Après ses visites précédentes, en 2011 et en 2013, le chef danois Thomas Søndergård revient diriger l’Orchestre National du Capitole. Largement apprécié lors des concerts précédents, il sera de nouveau l’hôte de la Halle aux Grains le 8 janvier prochain. Le programme musical qu’il propose associe Robert Schumann et Franz Liszt. La jeune pianiste germano-polonaise Alice Sara Ott, pour ses débuts à Toulouse, sera la soliste du concerto n° 2 de Liszt.
Depuis 2012/2013, Thomas Søndergård est à la fois chef principal du BBC National Orchestra of Wales et chef principal invité du Royal Scottish National Orchestra. De 2009 à 2012, il a occupé le poste de chef principal et conseiller musical de l’Orchestre de la Radio Norvégienne. En 2013/2014, il a fait ses débuts à la tête de l’Orchestre Symphonique d’Atlanta et de l’Orchestre National d’Île-de-France. En juillet 2013, il a débuté avec succès aux BBC Proms de Londres à la tête du BBCNOW. Il y est retourné en 2014 pour deux concerts consécutifs. Cette saison, il débute à la tête des orchestres symphoniques de Sydney, Vancouver, de Nouvelle-Zélande et du Deutsches Symphonie-Orchester de Berlin. Il dirige également Dialogues des Carmélites à l’Opéra Royal de Stockholm. Parmi ses projets figurent ses débuts à l’Opéra d’Oslo, des concerts à la tête des orchestres symphoniques d’Oslo et de Toronto, ainsi que de nouvelles invitations du Deutsches Symphonie-Orchester de Berlin, des orchestres symphoniques d’Atlanta et de Houston.
Après avoir dirigé à la Halle aux Grains deux symphonies de Sibelius, Thomas Søndergård consacrera l’essentiel de son concert toulousain à Schumann. L’ouverture de l’unique opéra Genoveva et la Symphonie n° 2 du compositeur allemand sont inscrites au programme. D’abord considérée comme un échec, la Symphonie n°2, créée en 1846, fut redonnée triomphalement moins de deux semaines après. Les critiques et les commentateurs successifs se scindèrent aussitôt entre ceux qui jugeaient la partition mineure, et ceux qui la qualifiaient de chef-d’œuvre, au premier rang desquels Johannes Brahms. La Symphonie n°2 est achevée alors que Schumann a, de haute lutte, conquis la main de Clara Wieck malgré la résistance acharnée du père de celle-ci. Les débuts du mariage sont pourtant contrariés par les premiers symptômes d’un état dépressif qui ne cessera d’empirer au cours des années suivantes. Comme souvent dans l’œuvre du compositeur, la Symphonie n°2 n’est pas étrangère à son état psychique. L’auditeur attentif peut même y entendre une forme de journal intime en musique.
La pianiste germano-japonaise de vingt-cinq ans Alice Sara Ott est régulièrement saluée par la critique qui plébiscite ses apparitions dans les plus grandes salles de concert. Récemment, on a pu l’écouter aux côtés du Philharmonia Orchestra avec Vladimir Ashkenazy, de l’Orchestre Symphonique National de Washington et Neeme Järvi, du Chamber Orchestra of Europe et Thomas Dausgaard, ainsi qu’en tournée avec l’Orchestre Symphonique de la Radio Finlandaise, l’Orchestre Philharmonique d’Oslo et l’Orchestre Philharmonique de Radio France. Cette saison, elle jouera pour la première fois aux côtés de l’Orchestre Symphonique d’Indianapolis dirigé par Krzystof Urbanski, de l’Orchestre Symphonique de Toronto dirigé par Cristian Macelaru et de l’Orchestre Symphonique de Chicago avec Pablo Heras-Casado. Après une tournée de récitals en duo avec le pianiste Francesco Tristano couronnée de succès (Japon, Corée du Sud, Australie), tous deux entament une tournée européenne.
Alice Sara Ott sera donc la soliste du concerto n° 2 de Franz Liszt. Dès 1839, le compositeur, célébré dans toute l’Europe comme un virtuose hors pair, entame la genèse de ce concerto. Retravaillé pendant plus de quinze ans, celui-ci est créé en 1857 à Weimar, ville où Liszt s’est établi en 1849. Le Concerto pour piano et orchestre n°2 unit donc les deux aspects fondamentaux de l’esthétique lisztienne : une virtuosité transcendante d’une part, son utopie artistique et politique de l’autre. L’œuvre, composée d’une série de six mouvements enchaînés, est en rupture avec la structure traditionnelle en trois parties. Bien que soliste, le piano est régulièrement amené à se muer en un partenaire lors des nombreux solos confiés aux instruments de l’orchestre.
Serge Chauzy
Une Chronique de Classic Toulouse
Renseignements, détail complet de la saison et réservations : http://onct.toulouse.fr/
Programme du concert donnés le 8 janvier 2015 à 20 h à la Halle aux Grains de Toulouse :
R. Schumann - Ouverture de Genoveva
F. Liszt - Concerto pour piano et orchestre n° 2 en la majeur
R. Schumann - Symphonie n° 2 en do majeur, op. 61