On savait la richesse de ce musée et de son Cabinet des Arts Graphiques à côté de l’exceptionnelle collection d’horlogerie, les trésors médiévaux, les ivoires, les faïences, de la région surtout, les verreries, textiles et meubles, des richesses que l’on va admirer souvent bien loin tout en ignorant celles-ci, toutes proches.
Le Cabinet des Arts Graphiques aura dorénavant moins de secrets pour vous. Avec cette première édition de l’opération Traits Secrets, le public pourra découvrir plus d’une centaine d’œuvres toutes consacrées au portrait du XVIIe à la première moitié du XXe siècle.
Voilà une bonne nouvelle, que dis-je, une excellente nouvelle ! En effet, chaque année durant trois mois, l’opération Traits Secrets permettra au public de découvrir un aspect particulier des collections du Département des Arts graphiques du musée Paul-Dupuy. Cette collection est d’une très grande richesse méritant d’être bien plus connue et mise en avant. C’est ainsi que la collection des dessins rassemble plus de 6 000 œuvres, du XVe au début du XXe siècle. Il est le plus important fonds spécialisé dans les œuvres d’artistes toulousains et languedociens dont les plus connus ont pour nom, Raymond Lafage, Antoine Rivalz, Jacques Gamelin ou encore Henri Martin. Ce fonds régional est complété, par un bel ensemble d’œuvres d’artistes français tels Ingres, Eugène Delacroix, Henri de Toulouse-Lautrec, Raoul Dufy… ainsi que par une section consacrée au paysage néoclassique européen (Ferdinand Kobell, Pierre-Henri de Valenciennes, Louis-François Lejeune…) et enfin, par un rare et prestigieux fonds de dessins des plus grands noms de l’art italien du XVe au XVIIIe siècle (Bordone, Tintoret, Véronèse, Maratti…)
A cette collection, s’ajoute celle d’estampes et de photographies anciennes offrant un regard sans équivalent dans la région sur l’histoire toulousaine et régionale : urbanisme, architecture, paysages, costumes, histoire, faits divers, religion, archéologie, cartes et plans, imagerie populaire, personnages célèbres… illustrations exceptionnelles des visages de Toulouse, du Moyen Âge au début du XXe siècle.
La collection pyrénéenne présente un panorama complet de cette iconographie du XVIIIe au début du XXe siècle.
Au-delà de l’intérêt régional, la collection illustre également de nombreux sujets historiques, littéraires, religieux ou scientifiques, qui montrent l’évolution des techniques de la gravure du XVIe au XIXe siècle, on y trouve aussi un riche fonds d’estampes originales.
Enfin, les placards, affiches publicitaires, affiches de cinéma, cartes et plans et cartes postales complètent la collection.
Parmi les portraits sélectionnés, plus d’une centaine d’œuvres, certains sont tout à fait emblématiques, et vous pourrez facilement vous familiariser avec la variété des modes de représentation. Il y a ceux dits, de pouvoir, portrait guerrier, portrait royal, ou les attributs du pouvoir, le portrait allégorique, celui d’apparat qui comporte ceux de cour, ou de la haute société, ou d’apparat dans la société civile, ou ecclésiastique, ou parlementaire.
Puis le portrait de l’intime dans toute sa diversité avec les portraits de l’âme et du cœur. C’est ici que l’on retrouve la multitude de portraits de famille. Ne pas oublier que c’était alors le seul moyen d’immortaliser, de “fixer“ la famille, non pas sur la pellicule mais sur le papier. Là aussi que peuvent s’admirer les portraits bourgeois, ou hélas, post-mortem, et que vous découvrirez un physionotrace, des appareils ayant eu leur heure de gloire après la Révolution.
Une salle est dévolue aux portraits du monde artistique, artistes, comédiens et musiciens, écrivains, gens du monde, salle où les dessins voisinent avec photographies et photoglypties, héliogravures et estampes.
Renseignez-vous car Ateliers, Animations, Visites commentées vous attendent dans cet espace muséal qui mérite d’être mis en avant bien davantage.
Michel Grialou
Musée Paul Dupuy
jusqu’au 1er mars 2015
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