Les œuvres de Mozart sont à l’affiche des saisons de l’Espace Croix-Baragnon, des Clefs de Saint-Pierre et des Grands Interprètes.
La saison des Clefs de Saint-Pierre se poursuit à l’auditorium Saint-Pierre-des-Cuisines de Toulouse, le temps d’une escale à Vienne. Ville phare de l’histoire de la musique, elle a attiré les compositeurs majeurs des périodes classiques et romantiques, puis les maîtres du dodécaphonisme. Lors de ce concert, des musiciens de l’Orchestre du Capitole interprèteront deux quatuors : le fameux « la Jeune fille et la mort » composé en 1824 par Franz Schubert, et le « Lever de soleil » composé en 1797 par Joseph Haydn. Liés par une profonde estime, une amitié fidèle et un respect réciproque, Joseph Haydn et Wolfgang Amadeus Mozart sont réunis dans ce programme, comme ils le seront à l’Espace Croix-Baragnon, centre culturel de la ville de Toulouse, pour les Notes du Traducteur de Philippe Cassard qui s’intéresse ce mois-ci à la forme de la sonate.
À l’auditorium Saint-Pierre-des-Cuisines, on entendra donc le Quintette avec cor : une innovation pour l’époque puisque Mozart insère cet instrument dans une formation à cordes très prisée au XVIIIe siècle associant deux altos, deux violons et un violoncelle. À la manière d’un concerto de chambre en trois brefs mouvements, le cor y dialogue avec l’unique violon. L’œuvre aurait été dédicacée au corniste Joseph Leutgeb. Grand ami du compositeur, il jouait dans l’orchestre de cour de Salzbourg, avant de s’installer en 1777 à Vienne pour tenir la boutique de fromages et de saucisses de sa belle-famille. Le musicien poursuit toutefois sa carrière d’instrumentiste et entretient une relation privilégiée avec Mozart qui séjourne chez lui durant l’année 1791 – alors que sa femme Constance est à Baden. Mozart meurt à Vienne, le 5 décembre de cette même année, à l’âge de 35 ans.
À l’invitation des Grands Interprètes, Marc Minkowski (photo) et son ensemble Les Musiciens du Louvre interprèteront à la Halle aux Grains des extraits des derniers opéras du compositeur, tous deux créés en septembre 1791. « La Clémence de Titus » a été commandé à l’occasion des célébrations du couronnement de Léopold II de Bohême, à Prague. Situé dans la Rome antique, le livret installe une atmosphère de complot au cœur du Capitole et exalte le courage et la bonté de l’empereur miséricordieux. Trois semaines plus tard, « la Flûte Enchantée » est créé dans un théâtre en bois des faubourgs de Vienne. Plus populaire qu’une salle d’opéra traditionnelle, le public réserve un accueil triomphal à ce singspiel (opéra parlé et chanté). On y suit les aventures fantastiques du prince Tamino, amoureux de la fille de La Reine de la Nuit.
Intitulé «le testament de Mozart», ce programme affiche également le Requiem en ré mineur, œuvre laissée inachevée et fruit d’une mystérieuse commande. Ainsi, au mois de juillet 1791, alors que le compositeur ployait sous les dettes, il reçut la commande d’un requiem venue d’un interlocuteur anonyme. La livraison devait rester secrète, moyennant une récompense avantageuse. On sait aujourd’hui que le commanditaire était l’excentrique comte von Walsegg, alors désireux d’honorer la mémoire de sa femme morte au début de la même année. Comme il en avait l’habitude, le secret lui permettrait de s’attribuer la paternité de la partition.
Jérôme Gac
Une chronique du mensuel Intramuros
Les Clefs de Saint-Pierre, lundi 7 mars, 20h00, à l’auditorium Saint-Pierre-des-Cuisines,
12, place Saint-Pierre, Toulouse. Tél. : 06 63 36 02 86.
P. Cassard (piano), mardi 22 mars, 18h15 & 21h00, à l’Espace Croix-Baragnon,
24, rue Croix-Baragnon, Toulouse. Tél. : 05 62 27 60 60.
«Le testament de Mozart», vendredi 1er avril, 20h00, à la Halle aux Grains,
place Dupuy, Toulouse. Tél. : 05 61 21 09 00.