Il a le vent en poupe notre ami. Et il est partout, partout à la fois, en récital, sur les ondes, en concert, insatiable, infatigable. Aurait-il un secret ?
C’est le retour à l’Espace Croix-Baragnon dans sa fameuse série Les Notes du Traducteur avec le mardi 18 novembre, deux horaires 18h15 et 21h traitant pour sujet L’orientalisme dans la musique orientale, et de la même manière, le 16 décembre, c’est son compositeur adoré du moment, le dénommé Franz Schubert : Autour de la Sonate D958 en ut majeur
Dans les deux cas, une fois de plus, nous apprendrons “plein de choses“ sans une once d’ennui, de la façon la plus jubilatoire qui soit.
Au sujet de cette série, Les Notes du traducteur dont la 400è sera enregistrée le 20 novembre, à La Goillotte, propriété du Domaine de la Romanée-Conti, (de fameux flacons seront sûrement au rendez-vous), une petite note de Philippe Cassard : « Mon émission essaie de faire partager aux auditeurs le travail d’un interprète au piano, avec une subjectivité et une liberté de ton assumées. J’ouvre une partition de piano -solo, musique de chambre, concerto, Lied ou Mélodie-, seul ou en compagnie d’un invité, et une fois le contexte historique établi, les autres œuvres du compositeur écrites au même moment écoutées, je cherche à décrypter les signes disposés sur la partition, à rendre compréhensible au plus grand nombre l’élaboration de l’interprétation, le choix d’un tempo, le travail sur une nuance, un passage particulier. Comment l’imaginaire de l’interprète dialogue avec la partition. Quelles analogies sont possibles, dans la musique mais pas seulement : poésie, théâtre, cinéma, peinture… tout est nourriture pour l’interprète, afin qu’il redonne vie à l’œuvre en se fondant tout entier en elle. » Philippe Cassard
Considéré par ses pairs, la critique et le public comme un des musiciens les plus attachants et complets de sa génération, le pianiste Philippe Cassard, tour à tour soliste, chambriste, directeur artistique ou producteur à France Musique poursuit une saison 2014-2015 haute en couleurs : un nouvel opus Schubert juste paru sous le label La Dolce Volta qui a déjà reçu de nombreuses récompenses, de nombreux concerts dont un récital Schubert Salle Gaveau le 27 novembre, la célébration de sa 400ème émission « Notes du Traducteur » avec la sortie en début d’année d’un coffret 6CD consacré à Debussy aux Editions Radio France et Harmonia Mundi, un nouvel enregistrement avec Natalie Dessay prévu pour 2015 ainsi qu’un nouveau rôle de programmateur musical aux côtés de sa complice dans la nouvelle émission sur France Inter « Classics avec Dessay » !
Mais je ne résiste pas, en toute modestie, à vous remettre au présent l’article que je lui consacrais il y a quelques mois, plus quelques infos plus récentes.
Le pianiste Philippe Cassard, un fidèle de la Salle Bleue, Espace Croix-Baragnon, un immense musicien aux passions éclectiques
Un habitué qui a ses “groopies“, mais comment pourrait-il en être autrement ? Le talentueux bonhomme, fou de piano, a le discours qui respire la pédagogie sans forfanterie et pour qui a décidé d’apprendre quelque chose sur une œuvre et son compositeur, c’est sa parole qu’il lui faut. Surtout que notre vulgarisateur de talent ne fonctionne pas dans l’urgence de l’info à vitesse grand V. Mais c’est vrai qu’ils ne sont pas nombreux les pianistes capables de disserter avec clarté de ce qu’ils interprètent.
C’est le même type d’approches qu’il a sur les ondes, France-Musique pour ne pas la nommer. Producteur, on lui laisse libre cours et lui permet donc en toute subjectivité, comme il dit !! de nous informer, de dire aussi ce qu’il pense, aidé ou non par quelque(s) invité(s) qu’il choisit, évidemment. C’est un fou de Schubert, Schumann, Debussy, qui adopte comme principe : « Il faut jouer ce pour quoi on est fait. » Son ouverture d’esprit, une soif de l’inconnu depuis ses tout débuts lui permettent d’avoir un répertoire relativement vaste.
Dès ses premières prestations en public, Philippe Cassard est reconnu comme sachant conquérir son public par un tempérament de feu, un toucher admirable, un art de laisser parler ses voix intérieures, enfin un jeu dans lequel la passion n’exclut pas la délicatesse. D’ailleurs une artiste du niveau de Natalie Dessay ne s’y est pas trompée. C’est bien lui qui l’a accompagnée au cours de son récital de mélodies qui les amène encore aux quatre coins de la planète dans un tour du monde impressionnant. Mais, à côté, Philippe Cassard aura encore posé ses valises pour des Master Classes à Manchester, Montréal, Toulouse !
Finalement, le slogan pourrait être : « Consommez du piano, sans modération, mais avec intelligence ! » comme pour les grands vins que notre artiste semble apprécier, ce dont on ne lui fera pas reproche, bien au contraire.
Michel Grialou
Espace Croix-Baragnon (Facebook)
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