Pour son concert du 27 février prochain, l’Orchestre national du Capitole retrouve le chef d’orchestre danois Thomas Søndergård avec lequel il a tissé de solides liens musicaux. Le programme de cette soirée revêt une originalité toute particulière. Outre l’exécution attendue de la Symphonie n° 5 de Gustav Mahler, l’orchestre accompagnera son premier violon supersoliste, Geneviève Laurenceau, dans une double exécution : celle du Konzertstück pour violon solo et orchestre de Max Bruch, suivie de la création de « Nach(t)spiel, pour violon et orchestre – final additionnel au Konzertstück de Bruch » du jeune compositeur toulousain Benjamin Attahir.
En 2013/2014, l’Orchestre national du Capitole commandait un Concerto pour hautbois au jeune compositeur toulousain Benjamin Attahir. Le hautboïste solo de l’orchestre, Olivier Stankiewicz, son dédicataire, créait la pièce le 20 mars 2014 à la Halle aux grains de Toulouse, sous la direction de Tugan Sokhiev. Cette fois, Benjamin Attahir a choisi de composer un final additionnel au Konzertstück pour violon solo et orchestre de Max Bruch, partition qu’il affectionne particulièrement. Le jeune compositeur déclare d’ailleurs à propos de Max Bruch : «Durant mes études de violon, j’ai pu découvrir et travailler une partition des plus rares de ce compositeur allemand resté dans l’ombre du grand Johannes Brahms.
Il s’agit du Konzertstück op. 84 (1911), œuvre en deux mouvements contrastés, s’ouvrant avec brio et majesté pour enfin se refermer sur un cantabile empli de charme et de douceur. Je devais avoir quatorze ans lorsque j’ai posé mes doigts pour la première fois sur cette musique et je me souviens d’avoir directement pensé à écrire un final pour clôturer cette pièce si touchante. Plus de dix années plus tard, j’ai la chance de pouvoir mettre ce projet sur le métier. Bien sûr, ce ne sera en aucun cas un exercice « à la manière de » ou encore un jeu de pastiche, mais il s’agira plutôt de détourner puis de développer les matériaux énoncés dans les deux mouvements originels. » Cette partition en création est intitulée « Nach(t)spiel, pour violon et orchestre – final additionnel au Konzertstück de Max Bruch ». Le terme allemand « Nach(t)spiel » joue sur le double sens : « Nachspiel » signifiant « postlude » et « Nachtspiel », « jeu nocturne ».
Né à Toulouse en 1989, Benjamin Attahir a commencé par l’apprentissage du violon puis, très vite s’est passionné pour la composition. Il compte parmi ses maîtres Alain Louvier, Edith Canat de Chizy, Marc-André Dalbavie, Laurent Petitgirard, Gérard Pesson et Pierre Boulez. Il s’est vu décerner à deux reprises le prix de la SACEM et a remporté, en 2012, un premier prix à l’USA International Harp Competition de Bloomington pour la pièce De l’obscurité II pour harpe seule. En 2015, c’est au Concours international de la Ville de Boulogne qu’il a obtenu un premier prix pour sa pièce de clavecin La Capricieuse.
La soliste de l’ensemble des deux œuvres au programme, Geneviève Laurenceau, a obtenu un Premier prix au Concours international de Novossibirsk (Russie) et au Grand Prix de l’Académie Ravel de Saint-Jean-de-Luz (2001). Elle a en outre remporté le 5ème Concours de l’Adami en 2002. Outre dans son rôle de supersoliste de l’Orchestre national du Capitole, elle se produit en soliste avec les plus grands orchestres français et internationaux. Elle est très active en tant que chambriste, notamment aux côtés de Jean-Frederic Neuburger, Anne Gastinel, Philippe Jaroussky, Philippe Bianconi et Bertrand Chamayou. Engagée dans le répertoire de son temps, elle travaille avec des compositeurs comme Karol Beffa, Nicolas Bacri, Bruno Mantovani ou Philippe Hersant. Geneviève Laurenceau est présidente et directrice artistique du Festival de Musique de Chambre d’Obernai. Paru en septembre 2015, son disque consacré à Alberic Magnard a reçu un Diapason d’or.
Quant à Thomas Søndergård, il est, depuis 2012/2013 chef principal du BBC National Orchestra of Wales et chef principal invité du Royal Scottish National Orchestra. De 2009 à 2012, il a occupé le poste de chef principal et conseiller musical de l’Orchestre de la Radio norvégienne. En 2013/2014, il a débuté à la tête de l’Orchestre symphonique d’Atlanta, de l’Orchestre national d’Ile-de-France. En 2014/2015, il a dirigé les orchestres symphoniques de Sydney, Vancouver, de Nouvelle-Zélande et du Deutches Symphonie-Orchester de Berlin.
La précédente apparition de Thomas Søndergård à la tête de l’Orchestre national du Capitole date du 2 juillet 2015.
Serge Chauzy
une chronique de ClassicToulouse
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Le samedi 27 février, à 20h00, à Halle aux Grains