre par pure traîtrise, est avant tout soucieux de paraître ; mais l’avenir de son fils Rodolfo ne lui est pas indifférent. Wurm, son intendant et complice, est l’habituel “mauvais“ du mélodrame. Les amoureux Luisa et Rodolfo sont attendrissants, sûr. Il n’empêche que Luisa va se retrouver obligée d’épouser l’intendant du père de son amoureux. Son désespoir à lui, Rodolfo, n’aura d’autre issue que la mort tandis que la douce jeune fille est devenue l’innocente prise au piège, un piège qui va la broyer. Et le double empoisonnement rend le dénouement encore plus sinistre. Luisa meurt empoisonnée, comme son amoureux qui avant de mourir a poignardé l’immonde Wurm.
Dans cet opéra, on remarque l’un des plus beaux airs de ténor jamais écrits, Quando le sere al placido . Il sera interprété par Piotr Beczala, l’un des cinq plus grands ténors lyriques actuels. Son amour, Luisa, c’est Sonya Yoncheva, et tout est dit ! Miller c’est l’inoxydable Placido Domingo qui, après avoir chanté Rodolfo, chante Miller, le père de Luisa, avec sa voix de baryton. Phénoménal ! Finira-t-il dans des emplois de basse ? Wurm est chanté et joué par Dmitry Belosselskiy qui fut un remarquable Philippe II dans un Don Carlo au Mai florentin il y a peu. Quant à la direction d’orchestre et de tout le plateau, c’est entre les mains de James Levine, chef d’orchestre et directeur musical du Met depuis ……plus de quarante ans ?
Le samedi 28 avril, c’est le dernier opéra de la saison retransmis en direct dans plus de cinq cents salles, le plus méconnu Cendrillon de Jules Massenet, fortement concurrencé bien sûr par La Cenerentola de Rossini, l’histoire étant, bien sûr, rigoureusement la même. Preuve si nécessaire : Cendrillon, c’est Joyce di Donato qui passe de l’un à l’autre des opéras avec toute l’aisance que son métier de comédienne lui permet. Sans parler de sa voix de mezzo qui la classe parmi les plus grandes sur les scènes actuelles. Dans ce rôle, n’a-t-on pas lu : « Indéniablement, la présence de la mezzo-soprano Joyce DiDonato illumine cette production. Il y a de la magie, de l’élégance dans son chant, et surtout une fraîcheur, une naïveté et une délicatesse qui siéent idéalement au personnage de Cendrillon. Une véritable grâce qui laisserait à penser que le rôle a été dessiné pour elle. Actrice parfaite, elle nous désarme par sa sincérité tout autant que par la clarté de son timbre cristallin, la souplesse et l’évidence de sa technique et la finesse de son phrasé. »
Non, on ne vous racontera pas l’histoire qui fait l’objet de cette nouvelle production mais on précise que la mise en scène est confiée à Laurent Pelly. L’homme est capable de délires, mais maîtrisés ! favorablement. Quand on a déjà vu sa Fille du régiment, une Vie parisienne, une Belle Hélène, ……on est rassuré par avance sur cette Cendrillon de Jules Massenet. Il a été dit, par exemple : « Il est toujours amusant de constater combien le critique se trouve démuni quand il n’a rien ou pas grand-chose à « critiquer ». Sans doute, quand rien ou presque ne vient parasiter l’expérience musicale, le plaisir se passe-t-il volontiers de mots. La musique, d’ailleurs, ne devrait-elle pas se passer de mots, irréductible de par son essence même à l’explicitation par le verbe ? Toujours est-il que, si cette production est digne d’éloges sur le plan musical, elle place le mot au centre de sa scénographie avec une pertinence à double tranchant. »
Sans oublier Laurent Naouri dans Pandolfe. A la direction d’orchestre et du plateau, un habitué de la fosse, Bertrand de Billy. Réussite au rendez-vous, à coup sûr. J’oubliais le Prince charmant, la mezzo Alice Coote dont il a pu être dit , aussi : « La performance s’étend également à son duo avec le Prince Charmant, intelligemment casté avec Alice Coote. Connue pour ses interprétations de personnages travestis, la mezzo s’imposait dans ce rôle masculin, renouant avec la disposition de la création de l’opéra en 1899. Sa physionomie, son jeu délibérément lourdaud et débonnaire lui permettent de camper un Prince plein de relief, passant du célibataire « adulescent » à l’amoureux romantique. Quant à sa voix, plutôt robuste, elle mise sur la souplesse de sa grande expérience haendelienne pour mieux se transformer et se fondre dans le plus incroyable duo d’amour avec le timbre de Joyce DiDonato, au point qu’il en devient impossible de déterminer, de Cendrillon ou du Prince, qui chante quoi. Un véritable miracle sonore et artistique. »
Michel Grialou
The Metropolitan Opera
En direct de New York
Diffusé dans vos cinémas Gaumont Wilson et Gaumon Labège
Sondra Radvanovsky © Paola Kudacki / MET
Markus Werba © Marty Sohl / MET
L’ange exterminateur © Monika Rittershaus / MET
Tosca © John Macfarlane / MET
Susanna Philips © Marty Sohl / MET
Cosi fan Tutte © Martin Smith /MET
Semiramide © Winnie Klotz / MET
Luisa Miller © Ken Howard / MET
Joyce Didonato © Bill Cooper / MET