L’imprimerie Sergent Papers au bord du dépôt de bilan
Crises sociales 2018, 2019, puis Covid, Confinement 1 et 2… Ou comment une entreprise qui existe depuis 17 ans se retrouve au bord du gouffre… en moins de 2 ans.
Je suis Vic, j’ai créé Sergent Papers il y a presque 18 ans et voici notre histoire.
Que cela soit au niveau local (dans notre agence Toulousaine) ou au niveau national (par le biais de notre boutique en ligne), Sergent Papers est une imprimerie très active car attachée et impliquée depuis toujours dans le secteur culturel (mon mari et moi sommes issus du spectacle).
Notre clientèle est composée de :
C’est pourquoi dès le début de la crise sanitaire,
et avant même le 1er confinement, nous avons été lourdement impactés… ( LIRE LA SUITE… )
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Article d’août 2016… avant le Covid
Vic et Didier Blanc ont plus un look à jouer dans Millenium que dans une matinée projet entreprise à la Chambre du Commerce ! Comme quoi il ne faut pas se fier aux apparences. Partis de rien, ces anciens activistes de la scène rock (Didier a joué dans plusieurs groupes rock à la réputation flatteuse et Vic a managé That’s All Folks ou Punish Yourself et cogéré un label avec Didier) ont monté leur propre imprimerie à Toulouse : Sergent Papers (on notera le clin d’oeil pop aux Beatles). Ils nous racontent leur étonnante aventure et véritable success story comme on dit chez Challenges ou Capital.
Comment tout a-t-il commencé ?
Vic Blanc : J’ai rencontré Didier à la fin des années 90 parce que j’étais alors manageuse d’un groupe de rock de Draguignan,That’s All Folks, qui était sur son label, Elp ! Records [NDA : label basé à Labarthe sur Lèze, qui a sorti une trentaine de références de 1999 à 2005]. Nous sommes tous les deux varois mais on s’est rencontré curieusement ainsi, à Toulouse. Après, j’ai managé trois ans Punish Yourself [célèbre groupe indus-gothique de Toulouse] et commencé à bosser avec Didier sur son label. C’est en m’occupant de la communication du label (flyers, affiches) que j’ai découvert l’imprimerie. Mon premier contact était l’ancien chanteur des Kambrones qui exerçait dans une imprimerie du Tarn. Au même moment, on a rencontré un label de métal marseillais, Coriace, qui amalgamait sur des planches les différents supports de leurs groupes, pour faire des économies. C’est comme ça qu’on a eu l’idée de faire pareil de notre côté car ainsi la quadri ne coûtait rien du tout. On a commencé à travailler chez un imprimeur de Pinsaguel. Au début, on bossait pour les groupes du label et on complétait les planches avec des groupes amis ou amis d’amis. On ne prenait rien dessus et parfois on lançait des planches sans aucun groupe de notre label. Mon imprimeur m’a alors dit que nous étions idiots de faire tout ça gratuitement, parfois sans qu’on y ait un intérêt. On a donc commencé en 2001 mais la vraie création de Sergent Papers date de 2003. Au départ, Sergent Papers était juste une entreprise individuelle pour se mettre en conformité avec les impôts et la loi. Je pensais que ça durerait six mois. Mais on est encore là, treize ans après !
Vous avez d’ailleurs bien grossi !
Vic Blanc : Ça a décollé immédiatement ! On était dans une vraie galère, notre label musical ne rapportait rien, on en était arrivé à bouffer aux Restaus du Coeur. Et puis Sergent Papers a tout changé. On a embauché notre première salariée au bout de quelques mois et, treize ans après, on est quatorze salariés.
Quel type d’emplois créez-vous et quel profil recherchez-vous ?
Vic Blanc : On a des graphistes, des façonniers, des préparateurs de colis, on est tous assez polyvalent. On préfère d’ailleurs embaucher une personne qu’une compétence. Nous ne sommes pas une imprimerie classique (y compris dans notre fonctionnement) et on privilégie l’état d’esprit. On prend le temps de les former s’ils veulent s’investir et rester sur la durée. On leur permet aussi d’évoluer, rien n’est figé ici.
Didier Blanc : Nous avons un recrutement plutôt rock’n’roll, avec une préférence pour des gens qui ont une personnalité et qui nous ressemblent.
Le profil école de commerce ou Rotary moins ?
Didier Blanc : Oui, ça on a du mal. (rires) Comme tu peux le voir, on n’est pas trop porté sur le costard-cravate.
Vic Blanc : J’embauche très très rarement via l’ANPE. 99% de nos embauches passent par le bouche à oreille.
Cela dit, vous aviez au début une clientèle quasi-exclusivement composée de groupes et de labels musicaux. Aujourd’hui beaucoup moins…
Vic Blanc : C’est vrai. On a toujours les groupes de rock mais on a beaucoup grossi, donc ça c’est beaucoup diversifié : de la PME au coiffeur de quartier, Leroy-Merlin, BlaBlaCar, Wikipedia, des partis politiques, tout le monde en fait… On a une clientèle de gens attachés au délai (car on garantit nos délais à 100%).
Qu’est-ce qui vous plaît dans ce métier ?
Vic Blanc : C’est extrêmement diversifié de par la diversité des clients. Il n’y a pas de routine.
Didier Blanc : Ce qui me plaît c’est de voir à long terme. De créer des emplois aussi.
Vos projets ?
Didier Blanc : On vient de monter une agence à Nantes. On espère faire de même bientôt à Marseille.
Avant de se quitter, pouvez-vous me dire un mot du roller derby dont vous êtes partenaire à Toulouse…
Didier Blanc : C’est un sport, féminin (et féministe) né aux USA. En France, ça s’est beaucoup développé grâce au succès du film Bliss avec Drew Barrymore. Le but du jeu est de réussir à dépasser en un laps de temps donné les joueuses adverses sans se faire projeter au sol ni sortir de la piste.
Vic Blanc : On était partenaire et leur président nous a conviés à un match. On y est allé pour lui faire plaisir avec notre fils. Et on a adoré. Après, on a pas raté un seul match du championnat de France. L’équipe de Toulouse fait partie des deux meilleures d’ailleurs.
Didier Blanc : Au début, on a surtout aimé l’ambiance : le rock pendant les matchs, les filles tatouées et colorées en mini-short, et puis ensuite on a aimé le sport en lui-même.
Vic Blanc : C’est très physique mais tous les gabarits peuvent jouer. La mentalité est très bonne : tu peux être une vedette de ce sport et faire quand même des crêpes ou des frites à la mi-temps. Et les joueuses tournent pour arbitrer.
Sergent Papers
68 Avenue de l’U.R.S.S. – 31400 Toulouse
Tel : 05 62 17 72 49
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